Des milliers d’employés en arrêt de travail chez GM
Avec la collaboration de Frédéric Mercier
En raison d’une grève chez General Motors (GM) aux États-Unis, l’assemblage des véhicules à l’usine d’Oshawa, en Ontario, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre.
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Cela force ainsi environ 2600 travailleurs ontariens à rester à la maison. Les employés affectés à la fabrication des camionnettes Chevrolet Silverado étaient déjà en arrêt forcé depuis quelques jours, mais voilà que l’assemblage du Chevrolet Equinox est également impliqué.
Même si les usines américaines de GM étaient toujours à l’arrêt vendredi matin, il y avait des « progrès» dans les négociations salariales avec le syndicat UAW, à l’origine de cette grève inédite, a-t-on appris de source syndicale.
À l’exception de travaux de maintenance sur certains sites, la production est complètement arrêtée, selon l’organisation syndicale UAW.
« La majorité des employés assignés dans la maintenance respectent toutefois nos piquets de grève », écrit Terry Dittes, le responsable de l’UAW chez GM, dans un courrier interne obtenu par l’AFP.
« Nous faisons des progrès» dans les discussions », a indiqué à l’AFP Brian Rothenberg, le porte-parole de l’UAW, près d’une semaine après le début de ce mouvement social qui risque de coûter jusqu’à 100 millions de dollars par jour à GM, d’après des experts. Interrogé sur la possibilité que les deux parties trouvent un accord d’ici la semaine prochaine, M. Rothenberg a déclaré que c’était « difficile à prédire ».
Contacté par l’AFP, GM n’a pas répondu dans l’immédiat.
Près de 50 000 salariés américains de General Motors, Chevrolet, GMC, Buick et Cadillac, sont en grève depuis lundi, un mouvement social d’une ampleur exceptionnelle.
Le syndicat réclame des hausses de salaire, de meilleurs avantages sociaux et une amélioration de la situation des salariés embauchés après le sauvetage historique de GM de la faillite en 2009 par l’administration Obama.
L’organisation voudrait aussi que le géant de Détroit réactive quatre usines mises à l’arrêt en novembre, dont une qui se trouve à Lordstown dans l’Ohio, un des États industriels, avec le Michigan, déterminants pour l’issue de la présidentielle de 2020.
GM affirme avoir offert plus de 7 milliards de dollars de nouveaux investissements dans des usines américaines, proposé de créer 5400 emplois supplémentaires et d’augmenter les salaires.
Cette grève est suivie de près par la classe politique américaine, le président Donald Trump, au nom de «l’Amérique d’abord», ayant promis de maintenir voire d’augmenter les emplois industriels dans ces États particulièrement affectés par les délocalisations et une main-d’oeuvre moins chère au Mexique.
Le mouvement social, le premier de cette ampleur chez GM depuis 2007, survient à un moment délicat aussi bien pour le groupe automobile que pour l’UAW.
GM est, comme l’ensemble de ses rivaux, confronté à un ralentissement des ventes de voitures aux États-Unis et en Chine, les deux premiers marchés automobiles mondiaux, et à de lourds investissements dans les véhicules électriques et autonomes.
L’UAW fait face, lui, à une érosion de ses membres et est secoué par un scandale de pots-de-vin.