Mitsubishi RVR - David contre Goliath

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par William Clavey

Quand Mitsubishi a introduit le RVR sur notre marché il y a déjà une décennie, le constructeur avait anticipé une tendance, celle des VUS urbains de taille sous-compacte.

Aujourd’hui, ce charmant petit utilitaire fait face à une invasion de concurrents japonais, coréens et américains, tous plus modernes les uns que les autres. Pour 2020, la marque japonaise riposte donc avec une bonne de dose de renouveau. Les changements apportés au RVR sont-ils assez substantiels pour lui permettre d’affronter l’élite du segment?

Oui et non. En fait, depuis quelques années, Mitsubishi a pris du retard sur sa concurrence en raison d’une perte d’élan de l’entreprise entière. Désormais sous l’alliance Renault-Nissan, Mitsubishi Motors doit maintenant convaincre ses nouveaux partenaires qu’il a fait une bonne affaire d’investir en elle.

En mode rattrapage

Or, avant de débourser pour le développement de nouvelles plates-formes et groupes motopropulseurs, Mitsubishi doit d’abord prouver qu’elle est toujours pertinente. Autrement dit, le constructeur a la colossale tâche de maximiser ses revenus avec des véhicules désuets. Pas facile.

Pour ce qui du RVR, on conserve donc l’ancien modèle, avec nous depuis 2012, mais on lui injecte une panoplie de révisions dans l’espoir qu’il demeure congruent. Par chance, il profite d’un rapport qualité-prix inégalé et d’une fiabilité quasi irréprochable, deux armes secrètes qui jouent en sa faveur aux yeux des consommateurs.

Deux moteurs quatre cylindres, soit de 2,0 litres et de 2,4 litres, sont encore au menu. Le 2,4 litres figure de série à partir de la déclinaison SE avec rouage intégral. Les déclinaisons à traction ES et SE abritent uniquement le 2,0 litres. Toutes les déclinaisons du RVR sont équipées d’une boîte automatique à variation continue).

Mitsubishi en a également profité pour proposer la transmission intégrale sur la déclinaison d’entrée de gamme. Nommée ES AWC, celle-ci promet d’offrir aux consommateurs la meilleure valeur qualité-prix de la gamme.

La mise à jour touche principalement le design du véhicule et son habitacle, qui se voient chacun agrémenté de styles, matériaux et technologies au goût du jour. La partie avant reçoit le même « bouclier dynamique » que les Outlander et Eclipse Cross. L’arrière a reçu de nouveaux feux à DEL et un pare-chocs redessiné. Trois nouvelles couleurs de carrosserie font leur apparition : Orange ensoleillé, Rouge diamant et Brun chêne. Pour finir, le RVR reçoit une nouvelle interface multimédia avec un écran de huit pouces de série, intégrant la compatibilité Android Auto et Apple CarPlay.

Juste le bon format

Malgré le fait que les consommateurs ont actuellement accès à une pléthore de petits VUS abordables, le RVR demeure intéressant. Son espace de chargement total – une fois la banquette arrière rabaissée – se positionne entre celui du Hyundai Kona et du Nissan Qashqai. De plus, ses places arrière sont adéquates pour les grandes personnes.

Quant à la consommation d’essence, même muni de la transmission intégrale, le RVR se tient sous la barre des 10 L/100 km, ce qui est acceptable pour le créneau. Sa plus grande force, c’est justement son rouge AWC qui octroie au conducteur une grande flexibilité via les multiples modes de conduite. Rares sont les VUS de cette catégorie capables de désactiver les quatre roues motrices pour économiser de l’essence. Sur la neige ou les surfaces glissantes, son niveau d’adhérence n’est égalé que par le Subaru Crosstrek.

De plus, les dimensions compactes du RVR le rendent idéal en milieu urbain. Facile à garer, et disposant d’une visibilité hors pair, il affiche même un côté dynamique lors d’une conduite nerveuse.

Même si le RVR résiste toujours à l’assaut des autres constructeurs, il vieillit. Son habitacle date d’une autre époque, et bien que Mitsubishi ait tenté de l’améliorer à ce niveau, le RVR n’est pas des plus silencieux à haute vitesse.

Ses moteurs, bien qu’efficaces, ne réalisent pas d’accélérations très excitantes. Ils sont bruyants lorsque sollicités, et beaucoup moins raffinés que ceux de la concurrence. En revanche, ces groupes motopropulseurs ont depuis longtemps fait leurs preuves : excellente côte de fiabilité, coûts d’entretien à la baisse, sans oublier une garantie de 10 ans ou 160 000 km.

En résumé, le RVR est un petit VUS abordable, polyvalent et fiable. De telles qualités lui permettront sans doute de rester populaire, surtout ici au Québec, où il se vend fort bien.

Feu vert

Feu rouge

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