Honda Civic - Le déclin de la turbocompression

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Antoine Joubert

L’indétrônable Civic. Celle que la concurrence admire et qui gagne chaque année en popularité. En 2018, 69 000 Canadiens la choisissaient, créant ainsi un écart de près de 20 000 unités avec sa plus proche rivale, la Corolla. La Civic n’a donc plus besoin de présentation et mérite évidemment cette réputation qui lui colle à la peau. Alors, qu’est-ce qui explique son succès?

D’abord, il n’existe pas de gamme plus complète chez les compactes. D’accord, le rouage intégral n’y est pas offert, mais avec un coupé, une berline, un modèle à hayon et des versions de performance, il existe une Civic pour tous. Puis, il faut comprendre que la confiance du public envers ce modèle est telle que Honda parvient à lui conserver une valeur de revente élevée.

Voilà pourquoi la voiture est quasi imbattable en location, la valeur résiduelle élevée permettant de réduire les mensualités. Et du coup, cela explique aussi pourquoi le concessionnaire est en mesure de rappeler le client à peine deux ans après l’achat ou la location, pour lui proposer une nouvelle Civic qui ne lui coûtera pas un sou de plus mensuellement. Cela dit, comprenez par cette pratique que le concessionnaire est le seul gagnant et qu’il est tout à votre avantage de conserver votre voiture jusqu’à la fin du terme de location.

Débarquée sous cette forme en 2016, la Civic n’a que peu changé depuis. Quelques retouches cosmétiques mineures lui ont été apportées en 2019, éliminant notamment une partie du chrome disgracieux qui ornait la calandre. Puis, on a retravaillé la liste des équipements. Il faut d’ailleurs applaudir le fait que Honda ait choisi de ne pas faire de la sécurité une option. En effet, assistance au freinage d’urgence, détection de changement de voie, d’angle mort et régulateur de vitesse adaptatif sont tous de série, à l’exception des versions Si et Type R. Évidemment, on aimerait que certains de ces gadgets soient moins intrusifs, mais au moins, ils y sont.

Les goûts ne se discutent pas

Certains adorent son audace esthétique, un élément qui m’a d’ailleurs toujours fait apprécier la Civic, jusqu’à son dévoilement en 2016. Or, cette génération de la Civic me donne l’impression d’une voiture qui vieillira esthétiquement très mal. Surtout dans sa déclinaison à hayon, sur laquelle les coups de crayon sont aussi nombreux que les faux diffuseurs d’air qui ne viennent qu’alourdir un design déjà discutable. Et je ne vous parle évidemment pas de la version Type R, qui repousse les limites de la disgrâce esthétique.

Heureusement, l’habitacle est plus invitant. Et en plus, son ergonomie est sans faille. Les espaces de rangement y sont légion, le confort est remarquable et la position de conduite demeure l’une des meilleures du segment. Ajoutons que le tout est bien ficelé et que la présentation est soignée. On ne lui reprocherait en fait qu’une trop faible ouverture du coffre (berline et coupé), conséquence de cette ligne fuyante.

En 2016, Honda introduisait un premier moteur turbocompressé pour la Civic. Un moteur qui donnait franchement bonne impression, autant par son couple que par son rendement énergétique. Offert à l’époque dans les versions EX-T et Touring, il n’était jumelé qu’à la boîte automatique à variation continue. Une mouture un peu plus punchée de ce moteur a également pris place sous le capot de la Civic Si, qui laissait ainsi tomber son vénérable quatre cylindres de 2,4 litres.

Cinq ans plus tard, le constat n’est hélas que décevant. Ce moteur connaît depuis de gros problèmes de fiabilité, qui se traduisent par de l’essence mélangée à l’huile-moteur et par une température trop basse, conséquence d’un chauffage désuet dans l’habitacle. Et malheureusement, le problème n’est toujours pas réglé. Je tiens à mentionner que d’importants problèmes de suspension subsistent par temps froid sur la version Si. Et pour cela, Honda n’a aucune solution.

De ce fait, opter pour le moteur de base avec boîte manuelle ou CVT demeure l’option valable. Déployant 158 chevaux, ce moteur est frugal, efficace et surtout, fiable. Maintenant, je vous rassure en mentionnant que la Civic conserve un comportement routier remarquable. Confortable, stable et maniable, elle profite d’une direction précise et communicative.

Tour de force

Nonobstant son look, la Type R demeure le tour de force de la gamme Civic. Une voiture qui, sur un circuit, fait mordre la poussière à toute concurrence, et ce, malgré l’absence d’un rouage intégral. Comment une voiture livrant 306 chevaux aux roues avant peut-elle être exempte d’un quelconque effet de couple? Allez donc savoir! La Type R est donc précise comme un rasoir, sa maniabilité n’ayant d’égale que le plaisir que l’on prend à exploiter ses qualités dynamiques. Elle s’avère un brin radicale pour une conduite au quotidien, mais au demeurant, elle est plus confortable qu’une Subaru WRX STI.

Feu vert

Feu rouge

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