Lexus GS - Une dernière chance méritée

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Mathieu St-Pierre

Les multiples catégories de véhicules de luxe sont dominées par les Allemands, à quelques exceptions près. Les raisons qui expliquent la suprématie des Audi, BMW et Mercedes-Benz sont nombreuses, et débutent avec la perception de la marque. Depuis plus de 50 ans, les Allemands innovent côté performances, design et technologie.

L’impression qu’ils sont supérieurs en tout point est de plus accentuée par la séquence d’échecs (jusqu’à tout récemment) de la part de Cadillac, Lincoln, Acura et Infiniti. Seuls Lexus et Tesla peuvent se vanter de tenir tête à la concurrence féroce de l’Europe, ou presque.

Les Lexus IS et LS n’ont jamais connu le succès qu’elles méritaient, mais ne sont plus de taille depuis longtemps. L’unique voiture Lexus qui devrait connaître un meilleur sort se nomme GS. Si vous ne la replacez pas, c’est bien parce qu’elle ne se vend pas. En fait, les chiffres de ventes sont pathétiques. Cependant, la voiture incarne tout le contraire.

Doyenne, mais toujours pertinente

Non, elle n’est pas jeune la GS. La génération actuelle date de l’année-modèle 2012 et la dernière révision importante remonte à 2016. Malgré son âge, la Lexus GS n’a rien à se reprocher. Esthétiquement, inutile de discuter de la calandre exagérée en forme de sablier, car elle se retrouve fièrement sur toutes les Lexus. On peut par contre parler de la carrosserie particulièrement conservatrice de la voiture. En fait, non, il n’y a rien à ajouter…

Au final, choisir l’ensemble F SPORT pour le bouclier avant, l’aileron arrière et les jantes spécifiques de 19 pouces est une sage décision. Alors maintenant, on peut décrire la GS comme étant sobre et sophistiquée.

L’habitacle vieillit agréablement aussi. Lexus a toujours porté une attention particulière à la qualité de ce qu’il produit. La cabine n’échappe pas à cette obsession et c’est ce qui explique en partie pourquoi la planche de bord résiste à l’épreuve du temps. À preuve, la GS est dotée d’un écran de 12,3 pouces – un affichage d’une telle dimension demeure inhabituel même en 2020. La mauvaise nouvelle, c’est que l’affreuse interface Remote Touch de Lexus, toujours de service, s’impose comme moyen principal d’accès aux multiples menus d’infodivertissement. Les sièges proposent un excellent confort et spécifions que la voiture fut surtout imaginée pour transporter quatre passagers. À l’avant, on manque d’espace pour déposer téléphone, porte-monnaie et gobelet. Sur la route, l’ambiance persiste dans la sérénité et le silence même à vitesse de croisière.

L’adjectif « sportif » s’applique principalement au comportement routier de la GS 350. En optant pour l’ensemble F SPORT, déjà nécessaire pour introduire du piquant visuel, on ajoute aussi des amortisseurs adaptatifs. Ceux-ci ont un impact positif et direct sur la tenue de route, par contre ils font un meilleur boulot en mode Normal.

Si l’on ignore brièvement le fait que les Toyota Camry et Sienna se prévalent du même V6 de 3,5 litres, ce dernier s’illustre tout de même puissant et raffiné. Ça peut paraître étrange, mais en 2020, une boîte automatique à « seulement » 6 rapports semble inadéquate, mais il faut admettre que le groupe propulseur se tire d’affaire avec brio.

En conduite normale, la transmission intégrale de la GS répartit 70% de la puissance aux roues arrière, ce qui confère à la voiture un dynamisme inattendu. En condition d’adhérence plus restreinte, le régulateur de traction peut distribuer jusqu’à 50% du couple à l’avant.

Un secret bien gardé : la GS F

Sur le plan physique, la GS F se démarque par ses jantes de 19 pouces uniques, une bonne dose d’aérodynamique, quatre embouts d’échappement et le son qui en ressort. La pièce de résistance de la GS F est sans aucun doute son moteur V8 de 467 chevaux. Celui-ci est jumelé à une boîte automatique à huit rapports qui envoie la puissance uniquement aux roues arrière. Qui aurait cru que Lexus adhèrerait à la formule muscle car aussi longtemps?

La GS F ne rivalise plus avec les BMW M5 et Mercedes-AMG E 63, et concurrence à peine avec les BMW M550i et Mercedes-AMG E 53. Mais malgré son couple moins généreux que ceux de ses rivales, la GS F est un délice. Le temps de réponse immédiat de l’accélérateur, lié à l’absence de suralimentation et une calibration parfaite des papillons d’admission, propulse la voiture tout en produisant une mélodie enchanteresse.

Le plaisir au volant s’accentue par la présence de superbes sièges sport et une position de conduite idéale. La pédale de frein répond parfaitement au pilote – les énormes étriers Brembo aux quatre coins y sont pour quelque chose.

À considérer? Certainement. Tel que mentionné au début, la Lexus GS ne devrait pas se retrouver si profondément dans l’ombre de ses rivales allemandes. Et si jamais vous recherchez un futur classique peu connu, la GS F répondra à ce désir…

Feu vert

Feu rouge

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