Chevrolet Silverado / GMC Sierra, bye bye, Oshawa…
Avec son plan de restructuration, GM n’aura certainement pas fait que des heureux. Plusieurs concessionnaires auront appris par courriel qu’ils allaient perdre leur droit d’opérer dans les mois à venir, tandis que des milliers d’employés canadiens affectés aux usines d’assemblage ontariennes auront été remerciés de leurs services... Et c’est notamment le cas de tous ceux qui, jusqu’à tout récemment, travaillaient à améliorer et maintenir le niveau de qualité retrouvé dans les camions Silverado et Sierra.
Assurément, plusieurs Ontariens ont à présent une dent contre le constructeur qui les a laissés tomber malgré la réputation d’excellence de l’usine d’Oshawa. J’ai même personnellement croisé un ancien employé de l’usine qui affirmait avoir remplacé son Sierra par un F-150 King Ranch tout neuf, même s’il avait toujours détesté les produits Ford ! Comme quoi, même les fidèles peuvent changer de camp ! Cela dit, il fallait que GM passe par là. Les frais de fabrication étant maintenant diminués, il faut aujourd’hui vendre la nouvelle image du constructeur, et les produits qui l’accompagnent.
Évidemment, GM mise beaucoup sur sa camionnette qui, quoi que l’on dise, se vend davantage que le Ford F-150, si l’on combine Silverado et Sierra. Ce n’est donc pas un hasard si le constructeur a mis le paquet pour accoucher en 2007 d’un véhicule robuste, performant et homogène. Il fallait aussi garder en tête que la concurrence nord-américaine, et désormais japonaise, était aussi très forte et allait bientôt se renouveler. Vendu à prix compétitif et affichant une qualité hors pair, ce camion constitue le produit le plus lucratif pour GM, et ce, depuis fort longtemps. Voilà pourquoi à l’inverse de certains autres véhicules, GM continue sans cesse de peaufiner son véhicule. 2009 aura marqué l’arrivée d’une version hybride passablement efficace, ainsi que l’adoption d’une nouvelle boîte automatique à six rapports pour une majorité de motorisations.
En perte de vitesse ?
Bien sûr, l’arrivée des nouvelles générations du Ram et du F-150 aura fait mal au Silverado, qui adopte une ligne plus sage. Et le fait que Toyota soit un joueur d’importance dans le segment n’aide pas non plus le constructeur qui compose de surcroît avec une catégorie de véhicules dont la popularité n’est pas en hausse. Mais le Silverado demeure un excellent produit qu’il faut absolument considérer, à moins que vous n’ayez un penchant pour un autre constructeur…
S’il y a un reproche à faire au Silverado, par rapport à ses rivaux, c’est en matière de finition intérieure. Certes, elle n’est pas aussi désastreuse qu’avant, mais Ford et Dodge ont placé la barre si haute à ce niveau que GM fait dorénavant figure d’amateur. Tout de même, le poste de conduite est agréable, convivial, bien aménagé, et s’accompagne de nombreuses fonctionnalités non négligeables.
Ce que Ford n’a pas
GM propose avec son duo de camions plus de motorisations que n’importe quel autre constructeur. En effet, en plus de la version hybride, il y a un choix de quatre moteurs à essence, dont trois V8 désormais compatibles avec le carburant E85. Les V8 de 4,8 et 5,3 litres, déjà réputés comme les moins gourmands de leur catégorie, reçoivent en plus cette année un système de calage variable des soupapes, permettant d’améliorer l’économie de carburant. Quant au V8 de 6,2 litres, plus puissant que n’importe quel autre moteur rival, il réalise des performances vraiment impressionnantes, au prix d’une consommation hélas très élevée.
Les innombrables configurations sauront certainement rejoindre les besoins de chaque acheteur. Que l’intérêt soit au niveau de la cabine, de la charge utile, du remorquage ou même au niveau des performances, le Silverado tire toujours son épingle du jeu. De nombreux tests ont d’ailleurs confirmé que sa rigidité structurelle était exceptionnelle et que ses éléments de suspension étaient bien adaptés aux durs travaux. Même les gens de Ford, qui ont de peu réussi à nous prouver que le F-150 était le plus robuste de tous, ont admis que GM avait fait du très bon boulot avec le châssis du Silverado !
Craintif quant à la consommation ? Eh bien, laissez-moi vous dire que GM remporte la palme haut la main à ce niveau. Évidemment, cette année, le constructeur a voulu nous démontrer son expertise en nous proposant l’essai d’un modèle hybride, sauf que le prix demandé, résolument trop élevé, aura une incidence négative sur son succès commercial.
Il m’aura plutôt fallu louer un Sierra auprès d’une entreprise de location à court terme pour réaliser que le V8 de 5,3 litres jumelé à la boîte à six rapports était une formule gagnante. En plein été, avec un modèle 4x4 à cabine double, j’ai obtenu une moyenne de consommation de 14,7 litres aux 100 kilomètres, en combinant conduite en ville et sur route. Ayant obtenu le même rendement énergétique avec une Mazda CX-9, puis-je vous dire avoir été impressionné ?
En terminant, sachez qu’au moment d’écrire ceci, le camion Chevrolet s’avérait celui qui affichait le meilleur rapport équipement/prix du marché. Les constructeurs offrent évidemment tous d’excellentes promotions en ces temps de crise, mais GM se démarque avec des prix vraiment alléchants.
Feu vert
Camion robuste
Consommation d’essence inférieure à la moyenne
Grand choix de configurations et versions
Comportement routier honorable
Prix généralement compétitifs
Feu rouge
Finition intérieure ordinaire
Version hybride très chère
Ligne trop sage au goût de certains
Nombreuses options