Pagani Huayra 2019: De 123 à 700 chevaux
Une des grandes beautés du métier de journaliste automobile tient du fait que les journées passent et ne se ressemblent pas. Par exemple, lorsque l’on m’a proposé de prendre le volant d’une Pagani, j’étais à bord d’une Ford Fiesta de 123 chevaux. Je me suis ensuite rendu au circuit de Calabogie en Ontario pour conduire la bête, cette fois au volant d’une Mercedes-Benz hybride, pour finalement commencer la rédaction de cet article au moment où j’achevais celle du Ram 1500, que vous pouvez lire dans cet ouvrage. Bref, la routine, je ne connais pas!
Conduire une Pagani est évidemment une expérience inoubliable. D’abord, parce que ce genre d’opportunité est rare, puis parce que la machine est incomparable. Il suffit de se documenter sur l’histoire d’Horacio Pagani et sur le développement de ses voitures pour réaliser que rien n’est laissé au hasard. Le souci de qualité, la performance ultime et surtout, la beauté du design n’ont rien en commun avec d’autres modèles. Est-ce la plus belle voiture au monde? Ça se discute. Est-ce la plus performante? Pas nécessairement. Or, rares sont les voitures qui éveillent autant de sensations au seul coup d’œil. Alors, imaginez le niveau d’excitation lorsque l’occasion de la conduire se présente…
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Coupé, Roadster
Récemment, Pagani introduisait la Huayra Roadster, une version à toit rigide rétractable, littéralement sublime. Évidemment, cette dernière n’est pas dotée des portes en ailes de mouette comme les coupés, ce qui la rend juste un peu moins spectaculaire. Car, disons-le, un des éléments les plus impressionnants de la Huayra demeure son style. Outrageusement provocateur – voire intimidant – et qui, d’un modèle à l’autre, diffère passablement ne serait-ce que par le choix des teintes, des matériaux et des accessoires.
Pour ma part, la version mise à l’essai était un coupé Carbon Edition qui, comme son nom l’indique, revêt une carrosserie en fibre de carbone, non peinte. D’ailleurs, sachez que l’utilisation de matériaux ultralégers est au cœur de la conception de cette voiture, qui fait appel à du carbotitanium pour la confection de son châssis, sur lequel se greffent diverses pièces mécaniques faites d’aluminium.
Avant d’en prendre le volant, je contemple la bête. Je l’observe sous toutes ses coutures. Je prends même quelques photos sous différents angles pour mieux la visualiser avant de me glisser à bord. Au passage, j’observe le souci du détail de sa carrosserie, comme ces quelques vis volontairement apparentes, avec cette minuscule gravure Pagani intégrée à leur tête. Selon les dires du propriétaire, c’est la pièce la moins onéreuse de la voiture, à seulement 100 euros l’unité.... Alors, combien pour une jante, un capot, ou encore pour ces valises optionnelles qui épousent les formes des compartiments de rangement? Qu’importe, puisque de toute manière, je ne me la paierai jamais!
Bienvenue à bord
Voici ensuite le moment de me glisser à bord. Celui où je réalise que mes chaussures à 125 $ ne sont pas dignes de la moquette ni du pédalier. C’est que le poste de pilotage, que l’on pourrait aussi qualifier de cockpit, est encore plus extravagant que l’extérieur. Pour la richesse de ses cuirs, la fibre de carbone, l’aluminium et pour les autres matériaux qui sont de qualité hors normes. Mais, au-delà de tout, pour le design éblouissant. Et encore une fois, le souci du détail. Le résultat est non seulement magnifique, mais carrément artistique. Autant sur le plan stylistique que dans les idées concernant l’ergonomie. Et les porte-gobelets, eux? Non.
On ajuste le baquet par l’intermédiaire d’une molette logée au centre de l’assise pour ensuite démarrer la voiture via une clé répliquant sa forme. Soudain, gémit une mécanique V12 Mercedes-AMG qui ne demande qu’à être sollicitée. Inutile de vous dire que je suis encore une fois victime d’intimidation, surtout à l’idée de pousser cette voiture sur un circuit. Cela dit, pas de problème, je surmonterai mes peurs!
Comment décrire la conduite de cette voiture en quelques lignes? Chose certaine, une expérience folle, inoubliable. Même si je n’étais qu’au volant de la version « de base » à 700 chevaux. Une poussée d’adrénaline exceptionnelle, avec l’impression d’être littéralement catapulté chaque fois que j’effleurai l’accélérateur. Le secret? Un rapport poids/puissance imbattable, jumelée à une position de conduite finement étudiée. La voiture colle, nous parle, nous montre ce qu’elle a dans le ventre, pendant qu’on l’apprivoise progressivement. Eh oui, elle nous fait oublier les tracas du quotidien, sauf s’il s’agit d’en assumer la facture... En terminant, quels sont ses deux seuls défauts? Sa boîte séquentielle à simple embrayage, qui affiche hélas! un certain délai, et le fait qu’elle ne soit pas constamment stationnée chez moi…
Feu vert
- Exclusivité garantie
- uvre d’art visuelle
- Qualité de fabrication exceptionnelle
- Sensations de conduite indescriptibles
Feu rouge
- Boîte à simple embrayage
- Plus coûteuse d’entretien qu’un immeuble de 64 logements
- Compose mal avec les routes du Québec