Dodge Challenger - L’anticonformiste

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Gabriel Gélinas

À l’heure de l’électrification, de l’efficience en consommation et, paradoxalement, de l’appétit toujours plus vorace des automobilistes pour les VUS de tout acabit, la Dodge Challenger fait figure d’anticonformiste dans le paysage actuel en affichant, sans complexe, son style néo-rétro et en tablant sur des moteurs de forte cylindrée dont la puissance et le couple frisent l’indécence.

Pour les écolos, les variantes les plus performantes de la Challenger sont perçues presque comme un affront, une sorte de doigt d’honneur bien dressé vers le ciel. Pour les amateurs de performance, c’est la voiture de tous les excès, surtout dans le cas des moutures animées par des moteurs développent respectivement 717, 797 et 808 chevaux dans le cas des SRT Hellcat, SRT Hellcat Redeye et SRT Demon, le moteur de cette dernière pouvant même déployer 840 chevaux si on l’abreuve à de l’essence dont l’indice d’octane est de 100. De plus, certains préparateurs, comme Hennessey et Speedkore, ont réussi à modifier ce moteur pour lui faire cracher respectivement 1 000 et 1 400 chevaux. Trop, c’est comme pas assez, comme on le dit communément…

Une Challenger pour toutes les applications

La plus récente des déclinaisons de la Challenger est la SRT Hellcat Redeye Widebody que nous avons eu l’occasion de mettre à l’essai sur les routes publiques ainsi que sur un circuit routier, la mission de cette déclinaison n’étant pas d’écumer les pistes d’accélération comme la Demon, mais plutôt de faire preuve d’une dynamique plus relevée. Tout comme la SRT Hellcat, la Redeye fait appel à des freins Brembo, mais ceux de la Redeye sont refroidis plus efficacement grâce à deux canalisations d’air intégrées au bouclier avant. Sur circuit, la puissance des freins impressionne presque autant que celle du moteur, mais il faut tenir compte du poids de la voiture qui dépasse les deux tonnes métriques et mieux vaut se limiter à une courte série de tours.

Sur la route, aucun problème à signaler de ce côté. La monte pneumatique de série Pirelli P Zero de taille 305/35ZR20 explique en partie le très bon comportement de la Redeye Widebody sur circuit, de même que les progrès de l’électronique qui permettent d’exploiter pleinement la puissance et le couple délirants de ce moteur. Il faut toutefois traiter l’accélérateur avec beaucoup de respect, la Redeye Widebody étant facilement capable d’être lancée en dérive.

Bien sûr, la gamme Challenger ne comprend pas que des monstres de puissance puisque les déclinaisons SXT et GT sont animées par un V6 atmosphérique de 3,6 litres, générant 305 chevaux et un couple de 268 livres-pied, lequel peut être jumelé à un rouage intégral autorisant un usage quotidien, même en hiver, sur la GT.

Peu importe la version, l’habitacle de la Challenger est spacieux et confortable, quoique la configuration coupé exige certaines contorsions pour accéder aux places arrière où le vitrage latéral limité n’aidera pas la cause des passagers claustrophobes. Les sièges avant sont douillets, mais pourraient offrir plus de soutien latéral, et le système multimédia Uconnect est efficace, intuitif et convivial.

Dans la boule de cristal

Si l’on se fie aux déclarations de Mike Manley, grand patron de FCA depuis le décès du regretté Sergio Marchionne, les jours de la plate-forme actuelle de la Challenger – ainsi que de ses motorisations à forte cylindrée – sont peut-être comptés puisque ces éléments ne seront plus viables au cours de la prochaine décennie. Pour assurer la pérennité du modèle, Dodge pourrait avoir recours à la plate-forme répondant à la désignation Giorgio, qui sert de base à la berline Giulia, ainsi qu’au VUS Stelvio d’Alfa Romeo, ce qui permettrait de réduire non seulement le gabarit, mais surtout le poids d’une éventuelle remplaçante de la Challenger actuelle.

Fatalement, une forme d’électrification, au service de la performance plutôt que de l’efficience, pourrait être aussi adoptée, dans le but d’offrir une voiture mue par un V6 turbocompressé, ou suralimenté par compresseur, secondé par un moteur électrique qui serait potentiellement capable de rejoindre le niveau de performance livré par les V8 de fortes cylindrées. Ce redimensionnement pourrait également affecter les modèles hébergeant le V6, lequel se verrait remplacer par un quatre cylindres turbocompressé. Ce scénario, s’il s’avère, provoquera un émoi certain chez les amateurs de la Challenger actuelle… En fin de compte, si vous souhaitez rouler à bord d’une voiture sport américaine animée par un moteur capable de développer plus de 700 chevaux, il faudrait peut-être passer à l’action car les jours de ces motorisations sont comptés.

Feu vert

Feu rouge

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