Buick LaCrosse 2010, du beau travail
Cette nouvelle Buick a vraiment fière Allure ! Désolé, mais je n'ai pu résister à la tentation de faire ce calembour suite à la décision de General Motors de revenir à la désignation originale pour sa Buick intermédiaire. Comme le souligne le diction, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'idée, et on nous prouve chez GM qu'on peut renverser une décision. L'avenir nous dira si cette décision sera rentable au chapitre des ventes, mais on a abandonné le politiquement correct pour revenir au nom original.
Si on avait délaissé la désignation originale de LaCrosse, c'était pour ne pas froisser les susceptibilités des acheteurs québécois qui auraient pu interpréter ce nom de LaCrosse comme le terme servant à identifier l'acte de l'amour solitaire en argot québécois. Si on a abandonné le nom Allure, c'est qu'on croit que les acheteurs du Québec ont plus de discernement et que cela permettra de bénéficier des retombées publicitaires et de mise en marché réalisées partout dans le monde. Il faut souligner que cette Buick sera vendue en Chine, en Corée et en Amérique du Nord. Mais revenons à notre voiture car elle mérite mieux qu'une simple querelle de sémantique.
Ce modèle joue d'ailleurs un rôle considérable dans la remontée de Buick sur notre marché. Les division Pontiac et Saturn ont été sacrifiées lors de la restructuration financière de la compagnie, cela donne alors à Buick davantage de moyens et de visibilité pour s'imposer sur le marché des intermédiaires de luxe de moins de 50 000$. Et si la première génération de ce modèle était mi-figue mi-raisin en fait de silhouette et de performances, la seconde génération possède tous les atouts pour inquiéter la concurrence. Soulignons au passage qu'il s'agit de la première voiture intermédiaire de GM de conception globale. En effet, l'architecture de la plate-forme a été conçue par Opel car elle est empruntée à l'Opel Insignia, votée d'ailleurs voiture européenne de l'année en 2009, le design intérieur par GM de Chine tandis que la silhouette extérieure est issue des studios d'Amérique du Nord.
Du caractère
Il n'y a pas si longtemps, il semble que les stylistes de cette division semblaient se concentrer sur la création de carrosseries anonymes au possible, comme si on avait peur d'effrayer une clientèle fidèle mais de plus en plus vieillissante. On nous parlait bien de l'héritage du passé en fait de design, mais les résultats étaient assez moches merci.
Mais avec l'Enclave il y a trois ans, les choses ont changé et les concepteurs n'ont plus peur de créer des silhouettes qui ont du caractère et la LaCrosse en est une autre preuve. Avec sa grille de calandre de type chute d'eau bien en évidence, ses porte-à-faux très courts, ses ailes proéminentes, des blocs optiques imposants de même qu'une partie arrière très courte, il s'agit sans aucun doute de l'une des plus belles Buick depuis belle lurette. Et on a trouvé un moyen ingénieux de conserver les fameux orifices d'aération, les trois portholes, en les plaçant sur le capot et en rompant ainsi la monotonie des lignes.
Parlant de monotonie, les Buick ont possédé pendant longtemps les tableaux de bord les plus simplistes sur le marché. On se contentait d'une planche de bord abritant un rectangle dans lequel on y déposait le moins de cadrans indicateurs possibles. De plus, les plastiques utilisés étaient les plus durs possibles. Cette nouvelle venue brise ce moule. Il faut d'abord mentionner la présence d'appliques de cuir avec surpiqures sur la partie horizontale de la planche de bord tandis que les commandes multiples de l'audio et de la climatisation sont placées dans une nacelle cerclée de chrome et accueillant en son centre un gros bouton de contrôle entouré de touches multiples. Et si vous n'aimez pas manipuler tous ces boutons, il est possible de faire appel à la commande vocale en appuyant sur un bouton placé sur le volant. Les principaux cadrans indicateur sont partiellement superposés sur la partie supérieure du tableau de bord. Il faut également souligner la qualité de la finition et des matériaux.
Les sièges avant sont confortables et leur support adéquat. J'aurais toutefois préféré un meilleur support latéral, mais c'est quand même correct. Les places arrière sont spacieuses pour une voiture de cette taille et il est possible de commander en option des écrans LCD intégrés aux appuie-tête des sièges avant. D'ailleurs, ce n'est pas l'équipement de série qui fait défaut.
Notons la disponibilité d'un système de navigation embarqué, la connexion Bluetooth, une prise audio auxiliaire et un port USB, un pare-soleil de lunette à commande électrique et d'un système de divertissement DVD. À cela s'ajoute la visualisation tête haute offerte en option tout comme l'éclairage adaptatif au xénon faisant pivoter les phares jusqu'à 15 degrés de manière à conférer une meilleure vue de la route et de ses courbes. Et pour être au diapason des autres constructeurs, Buick offre le système de détection d'obstacles sur les côtés qui avertit le conducteur si un véhicule se trouve dans la dans la zone d'angle mort et la caméra arrière, optionnelle elle aussi.
Mais je ne peux passer sous silence une ouverture de coffre assez étroite dont le seuil de chargement est élevé. Et la situation est aggravée par la présence des deux ancrages du couvercle qui sont très volumineux et qui viennent également enlever de l'espace d'accès. Par contre, le coffre est très spacieux une fois qu'on a réussi à franchir l'ouverture de la soute à bagages.
Un moteur quatre cylindres ?
Vous avez bien lu, il sera possible de commander la LaCrosse avec un moteur quatre cylindres de 2,4 litres produisant 170 chevaux dont la consommation anticipée devrait être de 10,5 litres en moyenne. Ce moteur sera proposé plus tard. Pour l'instant, les acheteurs pourront choisir deux moteur V6. Le premier est un V6 de 3,0 litres à injection directe produisant 255 chevaux et un couple de 217 lb-pi. Il est jumelé à une boîte automatique à six vitesses comme tous les autres moteurs d'ailleurs. Ce moteur équipe les versions CX et CXL. Et si la première est bien équipée, la seconde n'est pas en reste en offrant de série la commande automatique de la température à deux zones, les phares antibrouillards, des rétroviseurs extérieurs avec clignotants à DEL et un éclairage de pas de porte ainsi que de roues de 17 pouces en alliage. Une transmission intégrale avec différentiel à glissement limité électronique est livrable en option. Le différentiel à glissement limité électronique transfère le couple d'une roue à l'autre sur un même essieu en fonction du pneu qui adhère le plus à la route afin d'augmenter la maîtrise du véhicule sur les chaussées glacées ou mouillées.
Finalement, le modèle le plus luxueux et le plus prestigieux est la CXS. Celle-ci est équipée cette fois d'un moteur V6 de 3,6 litres à injection directe, d'une suspension à amortissement en temps réel, de sièges chauffants et ventilés garnis de cuir perforé et de roues de 18 pouces en alliage chromé. Cochez le groupe Tourisme sur votre feuille de commande et vous roulerez sur des pneus de 19 pouces. Ce moteur est jumelé à une boîte automatique à six vitesses, développe 280 chevaux et son couple est de 259 lb-pi. Soulignons en terminant que la direction à assistance variable est de type hydraulique
Impressionnante !
Jadis chez Buick, on parlait de confort et on ignorait souvent la tenue de route. Avec pour résultat des suspensions guimauves, une tenue de route incertaine et un agrément de conduite assez décevant. Mais c'était hier. La nouvelle division Buick veut nous en offrir davantage au chapitre de la tenu de route et on en a la preuve sur la LaCrosse. Grâce à cette plate-forme ultra rigide, le silence de roulement est impressionnant de même que la tenue de route. Et il ne faut pas croire que ce comportement routier digne de ce nom ne transforme pas cette Buick en tape-cul. Comme sur les meilleures berlines de la catégorie, la suspension est confortable et la tenue de route presque sans reproches. Au chapitre de la conduite toutefois, j'aurais préféré une direction un peu plus ferme, mais elle a au moins le mérite d'être précise.
Dans le cadre du lancement officiel à la presse, j'ai eu l'occasion de rouler pendant des kilomètres sur des routes sinueuses des Hautes Laurentides et la LaCrosse a brillé en négociant virage après virage avec aplomb tout en nous proposant un habitacle fort confortable et une climatisation efficace. Il ne faut pas oublier les pré requis des acheteurs traditionnels de la marque. Ceux-ci seront également en mesure d'apprécier la douceur et le silence des moteurs dont les performances sont dans la bonne moyenne. Quant à la transmission, elle fait oublier sa présence, signe d'efficacité et de douceur.
Si les habitués de la marque vont certainement craquer pour la LaCrosse, il ne faudrait pas se surprendre si de jeunes acheteurs se présentaient en plus grand nombre chez les concessionnaires Buick.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Buick LaCrosse 2010 |
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Version à l'essai | CXL |
Fourchette de prix | 32 995 $ – 48 995 $ |
Prix du modèle à l'essai | 45 995 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/160 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 13,3 / 8,0 / 11,0 L/100km |
Options | Système de navigation, Rouage intégral, Écrans LCD, Version Touring |
Modèles concurrents | Hyundai Sonata, Ford Taurus, Honda Accord, Chrysler 300, Toyota Camry, Dodge Charger, Volkswagen Passat CC, Lexus ES, Chevrolet Impala, Lincoln MKZ |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | n.d. |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |