Nissan Maxima - Vocation ratée

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Antoine Joubert

La Buick Lacrosse n’est plus, l’Impala non plus. La Taurus? Partie elle aussi. Et devinez ce qu’il advient de la Kia Cadenza pour 2020? Oui, bye bye! Il ne reste donc comme rivales à la Maxima que le duo Chrysler 300 et Dodge Charger, la Genesis G80 et la récente Toyota Avalon. Puis, indirectement, l’Acura TLX. Vous aurez alors compris que le segment des berlines qu’on baptisait jadis « pleine grandeur » vit sur du temps emprunté. Un segment en chute libre, comme les ventes de la Maxima qui, uniquement l’an dernier, perdait 39% de sa clientèle tant américaine que canadienne.

Pour la petite histoire, rappelons qu’il y a vingt ans, Altima et Maxima se battaient pour obtenir la position de tête de la Nissan la plus populaire. À cette époque, le nom Maxima s’avérait respecté et respectable, cette voiture alliant confort, dynamisme et raffinement. Puis, un jour de 2003, le constructeur dévoilait celle qui allait mettre fin à cette belle aventure. Une Maxima à la sauce Goldorak, souhaitant jouer une maladroite carte sportive. Depuis ce temps, Nissan n’a hélas jamais pu faire rejaillir la lointaine noblesse de son modèle.

4DSC

C’est en 2016 que la Maxima se renouvelait pour une septième fois. Arborant une robe audacieuse et très dynamique, on tentait encore une fois de la commercialiser en tant que sportive. À preuve, l’appellation alphanumérique 4DSC (4-door sports car) qu’on pouvait distinguer sur les phares et feux arrière en forme de boomerang. Une idée marketing boiteuse, disparue en 2019 sans qu’on le dise à personne.

Il faut dire que pour 2019, la voiture avait droit à quelques retouches, notamment aux phares et à la calandre. Une mise à niveau esthétique discrète, bien que réussie, davantage en harmonie avec l’image des autres produits de la marque. Esthétiquement, la Maxima conserve donc un style actuel et bien distinct. Pour un côté plus agressif, la version SR arborant becquet arrière et jantes de 19 pouces peintes en noir est de mise. Cela dit, les versions SL et Platine n’ont rien d’ennuyantes à l’œil.

À bord, la déclinaison Platine est à retenir pour celui qui recherche la présentation la plus riche. On troque ainsi l’aluminium et les surpiqûres rouges de la version SR pour des cuirs plus somptueux et des boiseries. De leur côté, les sièges qu’on baptise « zéro gravité » sont extrêmement confortables. Élégants et juste assez enveloppants.

Cela dit, il est difficile de se trouver une position de conduite réellement confortable. Parce que les imposants piliers A se situent près de votre tête et parce que l’inclinaison trop prononcée du volant laisse une légère impression de conduite de camion lourd. Quant aux passagers arrière, ils seront gênés par le manque flagrant de dégagement pour la tête, résultat de cette ligne fuyante qui tente de jouer les coupés.

Son plus gros handicap

La petite sœur de la Maxima, l’Altima, hérite cette année du rouage intégral, qu’on propose de série sur toutes les versions vendues au Canada. Un avantage non négligeable qui lui permettra sans doute de se distinguer dans un marché lui aussi hautement précaire. Hélas, les quatre roues motrices brillent toujours par leur absence du côté de la Maxima. Un handicap sérieux pour le marché canadien, où les berlines de luxe en sont pour la plupart équipées.

Malheureusement, il faut dire que la Maxima manque particulièrement d’agilité en condition hivernale, surtout lorsque chaussée de roues de 19 pouces. D’une part, la forte puissance du V6 engendre un effet de couple qui devient accentué sur toute surface glissante, et s’en suit ainsi un patinage des roues avant que l’électronique tente de bloquer, ce qui a pour conséquence le sautillement du train avant. Certes, la Maxima se débrouille mieux en hiver qu’une Chrysler 300 à roues motrices arrière, mais parce que les Acura TLX, Genesis G80 et Volkswagen Arteon le proposent, elles ont au Québec un sérieux avantage.

Moins souplement suspendue que la Toyota Avalon, la Maxima présente une tenue de route qui n’est pas vilaine. Toutefois, les flancs très minces des pneumatiques jumelés à la fermeté de l’amortissement entrainent des chocs transmis parfois jusque dans la colonne vertébrale. Et croyez-moi, la caisse de la voiture n’apprécie pas du tout. Pour cette raison, le choix de la version de base équipée de roues de 18 pouces devient donc plus pertinent. D’autant plus que le rapport équipement/prix qu’on y retrouve est sans doute le plus alléchant des trois.

Maintenant, vous aurez compris que la Maxima ne demeure pas, pour moi, un choix intéressant. Parce qu’elle a raté sa vocation, et aussi parce qu’à prix comparable, vous retrouverez le rouage intégral et un meilleur comportement routier, sur une voiture qui conservera une valeur de revente plus intéressante.

Feu vert

Feu rouge

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