Maserati Levante 2019: Gros calibres à la rescousse

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Marc Lachapelle

Après avoir longtemps chatouillé les foules des salons avec ses prototypes Kubang, Maserati nous a enfin offert la version de série, baptisée Levante, il y a deux ans. Si le premier utilitaire sport de cette marque centenaire a vite doublé ses ventes chez nous, il n’a battu aucun record dans le segment férocement concurrentiel des VUS de luxe. Qu’à cela ne tienne, Maserati présente maintenant une paire de nouveaux modèles propulsés par des V8 à double turbo de plus de 500 chevaux qui ne manquent ni de culot ni d’ambition.

Les premières livrées Levante et Levante S n’avaient pourtant rien d’anémique, avec leurs V6 biturbo de 3,0 litres qui produisent 345 et 424 chevaux. Assez pour permettre au Levante S de boucler le 0-100 km/h en 5,6 secondes, avec une trame sonore franchement réjouissante. Ce n’était sans doute pas suffisant pour faire sensation, d’où le recours à une cavalerie plus imposante.

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Les nouveaux Levante GTS et Trofeo à moteur V8 sont aux Porsche Cayenne Turbo ce que le cousin Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio est aux Porsche Macan Turbo. Des concurrents directs qui opposent leurs performances solides, le caractère bouillant de leurs moteurs et une tenue de route inspirée à la froide efficacité de ces références germaniques en matière d’utilitaires vraiment sportifs.

Ces Levante à moteur V8 sont le fruit d’un projet d’abord lancé par un groupe d’ingénieurs passionnés, à l’insu de la direction. Dans la belle tradition des skunkworks qui nous a valu déjà quelques merveilles. Après avoir impressionné les patrons avec leur prototype, les mêmes ingénieurs ont eu à peine plus d’un an pour concevoir un modèle de série.

Leur premier défi était de marier le rouage intégral Q4 aux deux versions du V8 biturbo de 3,8 litres qui propulse la berline Quattroporte GTS, un proche parent du V8 maintes fois primé des Ferrari 488. Tous les moteurs Maserati sont d’ailleurs développés avec Ferrari, qui les fabrique ensuite tous à Maranello, sans exception. Ce qui explique, en bonne partie, leur caractère. Ce V8 suralimenté par deux turbos à double chambre livre 550 chevaux pour le GTS et 590 pour le Trofeo, qui devrait atteindre 100 km/h en moins de quatre secondes, grâce au « départ canon » de son mode de conduite Corsa exclusif. Un chrono quasi identique à celui du Cayenne Turbo S, sa cible première.

Dans le style de la maison

La silhouette des premiers Levante est demeurée très fidèle au plus récent des prototypes Kubang. Maserati affirme aussi que leur grande calandre s’inspire du magnifique coupé Alfieri et de voitures de course classiques comme la Tipo 60 Birdcage. Si la carrosserie des Levante à moteur V6 les plus abordables est inchangée, les versions GranSport et GranLusso plus cossues ont droit à plusieurs touches et détails empruntés aux nouvelles versions à moteur V8.

Ces signes distinctifs sont très discrets sur le GTS alors que le Trofeo affiche clairement ses prétentions sportives avec une calandre noire, un capot avec double sortie de refroidissement et une abondance de fibre de carbone pour le becquet, les bas de caisse, l’extracteur arrière et le couvercle du moteur, dont les culasses sont rouges. On peut aussi le doter de jantes d’alliage de 22 pouces de diamètre, les plus grandes jamais installées chez Maserati.

L’habitacle est garni de cuir, les sièges avant très bien taillés et les places arrière accessibles et accueillantes, avec un dossier réglable. On oublie ça pour la place centrale, par contre... Quant à l’interface de contrôle, basée sur l’excellent Uconnect de Chrysler, elle n’appelle aucune critique, avec son grand écran tactile de 8,4 pouces. Elle n’avait d’ailleurs guère besoin de la molette de contrôle que Maserati a cru bon ajouter.

Le grand aplomb partout

Les Levante sont construits sur des versions adaptées de l’architecture et de la suspension de la berline Ghibli, ce qui leur vaut une répartition idéale de leur poids, un centre de gravité très bas pour des VUS et un excellent équilibre. Ce qui était déjà vrai pour le Levante S l’est tout autant pour le nouveau GTS, qui s’est montré parfaitement à l’aise sur un circuit détrempé, malgré les 550 chevaux et l’abondance de couple.

Le rouage intégral transmet la totalité du couple aux roues arrière pour en refiler ensuite une partie aux roues avant, au besoin. Agilité et motricité sont impeccables pour un utilitaire sport, comme dans l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio dont le Levante GTS est un grand frère spirituel. Dire que le Trofeo en remet une couche. Souhaitons maintenant que ces pur-sang italiens costauds et chic se montrent aussi fiables que leurs rivaux.

Feu vert

Feu rouge

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