Land Rover LR4, la saga se poursuit
Autrefois un paisible constructeur britannique reconnu pour les qualités hors route de ses véhicules et leur habitacle spartiate, Land Rover est devenu au fil des ans un authentique citoyen du monde dont la gamme de modèles s’est orientée vers le luxe et le raffinement. Il suffit d’ailleurs d’examiner les modèles de la première génération avec l’offre d’aujourd’hui pour se rendre compte de l’importance de la transformation. Donc, au fil des années, Land Rover est devenue une marque de prestige et a connu sa part de tribulations en changeant de mains plusieurs fois.
Les nouveaux modèles Range Rover, Ranger Rover Sport et LR4 ont été dévoilés en grande pompe au Salon de l’auto de New York. À entendre les discours enflammés de la nouvelle direction qui semblait annoncer la révolution dans le domaine de l’automobile, j’avais beau observer ce trio de près, j’avais de la difficulté à voir les modifications. Mais comme l’a déjà souligné un relationniste de General Motors, il faut savoir où regarder. Donc, pochette de presse en main, je fis le tour du LR4 qui, comme vous l’aurez deviné, est le successeur du LR3 et qui s’appelle toujours Discovery partout ailleurs sur la planète.
Changements subtils
C’est à ce moment que j’ai connu mon chemin de Damas et que la vérité a éclaté. Comment aurais-je pu ne pas voir les nouveaux feux arrière qui montent plus haut sur le pilier D et abritent deux lentilles circulaires avec LED intégrés, qui occupent un réceptacle vertical de même dimension que précédemment? On n’a même pas été obligé de modifier la tôle de la carrosserie, seulement commander un feu arrière de bonnes dimensions. À l’avant, les changements sont quand même plus évidents. La grille de calandre a remplacé ses trois barres transversales par deux barres chromées dotées de volutes entrelacées avec une ouverture oblongue. Le pare-choc avant a été redessiné afin d’offrir une forme plus aérodynamique, tandis que les phares sont nouveaux avec des diodes électroluminescentes en appoint et dotés d’une fonction de réglage automatique des feux de route, qui se mettent automatiquement en code selon les conditions de circulation.
Les stylistes ont donc rafraichi la silhouette sans que cela soit spectaculaire pour autant ou encore trop coûteux. Ce détail est à souligner, car au début de l’été 2009, Tata Motors a dévoilé ses bilans financiers et a annoncé une perte pour ses marques britanniques. Onéreux ou pas, ces changements extérieurs, qui comprennent également de nouvelles jantes et une intégration plus discrète des passages de roues élargis, donnent un cachet un peu plus sophistiqué à ce VUS.
Le nouvel habitacle a non seulement gagné en raffinement, mais il est également devenu plus fonctionnel. La nouvelle console est inclinée vers le conducteur, les commutateurs et commandes sont plus accessibles et le nouvel éclairage d’ambiance à LED confère à l’habitacle une atmosphère plus feutrée et un caractère plus fonctionnel une fois la nuit tombée. Il faut également souligner la finition améliorée des sièges, ainsi que l’utilisation de surfaces plus agréables au toucher et de plastiques moins durs. Pour rehausser encore davantage le caractère luxueux et exclusif du LR4, on s’est cru obligé d’offrir une interface pour les systèmes audio portatifs, que ce soit pour les iPod ou autres lecteurs MP3, de même qu’un ingénieux système panoramique à cinq caméras visant à faciliter le stationnement et le remorquage. Mentionnons également un nouveau système d’ouverture doté de la fonction d’entrée sans clé et de démarrage passif. Une chose qui n’a pas été modifiée est l’habitabilité supérieure à la moyenne qu’offrait le LR3 et qu’offre toujours son successeur.
Nouveau moteur
En plus des transformations apportées à la carrosserie et à l’habitacle, l’autre grande nouvelle est l’arrivée sous le capot d’un nouveau moteur V8. Le millésime précédent comptait sur un duo de moteurs, soit un V6 4,0 litres de 216 chevaux et un V8 de 4,4 litres produisant 300 chevaux. Ce dernier est remplacé par un autre moteur V8. Celui-ci a une cylindrée de 5,0 litres et produit 375 chevaux, un gain fort appréciable. Quant au moteur V6, il est reconduit sans changement. Les deux sont associés à une transmission automatique à six rapports. Peu importe le moteur que vous aurez choisi, les deux son associés à un rouage intégral permanent et automatique qui « lit » les conditions de terrain et gère le couple en tenant compte des conditions du moment. Appelé « Terrain », ce système permet d’optimiser la configuration du véhicule de façon à répondre à quasiment toutes les situations de conduite sur route ou en tout-terrain, grâce à ses cinq réglages adaptés au terrain : Conduite normale, Herbe/gravier/neige, Sable, Boue et ornières et Franchissement rocheux.
Le système réagit différemment selon l’état du terrain. Il existe même une fonction de contrôle du démarrage sur sable. Autre exemple, le réglage « Franchissement rocheux » applique une faible pression de freinage lorsque le véhicule roule en première ou en marche arrière à des vitesses inférieures à 5 km/h (3 mi/h). Cette faible pression de freinage permet de limiter le roulis du véhicule ainsi que l’intervention du système antipatinage, ce qui facilite la progression du véhicule sur terrain rocheux. Par ailleurs, le système HDC ou Contrôle de vitesse en descente a été amélioré afin de mieux contrôler la vitesse initiale lorsque le véhicule entame une descente sur une pente très inclinée.
Donc, le LR4 est encore plus performant en conduite hors route que précédemment et ce nouveau moteur V8 lui donne du pep. Alors que l’ancien moteur bouclait le 0-100 km/h en 9,8 secondes, son successeur le fait en 7,9 secondes tout en consommant moins de carburant, car la consommation moyenne est de 13,9 litres aux 100 km tandis qu’elle est de 15,2 litres aux 100 km pour la version à moteur V6.
Il faut espérer que les progrès réalisés se poursuivent, car il y a place à beaucoup d’améliorations, surtout au chapitre de la fiabilité.
Feu vert
Silhouette plus raffinée
Tableau de bord plus moderne
Excellente habitabilité
Qualités hors route impressionnantes
Nouveau moteur V8 performant
Feu rouge
Fiabilité toujours problématique
Valeur de revente intimidante
Moteur V6 moyen
Prix élevés