Mitsubishi Eclipse 2009, la GT V6 avant tout !

Publié le 2 septembre 2009 dans Essais par Guy Desjardins

Les deux voitures vedettes de Mitsubishi au Québec se portent bien. La première, la Lancer, a su charmer la clientèle avec son allure sportive, sa qualité de finition et sa rassurante garantie de 10 ans du groupe motopropulseur. Quand à la seconde, l’Eclipse, elle a conquis le cœur de bien des gens malgré des ventes un peu plus restreintes que celles de la Lancer. Néanmoins, l’Eclipse s’avère toujours une des références du créneau des voitures sportives compactes.

L’icône

Avec les années, elle a pris beaucoup de maturité et s’est dotée d’une motorisation à 6 cylindres. Elle a cependant perdu son turbo et sa traction intégrale, deux atouts majeurs qui ont fait sa réputation. On peut cependant affirmer sans hésiter que le V6 offre tout autant et procure une stabilité et une fiabilité un peu plus rassurante que l’ancien 4 cylindres turbo. Il ne manque que la traction intégrale à l’offre actuelle pour profiter d’une machine qu’on pourrait qualifier de « monstre sacrée de la route ». Après tout, la Lamborghini Murcielago n’est-elle pas offerte en traction intégrale?

Petites retouches remarquées

L’Eclipse a profité d’une légère refonte esthétique pour 2009 et l’allure qui en résulte est nettement plus agressive et intimidante. C’est surtout sur les éléments aérodynamiques que Mitsubishi s’est concentré pour créer cet effet. Les jupes latérales sont plus volumineuses et découpées alors que les boucliers avant et arrière prennent plus de place sous les pare-chocs. La grille avant a pris du volume et donne à la calandre une importante entrée d’air qui aurait satisfait les plus exigeants turbos. Évidemment, les couleurs de carrosserie éclatantes disponibles sur l’Eclipse lui permettent de se démarquer et de ne pas passer inaperçu sur les routes. L’imposant aileron arrière complète l’équilibre de la carrosserie mais n’ajoute aucun effet de sol à la voiture, du moins si les vitesses limites sont respectées.

Rien d’étonnant

À bord de la voiture, un air de déjà vu se fait sentir. L’habitacle de l’Eclipse est en effet très similaire à ce qu’il est depuis 2000, année du lancement de la nouvelle génération. Quelques éléments ont cependant bénéficié d’ajustements, notamment la console centrale et la planche de bord, qui semble avoir été emprunté à celle de Nissan. Les sièges sont toujours aussi confortables (à l’avant s.v.p.) alors que ceux à l’arrière ne conviennent qu’à des enfants ou de « très petits » adultes. L’espace y est compté, autant pour les jambes que pour le dégagement à la tête. Mais comme il s’agit d’une voiture sport 2+2, ce détail importe peu puisque si on veut de la place, on opte pour un autre modèle tout simplement. Assis derrière le volant, les commandes se trouvent toutes à portée de la main et les ajustements sont assez nombreux pour trouver une position de conduite parfaite. La visibilité est limitée, quoique suffisante, mais la petitesse des rétroviseurs et la position de l’aileron arrière au centre de la lunette réduisent le champ de vision. Et ce n’est pas mieux lorsque l’on veut vérifier l’angle mort puisque le large pilier B, combiné à la petite fenêtre arrière latérale ne permettent pas de bien cibler les voitures qui se seraient insérés dans cette zone nébuleuse. Autrement, l’habitacle de l’Eclipse est bien conçu et on se sent amplement au volant d’une voiture sportive et agréable à piloter. Le système audio est puissant satisfera la grande majorité des acheteurs.

Quelle sonorité ce V6!

C’est cependant ses qualités dynamiques qui font sourire le conducteur. Et je parle bien sûr de celles éprouvées sur la version GT-P à moteur V6 puisque l’Eclipse GS 4 cylindres ne possède pas l’ADN d’une vraie voiture sport. Elle parait bien mais il ne faut pas trop espérer un comportement sportif de ses 162 chevaux. Ce qui est complètement le contraire avec la version 6 cylindres qui délivre pas moins de 262 chevaux. Dès le lancement du moteur, au moment même où l’on tourne la clé, le bruit du démarreur qui fait tourner le moteur présage un comportement digne d’une Ferrari. Puis, c’est le silencieux qui crache ses premiers décibels pour nous faire découvrir une sonorité haute en fréquence. On est loin du son d’une voiture à 8 cylindres avec son grondement sourd et gras, mais bien proche de celui qui émane des plus puissantes voitures exotiques à moteur 10 cylindres. J’en beurre épais, j’en conviens, mais j’adore ce son, celui-là même qu’on entend au volant d’une Infiniti G37 ou d’une Porsche Boxster, une voiture qui hurle!

Une bombe

Puis vient le temps de décoller, ce qui s’effectue en moins de 6 secondes si vous possédez les gênes d’un pilote de course et que vous maniez le bras de vitesse à la Schumacher (tient, j’ai bien hâte de le voiture reprendre la piste celui-là). La transmission à 6 rapports est un charme à manier et les changements de vitesses s’effectuent avec une précision chirurgicale malgré une très légère mollesse du levier. À hauts régimes, il n’est pas aussi précis qu’on l’aurait espéré mais ce n’est qu’un infime détail puisque les changements s’effectuent généralement bien en deçà de la ligne rouge. Les accélérations sont foudroyantes et l’effet de couple est assez bien contrôlé compte tenu de la puissance disponible. En choisissant le bon rapport, les reprises sont vives et instantanées, ce qui permet de dépasser très facilement les retardataires qui roulent sous la vitesse maximale. Les gros pneus de 18 pouces permettent un excellent contact avec la route et aident à limiter le roulis, que les suspensions rigides contrôlent tout de même assez bien. La tenue de route est fabuleuse, sauf dans les rues qui abondent en nids-de poule ou qui présentent un état de dégradation avancé. Mais évidemment, on ne roule pas en Cadillac…

L’Eclipse est une voiture d’exception et son prix la rend accessible à tous. Elle doit être pilotée avec retenue car les écarts sont très tentants. Les versions à 4 cylindres sauront satisfaire ceux qui misent avant tout sur l’apparence ou l’économie d’essence alors que celles à motorisation V6 trouveront niche chez les plus exigeants. Quel que soit le choix, soyez assuré que la fiabilité, la solidité et la renommé de l’Eclipse vous combleront sans le moindre doute.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mitsubishi Eclipse 2009
Version à l'essai GT-P Coupe
Fourchette de prix 25 998 $ – 37 798 $
Prix du modèle à l'essai 36 518 $
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 10 ans/160 000 km
Consommation (ville/route/observée) 14,6 / 9,5 / 14,0 L/100km
Options Aucune
Modèles concurrents Ford Mustang, Mazda RX-8, Chrysler Sebring, Honda Accord, Nissan Altima, Volkswagen Eos, Dodge Challenger
Points forts
  • Puissance plus que suffisante
  • Vivacité de la motorisation
  • Performances exaltantes
  • Sonorité du moteur V6
  • Transmission efficace
Points faibles
  • Tenue de route ferme en ville
  • Espace arrière restreint
  • Visibilité réduite
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Plus élevée que la moyenne puisque l'on pilote sportivement un V6
Valeur subjective 4.5/5 Voiture qui possède une belle réputation
Esthétique 4.5/5 Design sportif et fluide
Confort 4.0/5 Pas tellement sa force mais tout de même très bien
Performances 5.0/5 Elles sont vives, précises et chirurgicales
Appréciation générale 4.5/5 Une vraie voiture de sport
Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×