Mercedes-Benz AMG GT 4-Door Coupe - Docteur Jekyll et monsieur Hyde

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Marc Lachapelle

Mercedes-Benz a tout le mérite d’avoir inventé la berline aux airs de coupé avec sa première CLS, il y a une douzaine d’années. Au tour de sa division de performance AMG d’offrir son interprétation pour donner la réplique aux nombreuses imitatrices. Ce Coupé GT à quatre portières nous arrive avec deux groupes propulseurs, deux personnalités et deux vocations distinctes. Il est sage de bien savoir ce que l’on cherche, pour choisir le bon.

Pour AMG, il s’agit d’un troisième modèle entièrement développé par ses ingénieurs et stylistes, après les sportives SLS et GT. Et si les nouveaux Coupés GT à quatre portières ressemblent à la CLS au premier coup d’œil, leurs créateurs démontrent, carrosserie dénudée à l’appui, qu’ils ont repris uniquement les dimensions et quelques éléments de l’architecture modulaire MRA des nouvelles Classe E et CLS.

À ce squelette d’acier, ils ont ajouté des composantes en aluminium, de l’acier à haute résistance où les contraintes sont les plus fortes et de la fibre de carbone, pour obtenir une coque très rigide et allégée. Les nouveaux coupés n’en pèsent pas moins de deux tonnes ; pas un iota de luxe n’a été sacrifié à la performance.

Diversité mécanique

Si la ligne de toit fortement arquée des Coupés GT 53, GT 63 et GT 63 S est pur CLS, la calandre à grands fanons chromés confirme qu’ils appartiennent à la famille AMG. Même si le groupe propulseur inédit du premier fait exception à la devise « un moteur, un homme » de la maison AMG.

Le nouveau six cylindres en ligne de 3,0 litres du GT 53 n’est effectivement pas assemblé à la main par un seul technicien, ce qui ne l’empêche aucunement d’avoir du son, de la puissance et du caractère. Suralimenté par un turbo et un compresseur électrique qui biffe le temps de réponse et gonfle le couple, il livre 429 chevaux, auxquels s’ajoutent les 21 d’un alterno-démarreur à 48 volts qui récupère l’énergie cinétique au freinage.

Les GT 63 profitent d’un V8 biturbo de 4,0 litres et 577 chevaux dont la puissance bondit à 630 chevaux pour la version S, qui devrait expédier le 0-100 km/h en 3,2 secondes, grâce à au rouage intégral et au mode départ-canon. Un chrono inouï pour son poids. Tous les Coupés GT profitent de cinq modes de conduite, de « glissant » à « sport + », qui modifient les réglages de l’accélérateur, de la boîte de vitesses, de la direction et de la suspension. Le GT 63 S est seul à disposer du mode Race, qui le transforme en propulsion pour survirer à volonté, façon drift.

Les GT 63 sont plus fermes que le GT 53 en toute chose et leurs freins avant, plus grands, pincés par des étriers rouges, ou jaunes pour le 63 S. On peut également les équiper d’excellents freins carbone-céramique pour la modique somme de 13 750 $. De l’extérieur, GT 63 et 63 S se reconnaissent à des prises d’air élargies pour la calandre, des échappements rectangulaires plutôt que ronds et un diffuseur plus grand, avec aileron arrière fixe, en prime, pour le S.

Ambiance unique

À l’intérieur, c’est du AMG à son meilleur, pour la qualité des matériaux et la finition. Au tableau de bord, on retrouve deux grands écrans numériques, de grosses buses d’aération rondes et une console centrale en V, comme dans les GT cabriolet et roadster, avec des touches claires et efficaces. Le volant est parsemé de boutons commodes et enveloppé de cuir Nappa ou d’Alcantara, pour le 63 S, qui offre aussi des touches et une molette pour jongler avec les modes et réglages de conduite.

Les quatre places sont accueillantes, facilement ajustées à l’avant et correctement spacieuses à l’arrière. Le coup d’œil vers l’arrière est réduit par une lunette étroite et trois appuie-tête qui obstruent le paysage, comme le rétroviseur gauche sur l’intérieur du virage. La soute manque de profondeur sous le court hayon, mais on trouve un peu de rangement additionnel sous le plancher.

Sur la route, le Coupé GT 53 est agile, confortable et agréable, même en mode Sport+. Son « six-en-ligne » merveilleusement souple offre une sonorité grave qui rappelle de grands classiques. Les redémarrages du moteur thermique sont quasi imperceptibles et l’accélération, vigoureuse. Le chrono promis de 4,5 secondes pour le 0-100 km/h s’avère tout à fait crédible.

En net contraste, le puissant GT 63 S, toujours un peu nerveux, sautille sur la route, même en mode confort. Comme fauve en cage. Libéré sur un circuit, il dévore les lignes droites avec le rugissement fabuleux de son V8 biturbo. Ses freins en carbone-céramique encaissent les freinages à 250 km/h, lui permettant d’enchaîner les virages sans peine, aidé par ses roues arrière directrices. Son poids substantiel le rattrape cependant, malgré tout, en jonglant avec les limites.

Le look, le son et les performances suffisent à confirmer le statut des Coupés GT. Il faut toutefois espérer maintenant d’AMG une création plus radicale pour réinventer le genre. Un hybride, sans doute.

Feu vert

Feu rouge

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