Subaru Crosstrek 2020 : polyvalent et électrifié

Publié le 22 avril 2020 dans Essais par Jacques Bienvenue

Si vous êtes à la recherche d’un petit véhicule utilitaire à quatre roues motrices et que vous suivez les tendances actuelles des consommateurs, vous inscrirez sans doute le Subaru Crosstrek sur votre liste.

Depuis son arrivée sur le marché canadien, en août 2012, cette Subaru figure parmi les favorites de sa catégorie. Cela signifie qu’en 2019 elle a talonné le Nissan Qashqai et le Hyundai Kona, les deux modèles les plus populaires, tout en devançant le Mazda CX-3 et le Honda HR-V, qui occupaient respectivement le quatrième et le cinquième rang du palmarès des ventes.

Ce succès est-il justifié? À notre avis, oui. Ce véhicule partage l’architecture et la motorisation de l’Impreza à hayon, une Subaru compacte elle aussi attrayante. Le Crosstrek a donc le même habitacle spacieux, accueillant pour quatre adultes, ce qui lui donne un net avantage sur le Kona et CX-3. De plus, son coffre transformable est beaucoup plus volumineux que celui du Hyundai.

Les habitués de la marque qualifieront spontanément la Crosstrek « d’Impreza haute sur pattes ». En effet, sa garde au sol est presque deux fois supérieure, soit 220 mm contre 130. Cette différence et sa transmission intégrale en prise constante autorisent certaines escapades à l’écart du bitume. Mais il faut tout de même rester humble, car ce n’est pas un Jeep Wrangler!

Privilégiez l'automatique

Comme tous les autres produits Subaru, la Crosstrek est animée par un moteur à 4 cylindres à plat (aussi appelé Boxer). Ce 2 L atmosphérique de 152 chevaux lui permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en 8 s, ce qui convient amplement à la vocation familiale du véhicule. En outre, ce moteur peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, de série pour les trois versions les moins chères, ou à une automatique à variation continue.

Cette dernière donne d’ailleurs le meilleur rendement écoénergétique des deux. Comparativement à la manuelle, elle réduit la consommation moyenne d’environ 20%! La moyenne de 7,9 L/100 km d’une Crosstrek automatique qu’annonce le site ÉnerGuide (et que nous avons égalée à quelques dixièmes de litre près) est très proche de celle d’une Toyota Corolla XLE (7,3 L). Mais cette dernière n’a que deux roues motrices !

Il faut admettre, aussi, que la boîte manuelle, qui vise essentiellement une petite chapelle d’orthodoxes et des acheteurs en quête de bas prix, n’est pas des plus agréables à utiliser.

Un consommateur aguerri remarquera toutefois le prix anormalement élevé de cette boîte automatique optionnelle. Alors que dans le cas d’un Mazda CX-3 GX, par exemple, la boîte automatique ajoute 1 300 $ au prix de base, celle de la Crosstrek coûte de 2 000 $ à 2 600 $, selon la version. Ce surcoût s’explique par le fait que Subaru combine cette boîte automatique à l’ensemble de dispositifs d’aide à la conduite EyeSight. En somme, c’est un bien pour un mal.

Et maintenant, l'hybride rechargeable

En janvier dernier, les visiteurs du Salon de l’auto de Montréal ont pu découvrir les particularités d’une nouvelle variante de ce petit VUS : le Crosstrek Limited PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle). Cette mouture haut de gamme inaugure une motorisation hybride rechargeable, qui se révèle beaucoup plus attrayante que la motorisation mixte ordinaire du Crosstrek hybride offert de 2014 à 2016. 

Cet ancien Crosstrek hybride s’apparentait à une Toyota Prius, alors que le nouveau Crosstrek PHEV se compare à une Prius Prime. Son groupe motopropulseur mixte combine une version optimisée du 4 cylindres de 2 L - qui développe 137 ch - à des moteurs électriques alimentés par une batterie au lithium-ion de 8,8 kWh empruntée, justement, à la Prius Prime.

À titre de comparaison, la capacité de la batterie au nickel-hydrure métallique (NiMH) de l’hybride 2014 n’était que de 0,55 kWh!

Le groupe motopropulseur mixte du nouvel hybride, qui pèse 186 kg de plus qu’une Crosstrek Limited ordinaire, procure une puissance nette de 148 ch. C’est amplement suffisant pour donner une capacité d’accélération comparable à celle d’un modèle ordinaire. Mais c’est plutôt sa consommation moyenne, chiffrée à 6,7 L/100 km, qui attire davantage l’attention des acheteurs.

La possibilité de rouler en mode électrique en titille également beaucoup, mais certains déchantent lorsqu’ils découvrent qu’en mode électrique, cette Crosstrek peut parcourir jusqu’à 27 km dans les meilleures conditions, pas plus.

La Prius Prime, par exemple, a une autonomie de 40 km en mode électrique, alors qu’un Mitsubishi Outlander PHEV peut parcourir 35 km. L’intérêt d’un modèle du genre réside donc, d’une part, dans la réduction de la consommation de carburant et, d’autre part, dans cette possibilité d’exploiter la propulsion électrique en milieu urbain lorsque c’est possible.

Selon Subaru, il ne faudrait pas plus de 2,5 heures pour effectuer la recharge de cette batterie à l’aide d’une borne de 240 V. Sinon, 7 heures seraient nécessaires pour y arriver en utilisant une prise résidentielle ordinaire de 120 V (une nuit de recharge donc).

Précisons, par ailleurs, qu’à l’instar des autres Crosstrek ce VUS dispose d’une transmission intégrale, une particularité peu commune parmi les véhicules hybrides rechargeables. Précisons également que le modèle PHEV possède une capacité de remorquage moins importante, 453 kg au lieu de 680 kg pour les autres Crosstrek).

Un coffre moins pratique

À certains égards, la batterie de la Crosstrek PHEV constitue son talon d’Achille, car elle rend son coffre moins pratique. D’abord, elle ampute une part importante du volume utile maximal. Il passe de 1 565 à 1 220 L avec la banquette arrière abaissée, ce qui représente un cinquième du volume du coffre d’une Crosstrek ordinaire en moins.

De plus, étant donné que cette batterie est logée au-dessus du train de roues arrière, le plancher du coffre a trois niveaux, comme dans la Prius Prime d’ailleurs. Cet aménagement complique parfois le chargement d’objets lourds ou encombrants, comme un vélo par exemple.

Enfin, la Crosstrek PHEV dispose d’un réservoir à essence plus petit. Puisqu’il contient 13 L de moins que celui d’une Crosstrek ordinaire, son autonomie totale n’a rien d’extraordinaire et s’apparente à celle des autres modèles de la gamme, sans plus.

Malgré tout, grâce aux incitatifs offerts par Québec (4 000 $) et Ottawa (2 500 $) à l’achat d’un Crosstrek PHEV, cette version peu gourmande devient beaucoup plus abordable qu’on l’imaginerait. L’écart de prix séparant ce modèle de la Crosstrek Limited ordinaire serait de 2 400 $ seulement.

En vidéo : le Subaru Crosstrek PHEV est-il meilleur qu'un RAV4 Prime?

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Subaru Crosstrek 2020
Version à l'essai Commodité (man)
Fourchette de prix 23 795 $ – 42 495 $
Prix du modèle à l'essai 23 795 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 10,5 / 8,1 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Buick Encore, Chevrolet Trax, Fiat 500X, Ford EcoSport, Honda HR-V, Hyundai Kona, Jeep Renegade, Kia Seltos, Mazda CX-3, Mazda CX-30, MINI Countryman, Nissan Qashqai
Points forts
  • Bonne visibilité tous azimuts
  • Intérieur spacieux et polyvalent
  • Consommation raisonnable
  • Transmission intégrale efficace
Points faibles
  • Aménagement du coffre (PHEV)
  • Boîte manuelle
  • Direction légère
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