Pontiac Grand Prix, la Grand Prix des États-Unis

Publié le 4 février 2007 dans 2007 par Alain Morin

S’il est une voiture qui reflète bien l’industrie automobile américaine, c’est bien la Pontiac Grand Prix. Fort différente des canons de la catégorie des berlines grand format que sont les Ford 500, Chrysler 300, Toyota Avalon et Volkswagen Passat entre autres, l’éternelle Grand Prix est sur le marché depuis 1962 (et pratiquement sans intermissions). Et il s’agit, sans doute, de la dernière vraie américaine, celle qui ne tente pas d’amadouer les acheteurs dévoués aux japonaises et aux européennes, ni de flatter les hérétiques qui préfèrent Dodge ou, pire, Ford. Elle a donc tout intérêt à ne pas trop brusquer les traditions.

Malgré des lignes qui tentent de nous faire croire que la Grand Prix est un modèle de sportivité, il faut avouer, d’entrée de jeu, que son comportement routier se veut des plus placides, du moins dans les versions de base. Je dirais même que la Grand Prix a résisté aux modes esthétiques, et présente encore quelques solutions qui étaient populaires il y a plusieurs années. Le très imposant porte-à-faux à l’avant (la partie avant suspendue dans le vide lorsqu’on regarde la voiture de côté) en est le meilleur exemple alors que la tendance tente de le réduire au minimum. Même la finition nous rappelle la vieille époque ! Notre voiture d’essai affichait certains plastiques lâches, quelques interstices entre les panneaux de carrosseries inégaux et des soudures du couvercle du coffre mal foutues. Mais si on n’y regarde pas de trop près, je dois avouer que la Grand Prix a une fort belle gueule !

Designers demandés

Les mêmes remarques s’appliquent à l’habitacle. Certains aiment le design du tableau de bord tandis que d’autres l’abhorrent. Personnellement, et je sais que ça vous intéresse, je trouve que ce ramassis de boutons et de buses de ventilation est mal intégré au tableau de bord. La plupart des boutons sont grossiers et les gros cadrans situés en face du conducteur font preuve d’une triste simplicité même s’ils s’avèrent beaux la nuit venue. Sur une note plus heureuse, mentionnons la sonorité du système audio Monsoon, proposé sur les versions les plus luxueuses. Les disques compacts doivent être rangés dans la console centrale. Il existe bien un espace de rangement sous la radio mais il n’est pas assez incliné et, lors de départs intempestifs, les CD qui s’y trouvent se ramassent invariablement par terre. Un autre bel exemple du bureau de design de GM… À tout le moins, les sièges sont confortables et fort jolis dans leur livrée en cuir perforé. À l’arrière, les places font preuve d’un relatif confort. Cependant, l’assise basse combinée à une ceinture de caisse particulièrement élevée donne l’impression d’être assis dans un bain ! Les dossiers des sièges s’abaissent pour agrandir l’espace de chargement. Curieusement, pour une voiture de ce gabarit, l’espace habitable n’est pas généreux. À l’avant, par exemple, le module vertical du tableau de bord, incliné vers le conducteur, gruge beaucoup d’espace. Mais, au moins, les commandes tombent automatiquement sous les doigts dudit conducteur. Soulignons au passage que le système GPS qui équipait notre voiture d’essai était à la fois simple d’utilisation et complet. Même les rues de Granby et St-Hyacinthe apparaissaient sur l’écran !

Trois moteurs ont été désignés pour mouvoir la Grand Prix. On retrouve tout d’abord un V6 de 3,8 litres de 200 chevaux dont les performances sont, ma foi, très correctes. Pour un peu plus de punch, il y a ensuite le même V6 mais surcompressé. Fort de ses 260 chevaux, ce moteur assure des accélérations et des reprises encore plus dynamiques même s’il s’essouffle rapidement. Pour ceux dont le pied droit contient plus de testostérone que de sang, il y a le V8 de 5,3 litres de 303 chevaux. Mais 303 chevaux c’est une écurie très imposante pour une traction (les roues motrices de la Grand Prix sont passées, avec les années, de l’arrière à l’avant !). En accélération franche, il faut tenir le volant à deux mains au risque de voir sa monture prendre le mors aux dents, ou le champ ! Cependant, le contrôle de traction veille au grain et son intervention discrète suggère d’y aller mollo plus qu’elle n’y oblige. Là où on apprécie vraiment toute cette cavalerie, c’est lors des dépassements. Il faut à peine cinq secondes pour passer de 80 à 120 km/h, ce qui ajoute à la sécurité. De plus, le V8 possède une sonorité qu’aucun V6 ne pourra jamais égaler. Juste ça, ça vaut quasiment le déboursé supplémentaire !

Peu importe le moteur choisi, on retrouve une seule transmission, soit une automatique à quatre rapports. Cette boîte a fait la preuve de sa fiabilité et de son efficacité depuis longtemps, mais un ou deux rapports supplémentaires aideraient la consommation d’essence. Lors de notre essai d’une GXP, nous avons maintenu une moyenne de 11,6 litres aux cent kilomètres, ce qui est tout de même excellent compte tenu de la forte cylindrée de 5,3 litres du moteur. Les suspensions s’avèrent un peu trop dures à mon goût mais elles reflètent bien la personnalité sportive de la Grand Prix. Elles sont accrochées à un châssis très rigide, rehaussant ainsi la tenue de route. La GXP, surtout, peut vraiment se targuer de porter l’étiquette « sportive ». Il n’en demeure pas moins que l’avant n’hésite pas à glisser dans une courbe serrée prise à trop vive allure. Ce qui est tout de même bizarre lorsqu’on constate que les pneus avant de la GXP sont plus gros que ceux installés à l’arrière (255/45R18 contre 225/50R18 !) Enfin, passons… La direction n’est pas plus empressée qu’il ne le faut tandis que les freins s’acquittent fort bien de leur tâche.

La Pontiac Grand Prix, malgré ses nombreux défauts, sait toujours se faire aimer des purs et durs de General Motors qui préféreraient sans doute mieux prendre une douche à Tchernobyl plutôt que d’être vus au volant d’une voiture d’une autre marque. Mais pour les autres, sa faible valeur de revente, la qualité quelquefois déficiente de sa finition et son espace intérieur restreint sont des irritants majeurs. Vivement la prochaine génération.

feu vert

Allure sportive
Système GPS complet
Moteurs en forme
Sonorité V8 exquise
Consommation étonnante (GXP)

feu rouge

Finition de la carrosserie très ordinaire
Espaces de rangements inexistants
Transmission à quatre rapports seulement
Direction peu précise
Faible valeur de revente

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