Mitsubishi Eclipse Cross - À la fois jeune et vieux
Durant ses belles années, Mitsubishi était le quatrième constructeur japonais, se plaçant derrière Toyota, Nissan et Honda au chapitre des ventes. Toutefois, la marque centenaire avait perdu de son lustre, au fil des ans, pour devenir un constructeur d'arrière-plan. Pour se donner une santé financière et les moyens de réaliser ses projets, Mitsubishi a vendu 34% de ses parts à Nissan en 2016.
Suite à cette transaction, le groupe Renault-Nissan-Mitsubishi est devenu le numéro un mondial des ventes automobiles (voitures et véhicules utilitaires légers) en 2018, devant Volkswagen et Toyota, avec 10,76 millions d'unités vendues. Pendant cette période, les ventes de Mitsubishi ont augmenté de 18% pour s'élever à 1,22 million d'unités.
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Malgré ce score honorable, les dirigeants ont décidé que la marque aux trois diamants se consacrerait désormais à développer des VUS et des motorisations électriques, deux domaines où Mitsubishi possède une forte expertise. De là, il faut mettre une croix sur le retour de la Lancer Evolution à moins que les ingénieurs ne trouvent un moyen d'insuffler ses gènes à l'Eclipse Cross. Rien n'est impossible, puisque son partenaire, Nissan, a déjà conçu un Juke NISMO et songerait, selon dame rumeur, à concevoir une nouvelle Z en forme de VUS!
En introduisant l'Eclipse Cross, Mitsubishi a voulu élargir sa gamme en offrant un VUS aux allures d'un coupé. À cet effet, il y a une demande pour ce genre de véhicules si l'on examine l'éventail de BMW (X2, X4 et X6) et de Mercedes-Benz (Coupé GLC Coupé et Coupé GLE), sans oublier Porsche (Cayenne Coupé) et Audi (Q8). Certes, la fiche technique et les tarifs de l'Eclipse Cross n'ont rien en commun avec ces VUS allemands, à l'exception du design qui met en évidence une ligne de toit fuyante et un hayon tronqué.
Rouage intégral sophistiqué
Somme toute, l'Eclipse Cross s'adresse à un marché de niche qui n'est pas encore exploré par les marques généralistes, mis à part le Toyota C-HR, dont les dimensions sont similaires, mais qui n'a pas de rouage intégral. À ce propos, l'Eclipse Cross dispose, de série, du mécanisme S-AWC (Super All Wheel Control) mis au point pour la défunte Lancer EVO. Ce rouage à quatre roues motrices comprend un différentiel central actif, un différentiel arrière à contrôle actif du lacet, un contrôle actif de la stabilité et des freins antiblocage à calibrage sport. Concrètement, ce système gère le moteur, les différentiels ainsi que les freins afin de répartir la puissance entre l'avant et l'arrière à la roue possédant la meilleure adhérence pour une maniabilité accrue sur les chaussées glissantes.
Mesurant 4,4 mètres, Mitsubishi dit que l'Eclipse Cross se positionne entre les modèles RVR et Outlander. Or, il demeure difficile à définir face à ses deux frères puisqu'il est à peine plus long que le RVR et légèrement plus court que l'Outlander. Outre cela, il n'est pas aisé de cibler ses rivaux directs puisque ses proportions se situent à mi-chemin entre le Nissan Qasqhai et le Nissan Rogue. Au jeu des comparaisons, son vrai rival, le Subaru Crosstrek, mesure 4,4 mètres de long et est pourvu de la transmission intégrale à prise constante. De même, il y a le tout nouveau Mazda CX-30.
L'Eclipse Cross étrenne un moteur turbo à quatre cylindres de 1,5 litre, qui développe 152 chevaux et un couple de 184 livres-pied. Souples et suffisamment performantes, les accélérations et les reprises sont honnêtes avec la boîte automatique à variation continue, qui feint le comportement d'une boîte conventionnelle à huit rapports grâce à son mode sport. Malheureusement, il n'y a pas de boîte manuelle au menu alors que le Crosstrek offre cette possibilité. Il va sans dire que la présence d'une telle boîte permettrait de réduire le prix de la version d'entrée de gamme qui, avouons-le, n'est pas donnée.
Pas un poids plume
Il est surprenant de constater qu'un modèle aussi récent comme l'Eclipse Cross fait osciller la balance à presque 1 600 kg. Pour diminuer la consommation, il est maintenant d'usage d’alléger les véhicules. Compte tenu des moyens financiers limités de Mitsubishi, lors de la conception de l'Eclipse Cross, les ingénieurs ont dû se rabattre sur une plate-forme existante, soit celle du vieillot Outlander. Mince consolation, ce lourd châssis rendra possible l'installation d'une motorisation hybride rechargeable à brève échéance.
La grande ouverture des portières permet de monter (et de descendre) facilement dans l'habitacle pour prendre place sur des baquets confortables. Par ailleurs, il est dommage que les stylistes n'aient pas dessiné un tableau de bord avant-gardiste inspiré de la carrosserie. Quant au pavé tactile situé sur la console centrale, sa présence apporte une touche futuriste. En revanche, la manipulation de ce dispositif exige la dextérité d'un amateur de jeux vidéo.
Feu vert
- Style distinctif
- Structure solide
- Rouage intégral efficace
Feu rouge
- Performances moyennes
- Absence d'une boîte manuelle
- Échelle de prix corsée