Subaru Legacy et Outback 2010, changement de cap !
Le tandem Legacy et Outback a su tirer son épingle du jeu au fil des années. Ces deux véhicules ont su se constituer une clientèle de fidèles, en fait, beaucoup plus fidèles que chez la majeure partie des autres constructeurs. La Legacy nous a certes été offerte en de multiples configurations au fil des années, mais c'est la berline qui a pris le dessus au chapitre des ventres alors que du côté de la Outback, c'est plutôt la familiale qui a retenu l'attention.
Un ADN dilué
Voilà que 2010 nous apporte une nouvelle génération de ce duo, une cinquième depuis son introduction en 1989. Premier constat important : Les deux véhicules, qui partagent la même architecture, font un virage à 180 degrés, élément qui risque fortement de mousser les ventes, mais qui risque aussi de froisser les purs et durs de la marque. Profitant d'une clientèle des plus fidèles, la Legacy et la Outback ont su plaire en raison de leur conduite dynamique, de leur excellent rouage intégral et de leur style hors du commun. Cependant, ce positionnement ne venait pas sans concessions et il semble que Subaru aura dû concéder certains traits de son ADN d'origine et réorienter ses deux produits afin d'assurer leur pérennité. Le constructeur japonais réoriente donc son duo afin qu'il corresponde maintenant un peu plus aux goûts d'une masse plus importante d'acheteurs. Les deux nouveaux véhicules s'apparentent maintenant beaucoup plus à ce que l'on retrouve sur le marché en termes de dimensions, de comportement et de stylisme. Il semble difficile de nos jours de survivre en offrant des produits plus ciblés.
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Tout d'abord, le premier reproche d'importance fait au duo touchait la fourchette de prix plus élevée que chez plusieurs rivales. À ce chapitre, Subaru a compris le message puisque les deux nouvelles moutures profitent d'un prix de base beaucoup plus compétitif que par le passé, environ 3 000$ à travers la gamme dans le cas de la Legacy et 1 000$ dans le cas de la Outback, sans avoir coupé dans les équipements de série. Voilà qui permet d'atténuer l'écart, mais il faudra quelque temps ou une bonne opération marketing pour changer les perceptions. Il faut cependant louanger le travail de Subaru à ce chapitre.
La Legacy 2010
Cette année, la Legacy nous revient passablement modifiée. Oublions la petite berline svelte et dynamique que l'on a connue, la nouvelle Legacy se lance à l'assaut des nippones que sont la Toyota Camry et la Honda Accord. Tout comme la nouvelle Mazda6, la Legacy 2010 affiche des dimensions revues à la hausse, ce qui apporte un habitacle beaucoup plus spacieux. Il s'agit d'un élément souvent reproché à la Legacy et qui favorisait ses rivales.
Au chapitre du style, la Legacy affiche des lignes beaucoup plus passe-partout. Ses dimensions accrues sont facilement perceptibles alors que la voiture nous semble beaucoup plus imposante au premier regard. Malgré ses lignes plus sobres, Subaru a su conserver un certain dynamisme. On aurait cependant apprécié un peu plus de distinction de la part de la Legacy GT.
L'acheteur a le choix entre trois moteurs. La majeure partie des Legacy propose un quatre cylindres opposés horizontalement de 2,5 litres développant 170 chevaux pour un couple identique, soit 170 lb-pi. La legacy GT reçoit de son côté le même moteur, mais cette fois, on y a greffé un turbocompresseur et un refroidisseur d'air, ce qui porte la puissance à 265 chevaux. C'est en fait le même moteur que l'on retrouve à bord de l'Impreza WRX. Histoire de corriger un autre reproche fait à la voiture, voire sa consommation de carburant, Subaru propose maintenant selon la livrée une boîte à variation continue de type CVT, élément apportant une économie de carburant accrue. En fait, le constructeur mentionne des chiffres de consommation similaires à ceux de ses rivales, tout en bénéficiant en prime d'un rouage intégral. Un bon moyen de transformer un irritant en avantage concurrentiel. Une boîte manuelle à six rapports est aussi offerte et cette dernière s'avère drôlement intéressante à bord de la Legacy GT. Finalement, un six cylindres de 3,6 litres, celui qui équipe la Tribeca, se retrouve à bord de la Legacy 3.6R, mais il s'agit d'une motorisation qui va certainement s'avérer beaucoup plus marginale.. Pour plus de puissance, vaut mieux se tourner vers le moteur turbo, beaucoup moins rugueux et plus économe.
Et la Outback 2010
Dès le premier regard, on remarque le changement de positionnement de la Outback. Elle qui s'apparentait à une familiale haute sur patte dans le passé, reprend maintenant le style et l'attitude des véhicules de type multisegment. En fait, sa plus proche rivale serait sans doute la Toyota Venza. Voilà un changement de positionnement qui va certainement sonner le glas du Tribeca. Stylisée et dynamique, la nouvelle Outback 2010 adopte des lignes plus carrées et costaudes. Alors que la majeure partie de ses éléments de style sont bien réussis, on apprécie un peu moins les larges réflecteurs intégrés au pare-chocs arrière. Du reste, ses ailes évasées et son support de toit lui procurent une bonne prestance visuelle.
Sous le capot, la Outback hérite des mêmes motorisations que la Legacy, mis à part le moteur turbo qui n'est pas offert. Pour plus de puissance, il faudra donc se tourner vers le moteur six cylindres de 3,6 litres, mais après avoir parcouru quelques centaines de kilomètres lors d'une première prise de contact, il faut avoue que le quatre cylindres de 2,5 litres s'en tire drôlement bien. Ce moteur convient amplement à la tâche et qui favorise l'économie de carburant.
À l'Intérieur, tant la Legacy que la Outback disposent d'un habitacle plus spacieux. Les dimensions accrues des deux modèles ont permis aux ingénieurs d'augmenter significativement les dégagements à bord. Plus égayé et moins sobre que dans le passé, on retrouve une généreuse liste d'équipement de série. Bref, on n'a pas le sentiment qu'il faut plonger dans le catalogue des options pour obtenir une voiture relativement bien équipée. Bien entendu, il existe quelques options, notamment un système de navigation par GPS qui non seulement s'avère pratique, mais qui rend aussi le tableau de bord plus joli.
Maintenant bien adaptée au marché nord-américain, les Legacy et Outabck sont bien outillées pour rivaliser dans le plus que compétitif segment des intermédiaires. Il est évident qu'elles offrent maintenant des atouts de taille, même si on a dû mettre de côté un peu de l'ADN Subaru. Chose certaine, le constructeur nippon n'a pas troqué son excellent groupe motopropulseur et son rouage intégral symétrique à prise constante, éléments qui procurent à ce duo un comportement plus que rassurant.