Kia Rio, l'aubaine du nouveau millénaire?
Aux yeux de plusieurs, la Rio constitue la voiture la plus simpliste de notre marché. En quelque sorte, la Pony des années 2000. Si on pense en termes de prix, c’est presque vrai, surtout depuis qu’on nous l’offre en promotion à moins de 10 000 $. Mais la qualité du produit se situe toutefois à des années-lumière de ce que proposait jadis la petite coréenne. Il aura fallu quelque temps pour le faire savoir à la clientèle, mais celle-ci commence finalement à s’en rendre compte. Le phénomène Hyundai serait-il donc en train de se répéter?
Chose certaine, si les produits Kia gagnent des gallons à chaque année, ce n’est pas le fruit du hasard. Grandissant sous le giron du géant coréen Hyundai, cette marque passe à travers les mêmes épreuves qu’Hyundai a connues. Constatant la position de Hyundai aujourd’hui, ne vous étonnez donc pas si, d’ici peu, Kia devient véritablement « à la mode »!
Les dirigeants de la marque savent néanmoins qu’il est difficile de se bâtir une image avec une voiture comme la Rio, surtout en considérant son âge vénérable. C’est pourquoi les Soul et Koup prennent l’assaut du marché cette année. Entamant en 2010 sa sixième année de carrière, cette Rio n’attire évidemment plus comme elle aurait dû le faire à ses premiers jours. Malgré sa bouille sympathique, surtout en version à hayon, on lui dénote quelques rides. Et puis disons-le, elle fait difficilement le poids à côté d’une Nissan Versa ou d’une Honda Fit, toutes deux plus chères, mais plus modernes.
Conscientes que la Rio commence à dater, les têtes pensantes de Kia ont choisi de l’offrir à prix choc, avec pour objectif de prolonger sa carrière de quelques années. Il semble que cette formule fonctionne bien, puisque les ventes vont en augmentant, contrairement à la tendance du marché. Il faut dire qu’à prix égal, l’acheteur attiré par une Versa ne se rendait autrefois pas chez Kia et ne pouvait donc pas découvrir les vrais attributs du produit. Mais désormais, c’est différent. Et comme la Rio est loin d’être vilaine, plusieurs penchent en sa faveur.
De nouveaux airs de famille
Pour la première fois depuis 2005, la Rio reçoit de petits changements cosmétiques. Rien de majeur direz-vous, mais la nouvelle grille de calandre, les pare-chocs et les moulures de couleur assortie lui permettront de mieux s’harmoniser avec les autres produits de la marque, tous plus récents. À bord aussi, les changements cosmétiques font le plus grand bien, notamment au niveau de l’éclairage de l’instrumentation d’un rouge plus vivant. Et même si certains en doutent, la qualité d’assemblage y est tout à fait honnête.
Certains plastiques sont un peu bon marché, mais il faut rappeler que la voiture l’est elle aussi. En revanche, les concepteurs ont véritablement tout fait pour maximiser le confort au volant, dotant la Rio d’un siège réglable en hauteur avec support lombaire, d’un accoudoir rabattable et même, dans certains cas, d’une assise chauffante. Qui plus est, on retrouve beaucoup d’espaces de rangement, un bon dégagement pour quatre adultes et un coffre au volume deux fois supérieur à celui d’une Yaris à hayon. Côté équipement, c’est stupéfiant. Bien sûr, on est ici bien loin d’une Audi A8, mais à ce prix, personne ne peut se vanter d’offrir de série des caractéristiques comme la téléphonie mains libres Bluetooth et toute la ribambelle de prises auxiliaires électrique et audio.
Un petit manque de raffinement
La Rio est surprenante sur route, par son comportement et son agrément. Elle est agile, ultra-maniable et même sportive lorsque chaussée adéquatement. La version EX Sport est d’ailleurs à favoriser si vous êtes un peu plus pointilleux à ce niveau, puisqu’elle s’équipe de roues de 15 pouces et d’une suspension un peu plus ferme. Il faut cependant savoir que le petit moteur quatre cylindres n’a rien d’un foudre de guerre. Il est certes nerveux, mais se montre grognon en accélération et manque de souplesse à haut régime. Sachez également qu’en optant pour l’automatique, vous handicapez passablement les performances tout en augmentant votre consommation d’essence de 10 %, qui se situerait alors à autour de 8 litres aux 100 kilomètres. Bref, vivement la boîte manuelle.
Ce n’est plus un secret pour personne, la Rio partage l’ensemble de ses éléments mécaniques et structuraux avec la Hyundai Accent. C’est une bonne chose, car ces deux voitures se sont avérées très fiables depuis l’arrivée de leur dernière génération. Évidemment, vous pourriez aussi être tenté par l’Accent qui, en quelque sorte, vous offrirait des prestations routières et un équipement comparable, à prix similaire. Sachez toutefois que seule Kia propose une version à cinq portières et que seule Hyundai propose une version à trois portières. Ce n’est donc qu’en optant pour la berline que le dilemme s’imposera.
En terminant, la Rio propose comme l’Accent une garantie de base de cinq ans, ce qui vous permet ainsi d’être couvert pour la totalité de votre période de location. Et ça, personne d’autre ne l’offre. Bref, la Rio, c’est l’histoire d’une petite voiture amusante et sans prétention, qui tire son épingle du jeu par sa grande valeur et son petit prix. N’est-ce pas là ce que la majorité des acheteurs de sous-compactes recherchent?
Feu vert
Facture alléchante
Garantie sérieuse
Conduite amusante
Confort étonnant
Équipement de série généreux
Feu rouge
Boîte automatique paresseuse
Moteur bruyant en accélération
Esthétique vieillissante
Dépréciation toujours forte