Dodge Journey - On a jeté l’éponge

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Antoine Joubert

Le Journey entame, croyez-le ou non, une douzième année de carrière. Et encore une fois, sans changement. Jadis très populaire, l’intérêt pour ce modèle a aujourd’hui chuté dramatiquement, au point où les concessionnaires ne le considèrent même plus. Certains en ont que très peu en stock, d’autres pas du tout. Comme s’il n’existait plus. Et pourtant, le Journey roule toujours.

Désormais principalement convoité par des agences de location à court terme, il a vu ses ventes canadiennes passer de 13 745 unités en 2017 à 5 777 en 2018. De ce nombre, seulement 336 ont trouvé preneur au Québec. Un triste bilan considérant qu’il s’est déjà positionné au sommet des ventes de sa catégorie. Sauf que, contrairement au Journey, la catégorie a su évoluer.

Le Journey, aussi vendu en Europe sous le nom de Fiat Freemont, ne reçoit donc pas de changements pour 2020. Même robe, avec toujours les mêmes cinq versions au menu. Sur le plan esthétique, la variante Crossroad se distingue en tentant de jouer les Subaru Outback. Boucliers avant et arrière argentés, bas de caisse contrastants et jantes de couleur ardoise contribuent ainsi à son look plus aventurier, et ce, même si le Journey n’a rien d’un coureur des bois.

À bord, le Journey a énormément vieilli. De la même façon que la Dodge Grand Caravan, sauf qu’on lui pardonne plus difficilement ses rides, concurrence oblige. De ce fait, plastiques rigides et finition quelconque viennent affecter un design qui manque cruellement d’attrait. Cela ne signifie cependant pas que l’habitacle n’est pas fonctionnel, puisqu’il s’agit encore d’un véhicule convivial pour sept occupants. Assurément l’utilitaire à sept occupants le plus pratique à moins de 30 000 $, pour ne pas dire le seul!

L’accès aux places arrière est rendu facile grâce à une ouverture de portes à presque 90 degrés, et il est également aisé pour les enfants de se glisser vers la troisième rangée, les sièges de la rangée médiane étant repliables et coulissants. Des bacs de rangements sous les pieds des passagers arrière et un coffre spacieux avec compartiments de soubassement contribuent aussi à la polyvalence de cet habitacle, réellement pensé pour la famille. Devant, les sièges fournissent un certain confort. La position de conduite y est appréciable, mais la visibilité vers l’avant est gênée par une épaisseur importante des piliers A.

Comme la Micra!

Eh oui! Avec la Nissan Micra, le Dodge Journey est aujourd’hui le seul véhicule offert chez nous à être muni d’une boîte automatique à quatre rapports. Aussi bien vous le dire tout de suite, celle-ci fait équipe avec un quatre cylindres de 2,4 litres tout aussi vétuste. Équipant les versions Valeur Plus et SE Plus, dépourvues de rouage intégral, ce dernier consomme 11 litres aux 100 km, avec un rendement exécrable. Heureusement, le V6 Pentastar de 3,6 litres vient à la rescousse dans les versions SXT, Crossroad et GT. Un moteur drôlement plus convaincant, plus puissant par 110 chevaux et qui, ironiquement, consomme à peu de choses près la même quantité de carburant. Souple et très fiable, ce V6 est jumelé à une vieille boîte automatique qui ne permet hélas pas d’optimiser son rendement, mais qui s’avère elle aussi efficace au chapitre de la fiabilité.

En option, le Journey propose un rouage intégral, franchement inefficace et qui impacte considérablement sur la consommation de carburant. De 11,5 litres aux 100 km pour la version à roues motrices avant, vous passerez facilement à 13, voire 13,5 litres de moyenne combinée, uniquement en raison des quatre roues motrices. Puis, à cela s’ajoutent des entretiens supplémentaires à effectuer pour le bon fonctionnement du boîtier de transfert, et une surprime de 2 200 $ à l’achat, pour y accéder. En clair, vaut mieux oublier le rouage intégral.

Et la fiabilité?

Le Journey n’a jamais pu afficher un bilan de fiabilité réellement positif. Certes, plusieurs composantes ont été améliorées au fil des ans, mais il faudra néanmoins vous attendre à une usure prématurée des freins, des pièces de suspension et de direction, ainsi qu’à une corrosion hâtive si vous ne faites pas le nécessaire pour l’éviter. Et puis, je me permets de condamner l’accès à la roue de secours, située sous le véhicule, et l’emplacement de la batterie, qui pour son remplacement, vous forcera à retirer la roue avant côté conducteur et la fausse aile!

Pratique, mais vieillissant, le Journey ne serait attrayant qu’en version SXT à roues motrices avant, et que si on lui appliquait de très gros rabais. Or, Dodge n’offre plus d’incitatifs ni de taux subventionnés. Au moment d’écrire ces lignes, pas un sou de rabais et un financement à 4,29% sur 96 mois. Ouch! Ainsi, sachant que ce véhicule est dépassé et qu’il perd près de 50% de sa valeur dès la première année, vaut donc mieux l’oublier.

Feu vert

Feu rouge

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