Et si Pontiac revenait?

Publié le 11 octobre 2019 dans Blogue par Antoine Joubert

Il y a un peu plus de dix ans, en juin 2009, General Motors se plaçait sous la loi de la protection contre la faillite.

Cette situation allait avoir un impact majeur sur l’industrie automobile mondiale, alors que le géant américain devait fermer quelques milliers de concessions tout en abandonnant plusieurs marques d’un seul coup. Pensez à Saab, à Hummer, mais aussi à Saturn qui, en près de 20 ans d’existence, a toujours été déficitaire. En quelque sorte, on peut d’ailleurs affirmer que Saturn a contribué en grande partie à la perte de General Motors, qui ne propose aujourd’hui que quatre marques en Amérique du Nord. Essentiellement, presque trois fois moins qu’il y a 25 ans.

En effet, GM offrait à sa clientèle en 1994 une gamme de produits si vaste que même les spécialistes du domaine en perdaient le fil. Question de vous remémorer quelques souvenirs, voici donc la liste des divisions de GM vendues chez nous en 1994 : Geo, Asüna, Chevrolet, Saturn, Isuzu, Pontiac, Oldsmobile, Buick, Saab, Cadillac et GMC. Ne vous demandez donc pas pour quelle raison le numéro un mondial n’est plus!

Photo: Pontiac

Parmi les marques disparues lors de la faillite de 2009, il faut aussi mentionner Pontiac qui, pour moi, demeure l’une des plus grandes pertes de General Motors. Une division qui, dans le contexte actuel, pourrait certainement connaître du succès. Évidemment, il serait difficile de combiner la gamme de VUS GMC à ce que proposerait aujourd’hui Pontiac, puisque GMC tente maladroitement de jouer ce rôle. Or, parce que GMC ne propose aujourd’hui que des clones de produits Chevrolet, j’ose croire que l’offre d’une gamme de voitures et de multisegments plus contemporains et surtout bien distincts de ceux de Chevrolet pourrait connaître du succès.

L’abandon de Pontiac s’explique notamment par le fait qu’on a bêtement cloné trop de produits à partir de modèles Chevrolet, justement. Juste dans les années 2000, pensez à la Wave (Aveo), la Sunfire (Cavalier), la Montana (Venture/Uplander) et le Torrent (Equinox).

Tous des modèles qui ne contribuaient aucunement à rehausser l’image de marque, à l’instar des quelques échecs comme l’Aztek et la Solstice. Cela explique donc pourquoi Pontiac aura aussi été déficitaire lors de ses dernières années d’existence, une autre raison valable pour GM d’abandonner la marque.

Maintenant, j’aime m’imaginer ce que pourrait être Pontiac aujourd’hui si GM avait choisi d’y investir ne serait-ce que les milliards perdus avec la marque Saturn. Pontiac pourrait ainsi constituer une division proposant des produits distincts et d’allure dynamique, capables de notamment rivaliser avec ceux de Subaru, lesquels seraient caractérisés par un heureux mélange d’audace et de technologies vertes. On pourrait ainsi commercialiser des véhicules profitables, qu’on ne liquiderait pas avec des rabais et des taux de financement plancher.

Imaginez ainsi une Pontiac Phoenix, rivale de la Subaru Crosstrek, proposant rouage intégral, carrosserie surélevée et technologie hybride, laquelle serait vendue à environ 35 000 $. Aussi, une Safari, rivale de l’Outback, aux capacités hors route exceptionnelles, capable d’offrir un bon confort et un rendement énergétique exceptionnel. Puis, un utilitaire aventurier façon Jeep Wrangler, lequel pourrait aussi rivaliser avec le futur Ford Bronco.

Comment l’appellerait-on? Disons…le Strato Chief? Mon imagination fertile me laisserait aussi croire au retour de la Firebird, cette fois sous la forme d’un coupé/berline haute performance, laquelle proposerait rouage intégral et motorisation 100% électrique, afin de rivaliser avec les Tesla. Un utilitaire serait également dérivé de cette dernière. Son nom? Peut-être le Typhoon…autrefois utilisé chez GMC!

Photo: Pontiac

Vous aurez évidemment compris que les limites de mon imagination vont bien au-delà de la faisabilité et du désir de GM de faire revivre cette marque mythique. Or, à une époque où Buick ne survit que pour le marché chinois, et où GMC n’a absolument aucune identité par rapport aux produits de Chevrolet, je trouve dommage que Pontiac ne fasse plus partie du paysage automobile nord-américain.

En terminant, pour les plus nostalgiques qui désirent en apprendre davantage sur l’histoire de Pontiac, je vous invite à effectuer un petit périple au Michigan, dans la ville de Pontiac, où un musée ne ciblant que les produits Pontiac-Oakland a été mis en place par un érudit qui y a consacré sa vie.

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