Buick Enclave/Chevrolet Traverse/GMC Acadia/Saturn Outlook, quatuor, trio ou duo?
Depuis plusieurs années, General Motors est passé maître dans l’art de multiplier les modèles. Le bon côté de la chose, c’est qu’avec une même plate-forme, on peut rejoindre plusieurs types de clientèles. En revanche, on peut se retrouver avec une multitude de modèles, ce qui ajoute aux coûts de gestion. Et comme la gestion, ça ne semble pas être le fort de GM… Avec tout ce qui se passe chez l’ancien numéro un mondial, le quatuor de l’an dernier est devenu un trio!
En effet, la marque Saturn ayant été vendue à l’homme d’affaires Roger Penske, le Outlook n’est plus. Si nous avons décidé de l’inclure dans notre liste, c’est tout simplement parce qu’il reste des 2009 chez les concessionnaires. Dans un autre ordre d’idées, il serait surprenant que les trois véhicules restants demeurent. Il y a fort à parier que dans un repositionnement de ses marques, le Chevrolet Traverse ou le Buick Enclave se voit indiquer la sortie. Mais puisque plus rien ne me surprend, je ne mettrais pas un dix piastres sur mes prévisions… Peut-être un cinq, par contre!
Un châssis, trois multisegments
Si les Buick Enclave, Chevrolet Traverse et GMC Acadia partagent le même châssis baptisé Lambda, GM a toutefois réussi à donner à chacun une personnalité propre. L’Enclave est le plus luxueux, le Traverse le plus doué pour le travail et l’Acadia se situe un peu entre les deux.
Chez GM on ne s’est pas cassé le coco. Un seul moteur est offert pour tous les modèles, soit un V6 de 3,6 litres de 288 chevaux et 270 livres-pied de couple. Tout comme l’an dernier, ce moteur possède, dans le Traverse, une puissance différente selon que le véhicule est à échappement simple ou double. Dans tous les cas, ce moteur s’avère fort sophistiqué avec son injection directe à haute pression et son calage variable des soupapes. Même s’il doit déplacer une masse plutôt imposante, il affiche une belle verve et consomme avec modération… pour un véhicule de ce poids, s’entend. La transmission est, invariablement, une automatique à six rapports au fonctionnement doux. Elle permet au moteur de littéralement dormir à 100 km/h puisque le tachymètre n’indique que 1 600 tours/minute. Et à peine à plus de 2000 à 120. Chaque véhicule de ce quatuor à trois est offert en configuration à traction avant et à rouage intégral. Les quelque 100 kilos que ce dernier ajoute au poids est largement compensé par le niveau d’adhérence beaucoup plus relevé, surtout dans la neige. Bien sûr, il faut compter environ un litre d’essence (régulière, au moins!) de plus tous les 100 km.
Il est dommage que les problèmes financiers de General Motors portent ombrage à ses voitures. Par exemple, les Enclave, Traverse et Acadia sont loin d’être de gros multisegments patauds. On n’est certes pas en présence de voitures sport mais lorsqu’ils sont conduit dans les règles de l’art, ils sont franchement impressionnants tout en se démarquant les uns des autres. Le Buick Enclave est, nom oblige, le plus confortable du lot avec ses suspensions plus guimauves. Même s’il présente un roulis marqué en courbes, il faut vraiment le vouloir pour lui faire perdre ses moyens. Sa direction n’est cependant pas des plus vives et son retour d’information est à peu près nul. Mais pour la douceur de roulement, c’est le numéro un ! De leur côté, les Chevrolet Traverse et GMC Acadia affichent un peu plus de dynamisme sur la route et ils sont plus agréables à conduire tout en alliant confort et silence de roulement quoique l’Acadia semble une coche sous le Traverse à ce chapitre. Ces deux multisegment peuvent remorquer jusqu’à 2358 kilos (5200 livres) tandis que l’Enclave, plus col blanc que ses comparses, ne peut tirer « que » 2045 kilos (4500 livres).
Pareils mais différents
Si nos trois véhicules se démarquent au niveau de la conduite, les designers ont, eux aussi, accompli un bon boulot pour les différencier sans qu’il n’en coûte une fortune à GM. Les tableaux de bord sont différents, du moins en apparence, celui de l’Enclave étant celui qui se démarque le plus avec ses formes en demi-lune. À mon humble avis, le tableau de bord du Traverse est le mieux réussi, reprenant les grandes lignes de celui de la Malibu. Celui de l’Acadia n’est pas laid mais il est moins inspiré. Le reste de l’habitacle est très semblable, combinant confort, bel aménagement et qualité d’assemblage. Chacun de ces véhicules est, à la base, un huit places, la rangée centrale étant constituée d’une banquette mais il est possible d’opter pour des sièges capitaine, plus confortables même s’ils amputent une place. Les sièges avant s’avèrent confortables même si leur support latéral n’est pas le meilleur de l’industrie. Ceux des deuxième et troisième rangées font, eux aussi, preuve de confort et leur accès est aisé. On accède à la troisième rangée grâce à un système appelé Smart Slide, simple mais ingénieux. Contrairement à plusieurs VUS ou multisegments, lorsque la troisième rangée de sièges est relevée, le coffre demeure accueillant. Mais baissez cette rangée, et encore mieux la deuxième, et l’espace disponible devient franchement impressionnant. Sous le plancher du coffre, on retrouve, dans tous les modèles, un espace de rangement bien apprécié. Le hayon ouvre haut mais, malheureusement, la vitre ne s’ouvre pas séparément.
Grâce à ce trio, GM prouve qu’il peut encore faire de bonnes, voire d’excellents véhicules. Ils ne s’adressent pas à tout le monde mais, à trois, ils peuvent rejoindre un large public qui n’a pas besoin d’un bulldozer pour se rendre au chalet et qui est prêt à vivre avec un produit General Motors.
Feu vert
Dimensions correctes
Moteur bien adapté
Consommation retenue
Troisième rangée de sièges utilisable
Comportement routier sain
Feu rouge
Conduite « molle » (Buick Enclave)
Grand rayon de braquage
Visibilité arrière pénible
Valeur de revente en panne
Rouage intégral dispendieux