Peugeot J5 électrique : un Cybertruck avant l’heure?

Publié le 9 avril 2020 dans Voitures anciennes par Julien Amado

Dans cette série d’articles intitulée Histoire de France, le Guide de l’auto vous fait découvrir des véhicules construits de l’autre côté de l’Atlantique. Retrouvez des modèles mythiques, insolites ou méconnus qui n’ont jamais été vendus au Québec.

Un camion 100% électrique pour bénéficier du bas prix de l’électricité par rapport à l’essence et d’un entretien mécanique réduit. Ces arguments vous semblent très actuels? Ils ont pourtant été mis en avant pour un camion utilitaire produit par Peugeot en 1991 : le J5 électrique. Tesla n’a donc rien inventé avec son Cybertruck!

Pour vous donner une idée, le J5 est un camion majoritairement destiné aux entreprises bien que des versions minibus aient aussi vu le jour. Il est l’ancêtre du Peugeot Boxer actuel, qui est aussi décliné chez Citroën avec le Jumper et chez Fiat avec le Ducato.

D’ailleurs, FCA propose un clone du Ducato que nous connaissons bien au Québec, puisqu’il s’agit du Ram ProMaster.

Pas de lithium-ion, mais du plomb!

Mais revenons au début des années 1990. À cette époque, pas de batteries lithium-ion pour proposer des accélérations folles et une autonomie de 500 kilomètres.

Destiné à être produit en petite série, ce camion est équipé de batteries au plomb, similaires à une batterie 12 volts de voiture. Il y en a 28 montées en série, qui proposent 168 volts de tension. Pour vous donner une idée, les véhicules électriques actuels atteignent 400 volts, et même 800 volts pour la Porsche Taycan.

Photo: Peugeot

L’autonomie annoncée s’élève à 70 kilomètres et une charge complète prend 8 heures. Toutefois, Peugeot n’a pas précisé sur quel type de chargeur la recharge était faite. Mais il y a de grandes chances que ce soit sur une prise 220 volts, le standard français.

Étant donné la faible capacité de la batterie, le système de chauffage est assuré par un brûleur qui fonctionne au diesel. Relié à un radiateur d’eau, il permet de chauffer efficacement l’habitacle.

Sous le capot, le moteur diesel laisse sa place à un moteur électrique développant 43 kW (58 chevaux) et 166 livres-pied de couple. Par ailleurs, la vitesse maximale s’élève à 90 km/h, ce qui en fait un véhicule principalement citadin. On est très loin des valeurs affichées par Tesla…

Même chose pour les accélérations, avec un 1/4 de mile abattu en 31 secondes…soit environ 20 secondes de plus qu’un Cybertruck!

Plus étonnant, le moteur est relié à un embrayage et à une boîte de vitesses à 5 rapports, la même que celle du J5 équipé d’un moteur thermique. En revanche, il est possible de récupérer de l’énergie en relâchant l’accélérateur comme sur un véhicule actuel.

Destiné aux municipalités ou aux entreprises aux besoins spécifiques, les J5 ont été utilisés, entres autres, par EDF, l’équivalent d’Hydro-Québec en France. Le Groupe PSA développera d’autres véhicules électriques dans les années 1980 et 1990, dont des citadines qui seront vendues à des flottes ainsi qu’aux particuliers qui le souhaitaient. Mais le succès ne sera pas vraiment au rendez-vous, il était tout simplement trop tôt pour la technologie 100% électrique.

En vidéo : la Peugeot e-Legend

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