Chrysler 300 - Beaucoup de bougies à souffler

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Michel Deslauriers

La Chrysler 300 refuse obstinément de prendre sa retraite. En même temps, le constructeur a su la garder en santé et lui conférer les munitions nécessaires pour continuer à se battre dans un segment en déclin. Si la 300 est dépassée par la concurrence sur plusieurs aspects, elle possède toujours de belles qualités qui la distinguent du groupe.

Si la voiture elle-même demeure intéressante, l’aspect financier nécessite une réflexion. Existe-t-il un avenir pour la marque Chrysler? La location n’étant plus offerte pour la 300 au moment d’écrire ces lignes, on comprend que la valeur de revente est faible et que même Fiat Chrysler Automobiles n’est pas intéressée à ce qu’on lui redonne la clé après trois ou quatre ans.

Le charme du look intemporel

Lors de son introduction sur le marché, en 2004, on a immédiatement applaudi le design de la Chrysler 300, avec son apparence élégante, mais provocatrice et intimidante, surtout en habillage SRT – qui n’est malheureusement plus disponible depuis quelques années maintenant. Ce design si bien réussi dès le départ permet à la 300 de demeurer dans le coup. Bien sûr, on a apporté des retouches ici et là, néanmoins la forme générale n’a pas changé.

On apprécie également la finition soignée de l’habitacle, même si certaines garnitures chromées font bon marché. L’instrumentation bleutée ajoute une touche de sophistication, mais c’est d’abord la sellerie de cuir dans les versions haut de gamme qui créent un effet de grand luxe. Sa surface texturée et perforée, ainsi que la possiblité d’un agencement bicolore indigo et beige, semble tout droit sortie d’une voiture coûtant beaucoup plus cher.

Les commandes physiques de la chaîne audio et de la climatisation sont faciles à utiliser en conduisant, et le système Uconnect avec écran tactile de 8,4 pouces figure parmi les interfaces les plus conviviales sur le marché. Offerte en option, la chaîne ambiophonique harman/kardon à 19 haut-parleurs comblera certainement les mélomanes.

On s’est également assuré d’offrir une bonne liste d’équipements de sécurité dans la Chrysler 300. On peut en effet ajouter la surveillance des angles morts, le sonar de stationnement avant et arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage autonome d’urgence ainsi que la détection et la prévention de sortie de voie à peu de frais.

La 300 restera toujours une berline spacieuse, dépassée uniquement par le Kia Cadenza dans sa catégorie en ce qui a trait au volume passager. Quant au coffre, son volume de 462 litres n’est surpassé que par celui de sa cousine, la Dodge Charger, avec qui elle partage plate-forme et mécanique. Les Ford Taurus et Chevrolet Impala bénéficiaient de coffres plus spacieux, par contre ces deux berlines ont mordu la poussière après le millésime 2019.

L’attraction des huit pistons

La majorité des acheteurs de la berline 300 optent pour la plus raisonnable des deux motorisations proposées. Le V6 Pentastar de 3,6 litres, bien répandu chez FCA, et la boîte automatique à huit rapports figurent de série, tout comme un rouage à propulsion – un autre élément signalant l’époque révolue durant laquelle cette voiture a été conçue.

Le moteur V6 produit 292 ou 300 chevaux, selon la déclinaison, une puissance concurrentielle et plus que suffisante pour la conduite au quotidien. Sa consommation est légèrement plus élevée que celle des moteurs équipant les Toyota Avalon et Nissan Maxima, mais l’écart n’est que de quelques dixièmes. La Chrysler 300 a toutefois l’avantage d’offrir un rouage intégral en option, comme c’est le cas avec la Charger.

Si notre bonne conscience écologique n’est pas encore pleinement développée, on peut jeter notre dévolu sur le mélodieux et musclé V8 HEMI de 5,7 litres, disponible seulement avec le rouage à propulsion, en option dans la 300 S et de série dans la 300C. Avec ses 363 chevaux, et, particulièrement, son couple de 394 livres-pied, les accélérations et les reprises s’avèrent nettement plus divertissantes, alors qu’on doit sacrifier environ 2 L/100 km supplémentaires par rapport au V6. On dépensera donc environ 500 $ de plus par année en essence, sans oublier la surcharge d’immatriculation pour les moteurs de forte cylindrée au Québec. Un pensez-y-bien.

La 300 n’a rien d’une berline dynamique; elle parvient tout de même à bien se comporter sur la route. Elle privilégie le confort de roulement avant tout, et s’avère une grande routière silencieuse et raffinée. La 300S avec quelques options représente le meilleur choix de la gamme à nos yeux.

Au risque de nous répéter, la 300 – tout comme les produits FCA en général – traîne une réputation d’avoir une qualité d’assemblage perfectible et d’éprouver certains problèmes mécaniques et électroniques. Dommage, car elle est assemblée au Canada. Cette berline commence à avoir beaucoup de bougies à souffler sur son gâteau d’anniversaire, et il serait temps qu’on nous annonce ce que l’avenir lui réserve.

Feu vert

Feu rouge

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