Jeep Cherokee 2019: La maturité s’installe
Lorsque le Jeep Cherokee a effectué son retour sur le marché à la fin de 2013, la presse automobile n’a pas été très tendre envers lui. Un Jeep conçu en partenariat avec Fiat constituait un péché. Ses phares très minces, conférant au Cherokee un regard aux yeux plissés, ont été vivement critiqués également.
Les consommateurs, eux, ont eu le coup de foudre. Le nouveau venu chez Jeep s’est rapidement hissé au sommet des VUS les plus vendus chez Fiat Chrysler Automobiles, s’avérant un catalyseur à l’abandon graduel des voitures chez le constructeur. Pour conserver l’engouement envers le Cherokee, Jeep lui a apporté des retouches esthétiques et une nouvelle motorisation sous le capot, entre autres.
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Dans la poussière du Wrangler
La refonte du légendaire Wrangler, à la fin de 2017, a entraîné une étonnante hausse des ventes durant le premier quart de 2018. Mais ce plaisir, pour le Wrangler, ne saurait durer, car une fois que les puristes se seront procuré un JL (la nouvelle génération) et que les autres auront obtenu un bon rabais sur un JK (l’ancienne génération), les choses devraient revenir à la normale et le Cherokee regagnera son titre de VUS le plus vendu de FCA.
Pour 2019, le dernier abandonne ses blocs optiques effilés en faveur de phares plus conventionnels, une grille arrondie, de nouveaux pare-chocs et des feux arrière redessinés. Comme avant, plusieurs déclinaisons sont disponibles, dont les Sport et North plus abordables, et du côté des luxueux, on retrouve les Limited et Overland ainsi que le Trailhawk, prêt pour l’aventure dans les sentiers.
Le Trailhawk est particulièrement intéressant par son look plus robuste, ses angles d’attaque plus prononcés et son système à quatre roues motrices drôlement habile pour affronter les chantiers de l’échangeur Turcot. Bon, coûtant près de 40 000 $ jusqu’à 50 000 $, ce n’est pas le plus accessible des VUS compacts. D'ailleurs, en 2020, on ajoutera aussi une version Deserthawk pour s’amuser sur les dunes. Les déserts se font plutôt rares au Québec, mais cette déclinaison sera probablement fort populaire.
L’habitacle du Cherokee 2019 reçoit des matériaux de plus grande qualité, ce qui n’est jamais une mauvaise chose dans des produits FCA, y compris des garnitures noir reluisant et en chrome satiné. Autrement, la disposition des commandes n’a pas changé, cependant, il faut dire que la planche de bord était déjà très ergonomique. Les sièges proposent un confort honnête, et l’espace pour les passagers à l’arrière, généreux, surtout en matière de dégagement pour les jambes. En fait, le volume passager est supérieur à la moyenne du segment des VUS compacts. Pour 2019, l’aire de chargement a été élargie de huit centimètres afin d’augmenter son volume. On est toujours loin de la soute à bagages caverneuse du Honda CR-V, mais bon, soulignons l’effort tout de même.
Comme c’est le cas avec les autres produits du constructeur, on profite de l’excellent système multimédia Uconnect avec des écrans de cinq, sept et 8,4 pouces ainsi que l’intégration Apple CarPlay et Android Auto. Évidemment, le plus gros affichage est à privilégier.
On introduit la turbocompression
Le comportement routier du Cherokee est un autre point fort, même en ce qui concerne le Trailhawk, avec sa suspension et ses pneus tout-terrain. Le quatre cylindres de 2,4 litres figure toujours comme motorisation de base, recevant des révisions pour réduire le bruit et les vibrations ainsi qu’un système automatique arrêt/redémarrage. Il produit 184 chevaux, toujours jumelé à une boîte automatique à neuf rapports qui profite d’une nouvelle programmation. Souhaitons qu’elle soit plus douce lors de ses passages de rapports.
Le V6 de 3,2 litres qui, curieusement, demeure une exclusivité du Cherokee, est également de retour. Développant 271 chevaux, ce moteur permet au VUS de remorquer une charge allant jusqu’à 2 041 kg (4 500 lb), un sommet dans le segment. On doit toutefois adopter une écoconduite pour l’empêcher d’engloutir trop d’essence, surtout dans la version Trailhawk.
Cette année, on fait appel à un nouveau quatre cylindres turbo de 2,0 litres, qui produit 270 chevaux. Intéressant, avec son couple de 295 livres-pied, il coûte environ 1 000 $ de plus que le V6 et consomme à peine un litre de moins aux 100 km. De plus, la capacité de remorquage avec le 2,0 litres chute à 1 814 kg. Bref, le V6 demeure le meilleur choix pour son muscle et ses capacités, bien que dans un avenir pas trop lointain, on s’attend à ce que Jeep cesse de l’offrir.
Le meilleur choix de la gamme s’avère la version North 4x4, si l’on se retient un peu avec les options. Cherchant à se positionner entre le Compass et le Grand Cherokee, le Jeep Cherokee voit son prix augmenter de quelques milliers de dollars. Ça pourrait nuire à sa popularité, même si, dans l’ensemble, on a affaire à un très bon VUS.
Feu vert
- Capacités hors route et de remorquage
- Habitacle plus chic (un peu)
- Bon comportement routier
- Système Uconnect facile à utiliser
Feu rouge
- Prix en hausse
- Consommation du moteur V6
- Moteur 2,0 L turbo trop cher
- Fiabilité de la marque perfectible