Ford Super Duty/Super Duty F-250 - Animal nécessaire

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Marc Lachapelle

Si Ford domine les palmarès de ventes en Amérique du Nord avec ses grandes camionnettes de Série F depuis plus de quatre décennies, ce n’est ni par chance ni par coïncidence. Il s’agit plutôt d’une longue histoire d’évolution et de raffinement. Et si les F-150 sont plus nombreuses, les Super Duty, dont la taille et les capacités grimpent avec le chiffre de leur appellation, de F-250 à F-550, demeurent les préférées des organismes et entreprises de toutes tailles. Ou simplement des « civils » en quête de puissance de travail et de capacité de remorquage élevées.

Même si les acheteurs de grandes camionnettes sont éminemment conservateurs et d’une loyauté extraordinairement farouche, sinon combative, pour les trois constructeurs américains, n’allez pas croire que Ford se maintient au sommet en restant toujours prudent. Sa décision de passer à l’aluminium pour la carrosserie et la caisse de ses F-150 il y a six ans, et ensuite pour celles des Super Duty, a été accueillie par un tsunami de réactions sceptiques et joyeusement dénigrées par ses rivales. Or, on peut maintenant considérer que Ford a largement gagné ce pari audacieux de quelques milliards de dollars. Et le meneur du jeu n’en est pas resté là.

Mutations mécaniques

Aucun répit possible, en effet, dans cette bataille rangée où se jouent constamment des centaines de millions en ventes et en profits. Surtout pas cette année, alors que les marques rivales Chevrolet, GMC et Ram lancent des versions sérieusement renouvelées et requinquées de leurs camionnettes HD et Heavy Duty. Comme toujours, dans cette campagne interminable, les chiffres sont à la fois le nerf de la guerre et les munitions les plus communes. Mais ils ne disent pas tout.

Alors que Ram claironne, par exemple, que le couple maximum du six cylindres turbodiesel Cummins de 6,7 litres qui équipe ses camionnettes 3500 atteindra le cap mythique des 1 000 lb-pi, Ford n’a toujours avancé aucun chiffre pour son V8 du même type et de cylindrée identique. Même si la version précédente débitait déjà 935 lb-pi à 1 800 tr/min. Or, la troisième génération de ce moteur a droit à un bloc, à des culasses, à des bielles, à des roulements et à un vilebrequin forgé plus robustes, à un système d’injection plus précis et à un turbocompresseur à géométrie variable plus efficace. Le constructeur promet évidemment qu’il sera le plus puissant de sa catégorie.

Ford en remet également une couche avec un tout nouveau V8 à essence de 7,3 litres, dont il n’a d’ailleurs pas révélé la puissance. Parions qu’il ne sera pas malingre et espérons qu’il ne soit pas trop glouton non plus. Le moteur de série des Super Duty demeure le V8 à essence de 6,2 litres dont les 430 lb-pi de couple éclipsent de justesse les 429 lb-pi du V8 HEMI de 6,4 litres qui tient le même rôle chez Ram. Les trois moteurs Ford seront par ailleurs jumelés exclusivement à une version plus robuste de sa boîte de vitesses automatique TorqShift à 10 rapports alors que seul le V8 turbodiesel Duramax de 6,6 litres profitera de la version GM de la même boîte, sous le capot des Chevrolet et GMC.

Et puisqu’il faut beaucoup plus qu’un moteur pour vendre une grande camionnette, de nos jours, les nouvelles Super Duty sont également bardées de systèmes électroniques axés sur le confort, le divertissement, la commodité et la sécurité. Notamment celui qui permet de faire marche arrière avec une remorque à l’aide d’une simple molette, en surveillant la manœuvre sur l’écran central du tableau de bord. Et puisqu’on n’arrête pas le progrès, ou si peu, on pourra également connecter jusqu’à dix appareils numériques à la borne wi-fi intégrée et recharger son cellulaire par induction. Pour le plaisir des yeux et des doigts, enfin, on remarque qu’il y a de nouvelles couleurs, moulures, surpiqûres et plein de suède Miko, pour un plafond de qualité.

Un avantage rare et précieux

Si la première victime d’une guerre est toujours la vérité, comme l’a clamé un jour l’écrivain Rudyard Kipling, on découvre que Ford possède une sérieuse carte d’atout face à ses rivales en ignorant juste un moment les rafales continuelles de chiffres. Ses grandes camionnettes F-250 ont effectivement droit à une cote de fiabilité « au-dessus de la moyenne » aux yeux de Consumer Reports, l’organisme le plus influent et respecté en la matière, chez nos voisins américains. En comparaison, la fiabilité des camionnettes Ram 2500 est jugée « inférieure à la moyenne » et celle des HD 2500 de GM « nettement inférieure à la moyenne », dans les mêmes classements. Et vlan.

À défaut de données parfaitement objectives sur cette caractéristique pourtant primordiale, cette cote explique au moins en partie la réussite durable des chevaux de trait qui portent l’écusson ovale bleu de Ford. À la guerre comme à la guerre, quoi.

Feu vert

Feu rouge

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