BMW Série 5 2019: La nouvelle reine et compagnie

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Marc Lachapelle

Il existe une vive concurrence au sein des berlines intermédiaires de luxe. Vous plaisantez? Une guerre ouverte, plutôt, menée créneau par créneau. Combat sans merci qui prend des allures de duel entre les plus forts, tous deux germaniques. Le dernier coup porté, calibre tir de missile, fut le lancement chez BMW d’une nouvelle M5. La première à profiter d’un rouage intégral et sans doute la meilleure berline sportive que l’on puisse trouver sur cette planète. Pour l’instant.

Malgré l’engouement contagieux actuel pour les utilitaires de toute nature, les ventes de grandes voitures de luxe ont augmenté l’an dernier chez nous et continué par la suite. Notamment pour les deux succès de vente et grandes rivales que sont la Classe E de Mercedes-Benz et la Série 5, redessinées entièrement il y a deux ans. La première, qui devance la seconde au palmarès, regroupe toutefois des coupés, décapotables et familiales, alors que la Série 5 est désormais réservée aux berlines.

Les rivaux échangent coup pour coup, offrant entre autres un modèle animé par un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres pour le rendre plus accessible, ce qui était impensable encore récemment. BMW ajoute la 530e à groupe propulseur hybride rechargeable qui livre une autonomie potentielle de 26 km. Une berline de luxe correcte, sans plus, à laquelle il manque les infos techniques que l’on apprécie dans les hybrides.

Retour au sommet

Conduire la M5, c’est endosser l’armure d’Iron Man, avec quatre roues. Motrices, en plus! À son volant, toutes les fonctions vitales d’une berline sportive sont amplifiées et optimisées, sinon décuplées. Que ce soit sur la route ou sur un circuit, la M5 est imperturbable, impériale et inspire le sentiment grisant d’être invincible.

Le plus beau de l’affaire est de retrouver, intactes, les impressions et sensations ressenties lors du lancement sur les routes de l’Algarve, au Portugal, en la conduisant au Québec. Son aplomb grandiose, quelle que soit la surface, témoigne de sa solidité pure et de la qualité remarquable de la suspension et de l’amortissement. Le roulement est toujours ferme, jamais sec. Même sur des pneus de performance à taille très basse. Sans jamais le moindre flottement ou rebondissement incontrôlé. Dommage que ces larges pneus allongent le diamètre de braquage, ce qui réduit la maniabilité en ville.

Tous les éléments de la suspension avant ont été revus en fonction du rouage intégral, avec l’objectif d’offrir une direction impeccablement neutre et précise. La suspension arrière a eu droit aux mêmes attentions et des renforts ont été ajoutés à la carrosserie aux points les plus chargés. Une réussite totale, dont on savoure les effets autant sur la route qu’en roulant à fond sur un circuit. Cela dit, la direction est nette et précise à souhait, mais pas aussi tactile que celle d’une pure auto sport.

Cette nouvelle M5 est empreinte d’une finesse et d’un raffinement étonnants pour une voiture dont le V8 biturbo de 4,4 litres produit 592 chevaux SAE bien comptés et qui pèse tout près de deux tonnes métriques. Tout le mérite revient aux sorciers de la division Motorsport qui l’ont développée, entre autres pour le choix d’une boîte de vitesses automatique ZF à huit rapports, à l’encontre d’une tradition qui a longuement favorisé la boîte manuelle et les boîtes robotisées à simple ou double embrayage.

Même à fond sur le circuit Estoril, les changements de rapports sont aussi nets, précis et rapides qu’avec une boîte à double embrayage, à la possible exception de la PDK de Porsche, à son meilleur. Chose que nous croyions impossible jusque là.

Les chiffres en prime

Côté performances, j’ai obtenu un 0-100 km/h impressionnant de 3,63 secondes en utilisant les techniques habituelles, tel que suggéré dans le manuel. Parce le mode Départ-canon n’a fonctionné qu’une seule fois. Pour les intéressés, la M5 a bouclé le 1/4 de mille en 11,51 secondes, à 202,1 km/h avec un son et des sensations telles qu’on en redemande immédiatement. Elle a freiné aussi de 100 km/h sur 35,7 mètres, meilleur résultat à ce jour pour une M5, avec les disques en métal. Les disques optionnels au carbone étaient puissants et endurants au Portugal.

L’habitacle de la M5 offre tout le confort, les accessoires et les systèmes attendus d’une Série 5, mais également des contrôles spéciaux qui donnent accès aux modes de conduite. On aime particulièrement les deux touches M rouges, au volant, qui activent des jeux de réglages complets, choisis par le pilote. De quoi goûter pleinement, en une fraction de seconde, les performances et le comportement prodigieux de la reine des berlines sport. Même l’hiver, désormais.

Feu vert

Feu rouge

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×