Ford Expedition - Tahoe au tapis!
Deux personnes de mon entourage ont fait l’acquisition, cette année, du nouvel Expedition. La première remorque, charge et trimballe une famille de cinq, alors que la seconde est seule, ne transporte et ne tracte pas, et se rend, chaque jour, au centre-ville de Montréal depuis la Rive-Nord. Vous aurez donc compris que les raisons qui ont poussé chacune de ces personnes vers l’Expedition sont diamétralement opposées.
Bien sûr, l’Expedition représente chez Ford l’ultime moyen de transport à l’américaine. Capable de remorquer jusqu’à 9 200 livres, de contenir jusqu’à huit personnes et leurs bagages, d’affronter les pires conditions routières, le tout dans un environnement qui donne l’impression d’être à l’abri d’un tsunami. Et il est clair qu’avec cette première vraie refonte effectuée l’an dernier, Ford possède les atouts pour regagner le terrain perdu pendant tant d’années.
21 ans
Il aura fallu, en effet, 21 ans avant que Ford daigne repenser complètement l’Expedition. Une stratégie discutable, considérant toute l’avance que GM a prise avec les renouvellements multiples de son quatuor Tahoe/Suburban/Yukon/Yukon XL, durant cette période. Heureusement pour Ford, la clientèle s’est en partie retournée vers elle depuis l’arrivée de cette nouvelle génération. Avec raison.
Évidemment, Ford fait appel à une structure modifiée de sa plus récente génération de F-150 pour la conception de l’Expedition. Et comme pour sa camionnette, la carrosserie passe désormais à l’aluminium. Un avantage considérable pour l’allègement du véhicule et pour la corrosion, mais un sérieux obstacle financier lorsque vient le temps des réparations, suite à une collision ou une simple éraflure.
Plus élégant que jamais, l’Expedition propose, cette année, quatre versions avec l’ajout de la King Ranch. Offert en configuration classique ou allongée (Expedition MAX), l’histoire débute grosso modo à 60 000 $ avec la version XLT bien équipée, dont les capacités sont similaires à celles de modèles plus cossus. Or, le grand luxe se retrouve du côté de la version Platinum, équipée de gadgets dont vous n’auriez même pas imaginé l’existence, et affichant un degré de finition exceptionnel. Évidemment, en optant pour cette dernière, vous n’aurez aucune difficulté à faire grimper la facture à plus de 85 000 $, ce qui n’empêche pas une majorité d’acheteurs canadiens de la choisir.
Tahoe ou Expedition?
Indéniablement, l’Expedition dispose d’un habitacle plus moderne, de plus belle facture, et qui s’avère drôlement plus accueillant. Reprenant la planche de bord de la Série F, il fait donc appel au même système multimédia, une référence dans l’industrie pour sa simplicité d’utilisation et sa longue liste de fonctions. Puis, par rapport au Tahoe, vous retrouverez une console centrale mieux pensée, des sièges plus confortables et surtout, une banquette de troisième rangée plus invitante en raison d’un seuil de plancher beaucoup plus bas.
Sous le capot, le V6 EcoBoost de 3,5 litres est efficace. Puissant, il peut remorquer sans broncher, à défaut d’être réellement plus économique à la pompe que le V8 de 5,3 litres offert chez GM. Proposant 375 chevaux, ou 400 si vous optez pour l’édition Platinum, ce V6 requiert cependant plus d’entretien que les moteurs de la concurrence. Et sachez qu’il est préférable d’utiliser du carburant à indice d’octane de 91, quoi qu’en disent les gens de Ford. Certes, une dépense supplémentaire, néanmoins elle sera bénéfique à long terme, et vous sera remboursée, de toute manière, puisque vous éviterez la taxe sur la cylindrée qui, chez GM, représente annuellement 194 $ (5,3 L) à 295 $ (6,2 L) de plus que les frais habituels.
Pour 2020, Ford ajoute à l’Expedition sa technologie Co-Pilot 360, laquelle consiste en une longue série de caractéristiques de sécurité active et de systèmes d’assistance à la conduite. Cela dit, ce VUS impressionne surtout par sa grande douceur, son confort et son niveau d’insonorisation. Et vous serez également étonné par sa maniabilité et sa grande stabilité, des points sur lesquels les camions de GM ont du chemin à faire. Besoin de remorquer? Alors, sachez que l’Expedition est équipé d’un système de détection d’angles morts, tenant compte de la longueur de votre attelage, ainsi que d’un système d’assistance à l’arrimage via la caméra de recul. Bref, une pléiade de gadgets technologiques qui facilitent la vie du conducteur et des occupants, mais qui affectent aussi la facture du camion. Parce qu’évidemment, plusieurs de ces gadgets demeurent optionnels.
Quant à mes deux connaissances propriétaires d'un Expedition, elles se disent pour l'heure enchantées de leur camion. Aucun pépin mécanique ni électronique depuis leur acquisition, ce qui augure bien. Reste maintenant à voir si le moteur EcoBoost saura offrir une fiabilité et une longévité comparables à celles des V8 de GM, car du reste, en ce qui me concerne, il est évident que Ford a l’avantage.
Feu vert
- Qualité de fabrication et de finition
- Confort et insonorisation
- Très longue liste de gadgets dernier cri
- Puissance et capacités
Feu rouge
- Consommation décevante
- Un seul choix mécanique (pas de 5,0 L)
- Aluminium coûteux à réparer (carrosserie)