Chevrolet Equinox - GMC Terrain, le Chapitre 1 de GM : silence et économie de carburant
Après une restructuration spectaculaire, le gouvernement comme principal actionnaire et la volonté de reprendre le temps perdu, General Motors se doit de proposer des modèles non seulement compétitifs, mais en mesure de devancer la concurrence. Par le passé, on s’est trop souvent contenté du « pas pire que les autres » avec les résultats qu’on connaît. Il faut que les nouveautés en provenance du nouveau GM soient les leaders et non plus les laissés pour compte. Ce duo a pour mission d’impressionner.
Au cours des années à venir, ce constructeur va bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre lorsque viendra le temps de dessiner ses nouveaux produits, n’étant pas limité par des budgets réduits ou par une mauvaise situation financière. Pour le moment, il ne faut pas perdre de vue que l’Equinox ainsi que le GMC Terrain ont été développés alors que les pertes financières se succédaient et que les coffres étaient pratiquement à sec. Une situation difficile alors que la compagnie s’était donné pour mission de proposer des véhicules capables non pas d'égaler la concurrence, mais de la surpasser en qualité, en faible consommation de carburant et en confort, pour ne citer que les éléments les plus importants. De prime abord, ce n’était pas la situation idéale et nous étions en droit de nous demander lors du dévoilement de ces véhicules multifonctions si on s’était limité aux bonnes vieilles recettes de GM, qui consistaient à dessiner une belle carrosserie qui était associée à des moteurs plus ou moins modernes, tandis que l’habitacle était garni de plastiques bon marché et assemblé à la hâte.
L’économie de carburant prime
Même aujourd’hui, lorsqu’on mentionne le nom de GM, notre interlocuteur saute généralement sur l’occasion pour associer ce constructeur aux gros 4X4 et à la consommation de carburant élevée. Dans le cas du nouvel Equinox/Terrain, les ingénieurs ont accompli quelque chose d’assez spectaculaire : les deux moteurs disponibles sont les moins énergivores de leur catégorie, surclassant ainsi les Toyota Rav4 et Honda CR-V à ce chapitre. On a obtenu de tels résultats en abandonnant la mauvaise habitude de rabouter du vieux pour en faire du neuf. Cette fois-ci, les deux moteurs au catalogue sont ce qu’il y a de plus moderne.
Le moteur de base est un quatre cylindres de 2,4 litres à injection directe et calage variable des soupapes d'une puissance de 182 chevaux et associé à une boite automatique à six rapports. Cette boite est même dotée de la fonction Eco, qui permet d'économiser encore plus le carburant en gérant de façon différente le passage des rapports et l'alimentation du moteur. L'autre moteur au catalogue est un V6 de 3,0 litres produisant 264 chevaux et lui aussi relié à une boite automatique à six rapports. Précisons que si elles ont le même nombre de rapports, ces deux transmissions ne sont pas identiques, chacune étant réglée en fonction de la puissance et du couple du moteur. Bien entendu, le rouage intégral est offert et il est bon de souligner qu'il est disponible sur tous les modèles en tant qu'option individuelle pour moins de 1700 $.
Donc, au chapitre de la mécanique, rien à reprocher. En fait, dans cette catégorie, ce duo est celui qui possède l’une des fiches techniques les plus avancées. La suspension arrière est donc indépendante, il y a quatre freins à disque et la plate-forme est très rigide.
Cette fois, c’est réussi
L’Equinox de seconde génération est réussi, alors que sa silhouette est plus moderne et équilibrée. Les stylistes ont bien réussi à intégrer la nouvelle calandre Chevrolet avec sa large barre transversale et le célèbre nœud papillon. En outre, les accents de chrome sont bien agencés à l'ensemble et ne font pas trop kitsch. De profil, les mauvaises langues pourront lui reprocher de ressembler un tout petit peu au Rav4 de Toyota, mais si c'est vrai, disons que Chevrolet a su y mettre un peu plus d'imagination. En fait, c'est la section arrière qui est la plus sobre et la plus dénudée. Ce n'est pas un défaut majeur et c’est plus heureux qu'un design trop chargé, mais le GMC Terrain remporte ce duel fraternel avec une grille de calandre davantage en évidence, tandis que la section arrière est mieux réussie.
Dans l'habitacle, la présentation générale est sobre et moderne qu’il s’agisse du Chevrolet ou du GMC. Les principaux cadrans indicateurs son enchâssés dans deux carrés aux angles arrondis qui ne sont pas sans nous faire songer à ceux de la nouvelle Camaro. Par contre, j'ai été quelque peu déçu par la dureté des plastiques, car la Malibu avait innové avec une planche de bord de texture plus souple. Mais comme dans cette catégorie tous les constructeurs semblent adopter cette norme, il est difficile de trouver à redire lorsqu’il s’agit de GM.
Mais le plus important à souligner est le confort des sièges, la présence d'un volant réglable en hauteur et en profondeur, ainsi qu'une excellente position de conduite. Les sièges en tissu sont de belle facture avec un très bon support latéral. Toujours au chapitre des sièges, les places arrière sont spacieuses et il est possible d'incliner le dossier de type 60/40. Ce dossier se replie facilement à plat et il permet ainsi d'augmenter l’espace de chargement, qui est plutôt moyen une fois le dossier en place. En outre, cette banquette arrière peut se déplacer sur une distance de 203 mm, permettant ainsi d'optimiser l'espace de chargement.
Pendant des décennies, il était impossible de parler d’un produit GM sans devoir mentionner une finition inférieure à la moyenne avec des éléments mal agencés et des interstices larges et inégaux. Nous avons eu l'opportunité de conduire différentes versions de l'Equinox lors de son lancement et force est d'admettre que d'énormes progrès ont été réalisés à ce chapitre. Il y a bien quelques petits points d'ombre, mais c'est mineur. Il faut également ajouter que la qualité de l'assemblage de la carrosserie est impeccable et peut se mesurer à toute concurrente. Soulignons au passage que tous les Equinox et Terrain sont produits au Canada, à l'usine d'Ingersoll en Ontario.
Solide et silencieuse
Dans le cadre de la présentation, Tim Herrick, ingénieur en chef de l'Equinox, a affirmé avec fierté qu'il s'agissait non seulement de la voiture la plus économique en carburant de la catégorie, mais également de la plus silencieuse. Souvent, ce sont des paroles en l'air ou des promesses exagérées qui ont pour effet de nous décevoir. Cette fois, il a dit vrai, car lorsque comparé avec le Honda CR-V et le Toyota Rav4, ce Chevrolet ne laissait filtrer que quelques murmures en fait de bruits éoliens, tandis que les deux Japonaises étaient de beaucoup plus bruyantes. Même chose en fait de silence de roulement, car autant le Honda que le Toyota se sont avérés très bruyants.
L'Equinox se mérite également de très bonnes notes en fait de rigidité de la plate-forme et de réglage des amortisseurs qui sont fermes, mais pas trop quand même. Le seul vrai défaut de cette nouvelle venue est une direction à assistance électrique qui filtre trop le feedback de la route et qui a pour effet d’éponger les sensations de conduite. Par ailleurs, cette dirrapide et précise.
La tenue de route est très bonne, tandis que le roulis en virage est très bien contrôlé. Le moteur quatre cylindres de 2,4 litres offre des accélérations et des reprises dans la moyenne de la catégorie et plus ou moins similaires aux CR-V et Rav4, qui nous ont servi de comparaison. Il faut également ajouter que le mode Eco, exclusif au moteur 2,4 litres, rend la transmission un peu plus paresseuse, le prix à payer pour une consommation réduite.
Le moteur V6 3,0 litres, fort de ses 82 chevaux supplémentaires, est silencieux et doux. Il promet de belles accélérations, le 0-100 km/h se boucle en 7,8 secondes, mais sa présence se fait sentir dans les courbes alors que son poids supplémentaire vient rompre l'équilibre des masses. Mais il faut vraiment être très tatillon pour s'en apercevoir. Il sera sans doute le choix de ceux qui veulent remorquer une roulotte, car il offre une capacité de remorquage de 1588 kg avec le moteur V6 et de 680 kg avec le 2,4 litres.
L'Equinox se démarque donc par une tenue de route sans surprises et prévisible, tout en ayant une suspension bien calibrée. Il faut également ajouter que la plate-forme très rigide permet de bien filtrer les bruits et les vibrations. En conclusion, l'Equinox n'est plus en queue de peloton dans la catégorie, mais figure sans complexes et aisément dans le trio de tête. Le Terrain qui le rejoindra plus tard offrira sensiblement les mêmes qualités, tout en offrant un peu plus de luxe que le Chevrolet.
Feu vert
Silhouette élégante
Moteurs économiques
Transmission efficace
silence de roulement
Bonne tenue de route
Feu rouge
Fiabilité inconnue
Prix assez substantiel
Trop de boutons de commande
Options onéreuses