Dodge Caliber, une percée difficile

Publié le 19 août 2009 dans 2010 par Sylvain Raymond

Le constructeur Chrysler fondait de bons espoirs sur la Caliber lors de son introduction en 2007, elle qui devait remplacer la défunte SX. Sans être au premier plan en termes de qualité, le tandem Neon/SX avait tout de même généré un bon niveau de vente et le constructeur espérait que la Caliber en ferait autant, tout en faisant oublier la perception des consommateurs envers son modèle économique. Quelques années plus tard, il faut se rendre à l'évidence que malgré ses qualités, la Caliber n'a pas rempli sa mission.

Le premier pari audacieux avec cette voiture touche sa configuration. Alors que les voitures à hayon sont très populaires ici, ce n'est pas nécessairement le cas chez nos voisins du Sud. Voilà un élément qui ne l'aide pas à se faire accepter de tous et la concurrence l'a compris. Plusieurs adoptent de multiples configurations, notamment la Mazda3, la Hyundai Elantra et la Subaru Impreza. Cependant, la Caliber revêt une allure typiquement Dodge, qui se démarque fortement de la concurrence. Elle se présente comme un véhicule issu d'un croisement entre une petite voiture et un utilitaire sport compact. Fidèles à l’aspect insufflé aux autres produits Dodge, ses lignes sont imposantes et massives, lui procurant un caractère bien en vue. Bref, elle offre un style qu'il faut savoir apprécier, mais qui n'est pas passe-partout. C'est un autre pari assez osé lorsque l'on commercialise un véhicule censé d'adresser à la masse.

Au revoir la SRT4

Cette année, la Caliber offre peu de changements, si ce n'est qu'une légère révision des équipements de série. L'élément le plus notable s'avère la disparition de la version ultrasportive, la SRT4. Dommage, car avec son prix plus qu'abordable, la SRT4 représentait toute une affaire si l'on tient compte des performances qu'elle livrait. Voilà qui signe aussi le retrait de la gamme du moteur suralimenté de 2,4 litres, ce dernier exclusif à cette version survitaminée. La version R/T à traction intégrale avait aussi été retirée du catalogue l’année passée.

Du reste, la Caliber présente plusieurs choix au chapitre des mécaniques et du niveau d'équipement, mais rien n'est simple. Ceux qui aiment les plaisirs d'une boîte manuelle devront composer avec le moteur le plus anémique du lot, soit un quatre cylindres de 1,8 litre développant 148 chevaux, le seul jumelé à la boîte manuelle à cinq rapports. Pour plus de puissance, un autre quatre cylindres arrive en option, ce dernier disposant d'une cylindrée de 2,0 litres et commandant 158 chevaux. Cependant, il faudra aussi adopter la transmission automatique de type CVT, boîte qui n’est pas ma préférée.

Quant au niveau d'équipement, la version SXT située au milieu de la gamme nous semble la plus intéressante, puisqu'elle constitue un compromis acceptable concernant son rapport  équipement/prix. La version de base SE s'avère un peu trop dénudée, alors que la Caliber R/T commande un prix beaucoup plus élevé.

Bien pensée

C'est surtout à l'intérieur que la Caliber révèle ses charmes. On peut certes critiquer sa finition plus sommaire et ses nombreux panneaux de plastique dur, mais peu de modèles concurrents intègrent autant de fonctionnalités intéressantes. On retrouve à bord un coffre à gants double incluant une zone réfrigérée pouvant loger quatre bouteilles de 20 oz, une lumière de plafonnier qui peut être détachée et utilisée comme lampe de poche rechargeable, alors que les audiophiles seront également comblés par le système de sonorisation optionnel signé Boston Acoustics, d'une puissance de 458 watts, s'avérant probablement l'un des meilleurs pour un véhicule de ce créneau. Cependant, ce système demeure un cran en dessous de celui qui était installé dans la petite SRT4.

Il est de plus possible de commander en option des hauts parleurs intégrés dans le hayon et qui se déploient lorsque ce dernier est ouvert. C'est excellent pour les fameux 'tailgate party' mais je doute que les voisins apprécient votre sélection musicale. À moins de les inviter à se joindre à vous.

Sur la route, le moteur 1,8 litre n'est pas le plus dynamique, mais sa boîte manuelle nous permet d'exploiter un peu mieux sa puissance. On se réjouit par contre de sa faible consommation et du bas prix des versions qui le renferment. Certainement mieux adapté, le 2,0 litres adopte un comportement plus agréable, surtout avec sa puissance accrue lors des manœuvres de dépassement. J'ai toujours de la difficulté à m'adapter à une boîte à variation continue. Cette dernière apporte une conduite moins naturelle, tout en augmentant la sonorité du moteur à haut régime.

Du reste, la direction se révèle assez précise, mais la colonne de direction non télescopique rend la position de conduite un peu moins confortable. L'assise est un peu plus élevée que dans une berline, mais plusieurs apprécieront cet élément. Il ne faut pas oublier de mentionner que des progrès ont été accomplis au chapitre de la finition et de la qualité des matériaux. Par contre, l'insonorisation laisse beaucoup à désirer. Rouler en Caliber lorsque la chaussée est mouillée nous fait rapidement découvrir cette lacune.

Malgré ses défauts, la Caliber représente un bon choix dans son créneau. Il suffit d'aimer son style et les vertus d'une voiture à hayon. Par contre, depuis quelque temps, les promotions du constructeur en font toute une aubaine au point d’en oublier ses quelques irritants !

Feu vert

Habitacle spacieux
Promotions attrayantes
Fonctionnalités nombreuses
Consommation intéressante

Feu rouge

Finition inégale
Plusieurs compromis dans les mécaniques
Une seule configuration
Boîte CVT moins agréable

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