BMW Z4 2010, l'objectif d'une vie!

Publié le 30 août 2009 dans Essais par Antoine Joubert

L'oncle Robert a durement fait carrière au sein d'un grand quotidien montréalais pendant près de quarante ans. Amateur de voitures depuis son jeune âge, il n'aura jamais pu posséder une des grandes sportives qui l'a toujours fait rêver, bien sûr en raison de son budget et de ses obligations familiales. Oh certes, il s'est à l'époque fait plaisir au volant d'une MGB, d'une Camaro Rally Sport et d'une Rabbit GTI, mais il était encore loin de rouler au volant d'une Porsche 928 ou d'une Lotus Esprit.

Amateur de roadster depuis toujours, Robert s'était intérieurement donné l'objectif de s'approprier au jour de sa retraite, le jouet dont il avait toujours rêvé. Et je n'ai pas besoin de vous dire qu'au cours des quinze dernières années, son modèle visé a changé plus souvent qu'à son tour. D'une Boxster, on est passé à une S2000, à une Lotus Elise, et même à une Corvette. Mais dans son cœur, les roadsters BMW sont toujours demeurés fétiches, probablement en raison de la magnifique 507. En admiration devant la petite Z1 qui n'a hélas pas été commercialisée chez nous, il s'est évidemment épris d'amour pour la Z3 lancée en 1997, et ce malgré une motorisation qui à la base, n'avait rien d'impressionnante.

Notre ami a donc eu à composer avec un rythme cardiaque en forte hausse chaque fois que BMW modifiait sa Z3, par exemple lors de l'arrivée des versions 2.8 et 3.0 ou encore, de l'ultime M Roadster. Puis, vint la Z8. Alors là, ce fut l'extase. Parce que la Z8, et je suis d'accord avec Robert, constitue la beauté ultime de BMW, celle qui pourra inspirer des designers pour les décennies à venir.

Évidemment, Robert savait bien que cet objet de collection ne se retrouverait jamais dans sa cour. Mais en 2003, lors de l'arrivée de la Z4, il a découvert un nouveau rêve pouvant devenir réalité. Au cours des années suivantes, plusieurs de ses amis s'en sont procuré. Il a donc pu comprendre que cette voiture était celle qui était en voie de devenir sa future compagne de route. Retraité depuis seulement quelques mois, Robert était sur le point de se procurer une Z4 lorsqu'il vit apparaître sur son écran d'ordinateur des images de la nouvelle Z4, entièrement redessinée. Plus racée, plus agressive et encore plus belle, il a d'un coup éliminé de sa mire la Z4 2007 qu'il était sur le point de se procurer. Nouvel objectif : la Z4 2009.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Robert roule maintenant à bord d'une superbe Z4 2009 noire, revêtant un habitacle rouge terre. Quarante ans de dur labeur pour en arriver à son ultime récompense : le bolide comportant absolument tout ce dont il a toujours rêvé.

Un proprio en extase

Au moment de prendre le volant de la nouvelle Z4, j'avais bien sûr en tête notre fier ami, qui s'était découvert une nouvelle vie à ciel ouvert et qui ne faisait autre chose que de vanter les mérites de son nouveau bolide. Mais je ne pouvais évidemment m'arrêter qu'à ses commentaires pour tirer mes conclusions sur cette voiture.

Ayant moi-même une faible pour la Z4, mes attentes faces au modèle de nouvelle génération était donc très élevées, pour ne pas démesurées. En fait, la Z4 m'a toujours apparue plus racée et raffinée que ses rivales, et ce même si elle n'a pas la prétention d'être aussi agile et pointue qu'une Porsche Boxster. La question était donc de savoir si la firme bavaroise avait su avec elle, m'en mettre plein la vue?

Et il me faut effectivement répondre par l'affirmative, mentionnant toutefois qu'il serait mentir de dire que rien sur cette voiture ne m'a déçu. Bien sûr, j'ai sans doute comme vous été charmé par sa ligne sensationnelle, par son long museau et ses traits agressifs, comme par la superbe intégration du toit rigide rétractable. Et j'ai aussi grandement apprécié la présentation très sobre et contemporaine de l'habitacle, qui revêt des matériaux d'une qualité irréprochable. À bord, les sièges comme l'espace offert ont aussi été améliorés, ce qui rend les balades encore plus agréables.

Toutefois, l'adoption du toit rigide rétractable engendre un léger surplus de poids et laisse place à de petits cognements disgracieux qui n'ont évidemment par leur place sur ce genre de véhicule. OK, on a réussi à conserver un minimum d'espace libre dans le coffre, même lorsque le toit est rabaissé. Et je dois admettre que le procédé d'ouverture et de fermeture du toit est aussi génial que rapide. Mais il est inacceptable qu'une voiture de ce rang laisse entendre de tels craquements. Dommage.

Pas de M, mais…

La nouvelle cuvée de la Z4 n'est pour l'instant pas proposée en version M. Mais ça ne saurait tarder. Il faut néanmoins savoir que la version sDrive35i mise à l'essai propose une motorisation carrément sublime qui à mon sens, se décrit comme le plus beau moteur offert chez BMW. Il s'agit d'un six cylindres de 3,0 litres accompagné de deux petits turbocompresseurs, ce qui permet d'offrir une souplesse incroyable, une puissance de 300 chevaux et un couple généreux même à bas régime. Résultat, on obtient des performances exotiques pour une consommation d'essence oscillant autour de 11,5 litres aux 100 kilomètres.

La version sDrive35i est évidemment livrée de série avec une boîte manuelle à six rapports, toujours aussi magnifique. Toutefois, BMW nous propose en option une boîte séquentielle à double embrayage empruntée à la M3, qui donne une autre dimension à ce roadster. Personnellement, je préfère encore la manuelle. Mais je dois admettre que la boîte séquentielle autorise des passages de vitesse très rapides et que son utilisation est aussi très agréable.

Pour ceux qui ne recherchent pas l'exotisme en accélération, sachez toutefois que la version sDrive30i est aussi remarquable. Son moteur atmosphérique délivre 45 chevaux de moins mais affiche une souplesse et un rendement tout de même des plus agréables. Ici, le choix de boîte se résume à une manuelle ou une automatique, toutes deux à six rapports.

Du pur plaisir

Toit monté ou abaissé, le plaisir est toujours au rendez-vous. Dans les deux cas, la visibilité est bonne et la turbulence à bord est inexistante. Sur la route, on apprécie la direction ferme, la suspension extrêmement bien calibrée et l'équilibre général de la voiture, qui impressionne au plus haut point. Il faut aussi mentionner que le fait d'être positionné près de l'axe des roues arrière tout en composant avec un museau très long engendre une sensation de conduite très spéciale et franchement enivrante.

Malgré certaine amélioration techniques, la Z4 2009 m'a toutefois semblé un tantinet moins agile que sa devancière. Ça n'a évidemment rien de dramatique, mais disons en d'autres termes que la voiture s'apprivoise moins facilement, sans doute parce qu'elle est plus longue, plus large et plus lourde. Attention, je ne dirais pas qu'elle est moins maniable, mais la conduite est moins aiguisée, moins pointue. Et puis, honnêtement, peut-être que le fait d'avoir mis à l'essai un modèle à boîte séquentielle plutôt qu'une manuelle a aussi joué sur ce sentiment.

Néanmoins, la voiture demeure très sportive, extrêmement agréable à conduire et qui plus est, adaptée à tous les styles. En effet, la Z4 se dote désormais d'une conduite en trois mode (normal, sport, sport+) qui au simple toucher d'un bouton, modifie certains paramètre de la voiture pour vous offrir davantage de confort ou de performance.

Chose certaine, la Z4 a su s'améliorer en conservant un niveau de passion et de plaisir toujours aussi élevé. Robert pourrait d'ailleurs vous en parler longuement! Oh certes, elle s'est un peu embourgeoisée, mais ceci permettra à BMW d'accoucher éventuellement de la Z2, un second roadster d'entrée de gamme qui devrait voir le jour d'ici un an.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai BMW Z4 2009
Version à l'essai sDrive 35i
Fourchette de prix 53 900 $ – 61 900 $
Prix du modèle à l'essai CA$70,050
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12.2 / 8.2 / 11.8 L/100km
Options Roues de 19 pouces Style 296 (1 500$), Groupe sport (1 800$), Ensemble exécutif (2 900$), Boîte séquentielle à double embrayage (1 950$)
Modèles concurrents Audi TT, Chevrolet Corvette, Porsche Boxster
Points forts
  • Ligne spectaculaire
  • Plaisir de conduire assuré
  • Groupes motopropulseurs exquis
  • Belle intégration du toit rigide
Points faibles
  • Quelques craquements disgracieux en raison du toit
  • Poids et dimensions en hausse
  • Peut-être un peu moins agile
  • Facture passablement salée
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