Nissan NV - Citoyen américain

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Michel Deslauriers

Désirant couvrir tous les segments de marché en Amérique du Nord, Nissan a introduit ses deux premiers camions pleine grandeur en 2003, soit le TITAN et l’Armada. Et question de rentabiliser le développement de la plate-forme, le grand VUS Infiniti QX56.

Pour séduire la clientèle étasunienne fidèle aux marques domestiques, Nissan a américanisé ses modèles le plus possible tout en construisant une usine au Mississippi, dédiée à leur assemblage.

En 2011, le constructeur nippon a lancé le NV, un camion commercial reposant sur une architecture modifiée de celle du TITAN. Disponible en configurations utilitaire et tourisme, le NV est on ne peut plus américain, inspiré des traditionnels fourgons Ford Série E, Chevrolet Express et GMC Savana. Cette interprétation moderne de vieux classiques partage leurs qualités, mais aussi leurs défauts.

Le V8, vestige du passé

De série, le Nissan NV est disponible avec un moteur V6 de 4,0 litres jumelé à une boîte automatique à cinq rapports, et emprunté à la camionnette compacte Frontier. Une motorisation qui manque nettement de nervosité et de modernité, mais qui permet une capacité de remorquage maximale de 3 130 kilogrammes (6 900 lb).

À l’instar des Express et Savana, le NV peut également être équipé d’un V8. D’une cylindrée de 5,6 litres, celui-ci déballe 375 chevaux, et est géré par une boîte automatique à sept rapports. Dans les deux cas, on fait appel à un rouage à propulsion, alors que deux concurrents – le Mercedes-Benz Sprinter et le Ford Transit – sont livrables avec un rouage intégral pour une conduite plus sécuritaire. Avec le V8, la capacité de remorquage grimpe jusqu’à 4 264 kg (9 400 lb). Seuls les cousins de GM peuvent faire mieux.

Ressources naturelles Canada ne publie pas de cotes de consommation pour les véhicules commerciaux et ne l’exige pas non plus des constructeurs. Toutefois, il faut prévoir au moins 13 litres d’essence ordinaire pour couvrir 100 km, et si nos déplacements se limitent à la ville, cette moyenne se chiffra à 15 L/100 km et plus. Le V6 est aussi glouton que le V8.

Le NV propose une seule longueur d’empattement, mais on peut ajouter un toit surélevé sur les trois séries du camion – 1500, 2500 et 3500. Avec ce toit, le volume de chargement passe de 6 629 à 9 149 litres, facilement surpassé par les Transit et Sprinter à configuration similaire. Nissan avance également une charge utile maximale de 1 760 kg (3 880 lb), la plus faible des fourgons commerciaux – le fait que le NV est plus lourd que tous ses rivaux n’aide certainement pas.

Un accueil timide

La version tourisme du NV, disponible seulement en série 3500, peut accommoder 12 passagers, ses quatre rangées de sièges étant montées de série. C’est bien, mais le Sprinter, l’Express et le Savana peuvent en transporter 15 grâce à leur empattement allongé. Si la déclinaison S propose une sellerie en tissu et en vinyle, la SL la remplace par du cuir tout en ajoutant des sièges avant chauffants et un climatiseur automatique bizone au passage.

Le système multimédia du NV comprend un écran tactile de 5,8 pouces, une connectivité Bluetooth, un port USB, une radio satellite (abonnement en sus) des commandes au volant et un système de navigation, alors il est plus complet que ceux de base de ses concurrents. Néanmoins, l’intégration Apple CarPlay et Android Auto n’est toujours pas une commodité disponible dans un gros fourgon, ni ici ni ailleurs. Et ne cherchez pas de surveillance des angles morts ou d’avertisseur de précollision dans le NV.

Malgré son prix concurrentiel, la simplicité et la solidité de sa mécanique ainsi que son statut de citoyen américain, le Nissan NV ne parvient pas à trouver son lot d’acheteurs. Aux États-Unis, le Transit se vend huit fois plus alors que les vénérables Express et Savana attirent six fois plus de clients. C’est deux fois pire au Canada. Le NV ne se vend tout simplement pas, mais sans l’option de versions tronquée et cabine-châssis, on limite son potentiel de ventes.

Dommage, car la conception (légèrement) plus moderne du Nissan devrait le rendre plus intéressant par rapport aux vétustes cousins GM ainsi que le Ford Série E, ce dernier uniquement disponible en version tronquée. Si une grande capacité de remorquage figure parmi nos critères d’achat et que l’on a besoin d’un véhicule beaucoup plus logeable qu’une camionnette ou un VUS, le NV en version tourisme fera le travail. Il n’est pas un mauvais choix non plus en version utilitaire, et les deux profitent d’une garantie de base de cinq ans ou 100 000 km, selon la première éventualité. Voilà le seul aspect auquel le NV a le dessus sur sa concurrence.

Feu vert

Feu rouge

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