Vous n’êtes pas « pris dans le trafic »

Publié le 11 juillet 2019 dans Blogue par Daniel Breton

Vous n’êtes pas « pris dans le trafic ». Vous êtes le trafic.

Explications.

18% d’augmentation…

Selon les données statistiques de la SAAQ, le nombre d’automobiles et de camions légers de promenade en circulation au Québec est passé de 4 022 129 en 2007 à 4 758 010 en 2017, ce qui représente une augmentation d’un peu plus de 18% du nombre de véhicules légers de promenade en une dizaine d’années. Si l’on additionne tous les véhicules en circulation (véhicules légers et lourds à usage commercial, institutionnel et professionnel, motocyclettes, autobus, taxis, véhicules à utilisation restreinte, etc.), nous sommes passés de 5 539 013 véhicules en 2007 à 6 552 488 en 2017, pour une augmentation de plus d’un million de véhicules… ou 18% d’augmentation du nombre total de véhicules en 10 ans au Québec.

… VS 8% d’augmentation

Durant la même période, selon les données officielles du bilan démographique, la population du Québec est passée de 7 661 583 au premier janvier 2007 à 8 255 776 au premier janvier 2017, ce qui représente une augmentation d’un peu moins de 8% de la population.

2,2 VS 1,2

En compilant ces statistiques, on découvre donc que le nombre de véhicules en circulation au Québec a augmenté 2,2 fois plus vite que sa population en 10 ans.

La prochaine fois que vous serez arrêté dans un bouchon, comptez le nombre de personnes que vous voyez dans les voitures qui vous entourent. Si vous trouvez qu’il y en a peu, vous avez raison. Selon les données les plus récentes des enquêtes origine-destination, on dénombre seulement 1,2 personne par voiture durant la pointe matinale. Ainsi, on dénombre environ 25 millions de sièges vides dans les voitures qui circulent dans les grandes villes du Québec chaque jour. C’est énormément d’espace gaspillé sur nos routes.

Photo: Joël Lemay - Agence QMI

Oui à la voiture électrique… en covoiturage

Lorsque ma mère se rendait tous les matins au centre-ville pour son travail, elle faisait du covoiturage avec deux de ses collègues. C’était dans les années 60, 70 et 80.

Trente ans plus tard, et malgré ses qualités, la voiture électrique ne représente certes pas une solution durable si les gens passent d’un véhicule à essence à un véhicule électrique… et font tous de l’auto solo pour se rendre en ville le matin. Ils ne feront que contribuer à l’augmentation des bouchons, même si ceux-ci émettront très peu de GES et d’émissions polluantes. Les propriétaires de véhicules électriques étant ouverts aux nouvelles technologies, ils devraient donc être tout aussi ouverts aux nouvelles façons de se déplacer.

C’est là où le covoiturage et l’autopartage, combiné au transport collectif et actif, joueront un rôle de plus en plus important dans nos choix de modes de déplacement. La quantité croissante de services d’autopartage et de covoiturage que l’on peut utiliser tels que Communauto, Car2Go, Netlift, Eva, Autonomik, etc., vous aideront à la fois à réduire vos coûts de déplacements (voire même à en tirer des revenus) ET contribueront également à diminuer la congestion routière, les GES et la pollution atmosphérique.

De leur côté, ces entreprises et organismes doivent résolument prendre le virage électrique. À l’aube de l’an 2020, il n’est plus logique que certains d’entre eux proposent toujours des véhicules à essence. Des véhicules partiellement ou entièrement électriques devraient être offerts de facto. De plus, de tels services doivent absolument être encouragés par les différents paliers de gouvernements. Ils n’ont pas le choix s’ils sont vraiment sérieux dans l’atteinte de leurs objectifs de réduction de la congestion, des GES et de la dépendance au pétrole.

Les statistiques publiées ici nous aident donc à comprendre que nous ne sommes pas « pris dans le trafic », mais que nous sommes bel et bien partie prenante du trafic.

Et détrompez-vous : davantage de routes, de ponts ou un 3e lien ne réglera rien.

Le temps est venu de décourager l’auto solo, fusse-t-elle électrique, sinon on va continuer à perdre notre temps… dans tous les sens du mot.

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