Mazda3, bonhomme sourire
Dans l’édition 2009 du Guide de l’auto, nous avions tenu un méga match comparatif entre treize compactes. La gagnante fut la Mazda3.
Remarquez que j’ai écrit « la gagnante » et non « la grande gagnante »… En fait, la Mazda3, la Honda Civic, la Volkswagen Rabbit et la Subaru Impreza n’étaient séparées que par quelques infimes points, ce qui veut dire que chacune de ces voitures aurait pu gagner. Pour mettre un peu de distance entre elle et ses adversaires, la Mazda3 est revue cette année.
Il est toujours difficile pour un constructeur de présenter la nouvelle mouture d’un modèle déjà très populaire. Un coup de crayon le moindrement malheureux et hop, les ventes diminuent. Dans le cas de la Mazda3, les designers y ont plutôt été pour un style évolutif. Malgré plusieurs changements, on reconnaît donc aisément une Mazda3. L’avant a passablement changé et le bouclier sous le pare-chocs affiche un large sourire, un élément stylistique que certains déplorent. D’ailleurs, ce sourire est purement esthétique car, en y regardant bien, on remarque que seule sa partie inférieure sert à amener de l’air au radiateur. Les ailes avant sont beaucoup plus bombées qu’avant et reprennent le style de la RX-8, ce qui n’est pas vilain du tout. Les flancs portent désormais un renflement dans leur partie inférieure. La partie arrière a connu des changements plus discrets, les feux, entre autres, ayant été modifiés.
Éviter les impairs
Tout comme par le passé, la Mazda3 est offerte en deux configurations, berline et Sport. En réalité, la Sport est une version hatchback cinq portes mais aux États-Unis, il y a deux mots qu’il ne faut jamais utiliser : Bomb (bombe) et hatchback… Trois niveaux d’équipement sont offerts pour ces deux modèles, soit GX, GS et GT. La berline et la Sport possèdent pratiquement les mêmes dimensions sauf pour la longueur, alors qu’elle est de 90 mm supérieure chez la berline.
Les versions GX et GS, aussi bien les modèles à quatre ou à cinq portes, cachent sous leur capot le même quatre cylindres 2,0 litres des années passées bien qu’on lui ait apporté quelques améliorations destinées à réduire sa consommation d’essence, son péché mignon... Sans être un parangon de performance, ce moteur est doux et suffisamment puissant pour la plupart des gens. Il est marié d’office à une transmission manuelle à cinq rapports au fonctionnement sans anicroches. L’optionnelle automatique à cinq rapports devrait cependant être la plus populaire auprès des acheteurs qui n’auront rien à lui reprocher.
Les amateurs de conduite inspirée se tournent sans hésiter vers les versions GT, plus délurées. Leur moteur de 2,5 litres, emprunté à la Mazda6, fait de la 3 une voiture très, très amusante à piloter. Certes, ce moteur est plus bruyant à une vitesse de croisière que le 2,0 litres (2 500 tours/minute comparativement à 2 100 à 100 km/h) mais ses accélérations musclées font oublier ce petit irritant. Même si l’automatique à cinq rapports s’avère d’un grand professionnalisme, la manuelle à six rapports est à privilégier tant son maniement est agréable. La course du levier est courte et la pédale d’embrayage juste assez ferme. Peu importe le moteur, la consommation d’essence est un peu élevée pour la catégorie. Si les 8,5 litres aux cent enregistrés avec le 2,0 litres peuvent bénéficier d’un doute raisonnable (il faisait plutôt froid lors de notre essai), les 10,0 litres du 2,5 demeurent un peu trop élevés.
Les livrées de base pourraient souffrir de la comparaison avec les modèles GT mais ce n’est pas le cas… enfin, presque pas! En fait, on pourrait quasiment prendre les impressions de conduite des versions à moteur 2,0 litres et les appliquer, quoiqu’à un niveau supérieur, à celles mues par le 2,5. La direction des premières est vive et précise, celle des secondes est très vive et très précise. Même constat au niveau des suspensions, évidemment plus rigides du côté des modèles sport. Et les pneus à taille plus basse (P205/50R17 pour les GT contre 205/55R16 pour les GX et GS) ne facilitent pas le confort mais ils améliorent considérablement la tenue de route en virage!
Le printemps dernier, alors que nous faisions l’essai d’une GT, nous l’avions emmené au garage Roch Lavallée et Fils de Granby, question de voir un peu sous sa robe. Les suspensions ne semblent pas avoir évolué beaucoup depuis la génération précédente et les coussinets (les bushings en bon français) arrière n’ont pas l’air très résistants, ce qui pourrait amener une usure prématuré des pneus arrière dans quelques années. Entre autres détails, nous avons remarqué que le pare-chocs arrière n’était retenu que par deux petites attaches de plastiques. Nous vous conseillons d’éviter de reculer dans un obstacle…
Quel tableau de bord!
Dans l’habitacle, Mazda, encore une fois, s’est surpassé. Le tableau de bord donne l’impression d’être à bord d’une voiture beaucoup plus imposante et cossue qu’en réalité. Les cadrans, désormais au nombre de deux, se consultent facilement et toutes les commandes tombent sous la main. La grande nouveauté se situe toutefois sur le dessus de la planche de bord dans une sorte de lèvre en forme de demi-lune qui incorpore un centre d’informations lorsqu’il n’y a pas d’écran GPS. Pour porter dignement le nom de centre d’informations, il faudrait qu’on y retrouve, pas juste sur les modèles haut de gamme comme c’est le cas présentement, la moyenne de consommation et d’autres informations « inutiles » comme la température du moteur… Il faut noter que lorsque le GPS est retenu, l’écran très petit n’est pas des plus faciles à lire. Mais, comme on dit pour se consoler, c’est mieux que rien.
Même si les chiffres disent le contraire, on a toujours l’impression que l’habitacle de la Mazda3 est plus petit que celui d’une Civic, par exemple. Les sièges avant sont confortables mais qu’ils ne soient pas chauffants lorsqu’on coche le groupe confort me semble un tantinet ridicule… La banquette arrière aurait intérêt à être un peu moins dure pour que ses occupants s’y sentent plus à l’aise. Les dossiers s’abaissent pour agrandir le coffre dont l’ouverture est toujours très petite sur la berline. Bien entendu, le modèle hatchback est avantagé à ce niveau et il faut souligner que le cache-bagages est livré de série.
Et la MazdaSpeed3!
Mise à l’essai seulement quelques jours avant d’achever cet ouvrage, la Mazdaspeed3 n’a présenté aucune surprise. Car Mazda n’a fait qu’appliquer la sauce « Speed » à cette nouvelle génération de la Mazda3, en peaufinant quelques éléments de part et d’autres. Au niveau de la conduite, on obtient donc un comportement encore très sportif, mais un brin plus civilisé. L’insonorisation est supérieure, tout comme le confort général. Évidemment, la suspension très ferme demeure plus sensible aux imperfections de la route que celle des modèles réguliers, mais contrairement au modèle précédent, on peut très bien vivre avec.
Côté moteur, rien ne change. Le quatre cylindres MZR turbocompressé de 263 chevaux est de retour, et s’accompagne de la même boîte manuelle à six rapports. Les performances sont donc toujours épicées et se comparent sans gêne à celles de l’Impreza WRX et de la Lancer Ralliart. Mais contrairement à ses rivales, la traction intégrale n’est toujours pas au menu. Et pas question de l’offrir non plus. Mazda affirme de cette façon pouvoir offrir une voiture à prix plus compétitif tout en allégeant le poids. L’absence de traction intégrale se fait toutefois remarquer lors de la saison froide, mais aussi en raison de l’effet de couple engendré par une trop grande puissance acheminée aux roues avant. À ce niveau, il faut admettre que la nouvelle Mazdaspeed3 a fait du progrès, principalement grâce à l’apport d’arbres de transmission plus rigides. Mais il faut encore composer avec un volant parfois désobéissant. Quant au prix, fixé à 32 995$, il se voit justifié par l’augmentation drastique du niveau d’équipement, incluant système de navigation, siège électrique à mémoire, système audio Bose à 10 haut-parleurs et plus encore.
Feu vert
Évolution réussie
Tableau de bord esthétique
Comportement routier relevé
Comportement routier très relevé (Speed)
Version Speed plus civilisée
Feu rouge
Esthétique (sourire) controversé
Écran de navigation petit
Suspensions dures (Speed)
Consommation élevée