Volkswagen Golf : l’avenir de Volkswagen… depuis 45 ans!

Publié le 21 août 2019 dans Voitures anciennes par Alain Morin

Après avoir peuplé la Terre de Coccinelle, il était temps pour Volkswagen, au début des années 70, de penser à « l’après Beetle ». Cet « après Beetle », c’est la Golf qui, à sa façon, fera école elle aussi.

Les premiers prototypes datent de 1970. Ce n’est toutefois qu’en 1974 que l’Europe assiste au dévoilement de la voiture de production, baptisée Golf, pratiquement identique au dernier prototype.

Ce nom provient du Gulf Stream. Au fil des années, Volks choisira souvent des noms éoliens pour ses voitures, comme Scirocco ou Passat.

Toujours est-il qu’il faut attendre 1975 avant que la Golf débute sa carrière en Amérique. La Golf? Que nenni, comme disent les Allemands. Ici, elle s’appelle Rabbit, un nom qui évoque le petit animal nerveux et sympathique alors que Golf aurait fait plus haut de gamme, selon Volkswagen. La marque reviendra au nom original pour la seconde génération. Dans son Guide de l’auto 1975, Jacques Duval écrit que « …la Rabbit est une voiture qui témoigne de l’esprit de renouveau et de modernisme qui anime depuis quelques années la marque allemande Volkswagen ».

L’esprit de renouveau dont parle Duval a commencé avec la Dasher, lancée en 1973. Elle préfigure la Golf, plus petite, et qui possède elle aussi un moteur avant (transversal dans le cas de la Golf), refroidi à l’eau et des roues avant motrices. Cette première Golf est d’abord proposée uniquement en version trois portes. Elle repose sur un empattement de 2 400 mm et s’allonge sur 3 944 mm. Son moteur de 70 chevaux à 6 000 tr/min et 81 livres-pied à 3 500 tr/min peine à déplacer ses 825 kilos. Il n’est pas long qu’une livrée cinq portes apparaît, ce qui augmente beaucoup le bassin d’acheteurs potentiels.

Dès 1978, la Rabbit est construite dans une nouvelle usine à Westmoreland, en Pennsylvanie, faisant de Volkswagen le premier constructeur européen à posséder une usine en sol américain.

La même année apparaît un moteur diesel de 48 chevaux. Ceux qui ont possédé cette version se souviennent encore des accélérations… si un tel mot peut s’appliquer dans le cas de ce moteur! L’année suivante, au Salon de Genève, Volkswagen dévoile la Golf Cabriolet, fort jolie avec son arceau de sécurité fixe, une première dans cette catégorie. Elle sera commercialisée en janvier 1980. Cette même année, la Golf célèbre l’arrivée d’une sœur berline, la Jetta. Cette première Golf dure jusqu’en 1983 en Europe et en 1984 ici. Ce décalage, vous le verrez, deviendra une tradition…

Photo: Volkswagen

MK2

(1984-1992 en Europe) (1985-1993 aux É.-U./Canada)

Une nouvelle Golf se manifeste en 1983 pour l’année-modèle 1984. Cette Golf, MK2 pour les intimes, n’est pas très différente physiquement de la première bien que ses angles se soient adoucis un peu et que son empattement ait été allongé de 75 mm.

C’est surtout l’arrivée de la GTI, en 1985, qui marque les esprits. Les esprits américains, en fait, puisque cette minivoiture sport roule en Europe depuis 1976! Le moteur 1,8 litre de la GTI livre 110 chevaux à 5 500 tr/min et 114 livres-pied à 3 100.

La boîte manuelle à cinq rapports et le poids de 1 020 kilos permettent à la petite bombe d’effectuer le 0-100 km/h en 9,2 secondes, une excellente mesure pour l’époque. La Golf Cabriolet poursuit sa carrière durant les années de la Golf MK2 mais demeure basée sur la première génération. Cette situation sera corrigée dès 1994. À cause de coûts de fabrication trop élevés, l’usine de Westmoreland cesse ses opérations en 1988.

Photo: Volkswagen

MK3

(1991-1997 en Europe) (1994-1999 aux É.-U./Canada)

La troisième génération de la Golf est présentée en Europe à l’automne 1991 et au printemps 1994 en Amérique. La vie de cette MK3 est remplie de surprises!

Tout d’abord, les modèles distribués ici sont maintenant fabriqués à l’usine de Puebla, au Mexique. Selon plusieurs, cela serait la source d’innombrables problèmes électriques et électroniques.

La MK3 est facile à différencier de sa devancière avec ses phares ovoïdes et ses lignes plus arrondies. Comme il se doit, les dimensions augmentent un peu. Côté moteurs, on note l’arrivée d’un V6 dont l’angle formé par les deux rangées de cylindres est très fermé. Bienvenue au légendaire VR6, lui qui avait débuté sa fulgurante carrière européenne dans les Passat et Corrado 1991.

De son côté, le 2,0 litres de la GTI développe maintenant 148 chevaux. Dans la pléthore de modèles de la Golf MK3, un se démarque, l’Harlequin. Idée bizarre s’il en est une, Volkswagen prend quatre Golf de couleurs différentes (rouge, verte, bleue et jaune), démonte leurs panneaux et les réassemble en les mélangeant, tout en prenant bien soin que deux pièces adjacentes ne soient pas de la même couleur. Cette option coûte 150 $. 275 Harlequin ont été produites (certaines publications parlent de 264) pour les États-Unis et le Canada. Le Cabriolet, enfin, repose sur la plate-forme actuelle.

Photo: Volkswagen

MK4

(1997-2003 en Europe) (1999-2004 aux É.-U./Canada)

L’évolution plutôt que la révolution… La quatrième Golf s’inscrit dans la continuité de la MK3. Sauf que Volkswagen l’amène vers une clientèle recherchant davantage le luxe, en recouvrant son habitacle de matériaux de meilleure qualité, par exemple. Malheureusement, le prix aussi reflète cette nouvelle réalité…

Encore et toujours offerte en livrées trois et cinq portes, cette Golf peut aussi être commandée sans toit (cabriolet) ou familiale. Pour marquer les 25 ans de la GTI européenne, Volkswagen concocte une édition anniversaire pour 2001. Et une édition 20e anniversaire pour ladite GTI en sol américain en 2003!

Parmi les autres Golf dignes de mention, on ne peut pas passer sous silence la R32 2004 et son VR6 3,2 litres de 238 chevaux et 236 livres-pied. Du plaisir format de poche! La Golf Cabriolet nous quitte en 2002, pour être remplacée dès l’année suivante par la New Beetle décapotable.

Photo: Volkswagen

MK5

(2004-2008 en Europe) (2006-2009 aux É.-U./Canada)

Encore une fois, la nouvelle Golf se pointe sur le marché européen bien avant le marché américain! Et encore une fois, le style classique de la Golf cache une plate-forme entièrement renouvelée.

Pour de vagues considérations marketing, Volkswagen Amérique décide de redonner le nom de Rabbit à cette cinquième mouture. Bien entendu, la GTI est de retour, cette fois dotée d’une boîte optionnelle DSG (embrayage double). La manuelle à six rapports est toujours disponible.

La Golf MK5 a de la visite dans les salles de démonstration ; la Golf City, qui est en fait une MK4 dépouillée vendue au rabais entre 2007 et 2010. La R32, elle, continue de se coltailler avec les Subaru WRX STI et Mitsubishi Lancer Evo. En 2007, aux côtés de la New Beetle décapotable apparaît l’Eos, un cabriolet à toit rigide bâti sur le châssis de la Golf.

Photo: Volkswagen

MK6

(2009-2012 en Europe) (2010-2014 aux É.-U./Canada)

C’est au Salon de Paris, en octobre 2008, que l’on découvre la Golf de sixième génération (MK6). Ceux qui pensaient voir une voiture très différente de la précédente ont, encore une fois, été très déçus! En fait, il s’agit plus d’une importante mise à jour que d’une nouvelle mouture.

Les ingénieurs profitent de cette révision pour offrir davantage d’éléments de sécurité. La R32 n’est plus, vive la R! Cette R fait rapidement oublier sa devancière avec son 2,0 litres turbo de 266 chevaux à 6 000 tr/min pour un couple de 258 livres-pied entre 2 500 et 5 000 tr/min, sa boîte DSG et son rouage intégral.

La GTI, fidèle compagne, figure toujours au catalogue. Une version diesel est offerte à partir de 2011. Enfin, la Golf SportWagen fait le bonheur de plusieurs automobilistes, surtout au Québec. Dans un moment de lucidité, Volkswagen Amérique décide de revenir au nom Golf.

Photo: Volkswagen

MK7

(2013 à aujourd’hui en Europe) (2015 à aujourd’hui aux É.-U./Canada)

Septième évolution d’une voiture dont la popularité ne se dément pas, la Golf MK7 débute son périple américain en 2015, deux ans après la version européenne. Elle se démarque assez facilement de la MK6 par ses lignes plus ciselées et ses phares aux angles plus aigus.

On ne le voit pas, mais la MK7 pèse 100 kilos de moins qu’avant ce qui a une incidence bénéfique sur la consommation et son comportement routier. Après avoir remporté les titres de Voiture européenne de l’année et Voiture mondiale de l’année en 2013, la Golf réitère l’exploit en 2015 avec le titre de Voiture américaine de l’année (NACOTY).

Une version Alltrack débarque en 2018. Cette Golf familiale et plus haute sur pattes à cause de son rouage intégral qui se décline en Europe en version R. Cependant, en ces temps où la motorisation électrique devient de plus en plus populaire, c’est la e-Golf qui vole la vedette dès 2015. Cette Golf 100% électrique, dotée d’une batterie de 35,8 kWh, conserve les qualités de conduite qui ont fait la renommée de la Golf depuis près de 45 ans.

Chez Volkswagen, on semble avoir l’excentricité en aversion. Chacune des sept Golf a été une évolution, quelquefois très sage, de la précédente. Remarquez que pour un constructeur qui a produit la même génération de la Beetle pendant 65 ans sans changement significatif, les sept générations de la Golf sont chacune une forme de révolution!

Photo: Volkswagen
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