Maserati Quattroporte - Trop sportive pour son bien?

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Michel Deslauriers

Chez Fiat Chrysler Automobiles, pas mal tout ce qui ne porte pas un écusson Jeep ou Ram vit des moments difficiles. Les produits vieillissent, les ventes sont en déclin et la concurrence ne cesse d’élever les standards.

Dans le créneau des grandes berlines de luxe, on retrouve la Maserati Quattroporte qui doit affronter des rivales bien établies telles que la Mercedes-Benz Classe S, la BMW Série 7, la Porsche Panamera et l’Audi A8. Ces quatre berlines peuvent jouer aussi bien la carte de la sportivité que le confort absolu, alors que l’attrait de la Quattroporte semble unidimensionnel. Soit un côté sportif sans compromis. Est-ce un atout ou un désavantage?

Pour contrer la quadruple menace allemande et quelques autres adversaires, Maserati se contente d’ajouter à la Quattroporte actuelle un programme de personnalisation et de nouveaux choix de garnitures intérieures. Par contre, selon les dirigeants de FCA, une nouvelle génération de la berline serait en préparation, construite sur une nouvelle plate-forme modulaire qui offrirait l’option d’une motorisation hybride rechargeable.

Un de un

En 2019, la marque italienne a lancé One of One, son nouveau programme permettant aux acheteurs de choisir parmi un grand nombre de matériaux, de textures et de coloris afin de personnaliser leur bagnole. Un exercice lucratif que tous les constructeurs de véhicules de luxe sont en train d’adopter. Pour faciliter la visualisation de ces éléments agencés ensemble, on a mis au point des tables de travail interactives intégrant un écran tactile, baptisés D-Table.

Afin de conférer à ses véhicules un certain cachet exclusif, Maseati travaille depuis quelques années avec la maison de vêtements pour homme Ermenegildo Zegna. Cette dernière propose une sellerie de sièges mélangeant le cuir et la soie, et depuis peu, un cuir tressé que l’on nomme Pelletessuta et qui recouvre le tableau de bord et les panneaux de porte, avec un choix de quatre coloris.

On collabore aussi avec la réputée entreprise de menuiserie italienne Giorgetti, présentant sur sa table de travail des échantillons sculptés et modelés, avec des exemples de décorations et douze types de boiseries. Enfin, une troisième D-Table présente les œuvres de la firme de travail de métaux De Castelli, si l’on désire ajouter des empiècements métalliques artisanaux dans l’habitacle. On peut également choisir une de trois déclinaisons, celle de base, la GranSport à l’allure plus dynamique et la GranLusso, plus luxueuse.

Comme on s’y attend d’une voiture de luxe italienne, la cabine de la Quattroporte est un endroit riche, somptueux et de bon goût. On ne lésine pas sur la qualité des matériaux, même si certaines commandes – comme les boutons activant les vitres électriques – semblent sortir tout droit d’un Dodge Journey. Le système multimédia est un clone de l’interface Uconnect figurant dans d’autres produits FCA, avec des couleurs et des polices de caractère uniques à Maserati : il est donc facile d’utilisation, avec un grand écran tactile réactif, mais la molette multifonction logée sur la console centrale ne facilite pas nécessairement son fonctionnement. On se laisserait tenter par la sublime chaîne ambiophonique Bowers & Wilkins à 15 haut-parleurs, livrable en option.

Allons-y pour le V8

Selon Maserati, les deux moteurs disponibles dans cette grande berline ont été conçus avec l’aide de Ferrari. Le V6 biturbo de 3,0 litres produit 424 chevaux, un couple maximal se manifestant sur une plage de régime étendue ainsi qu’une sonorité drôlement enivrante. Assorti d’un rouage intégral et d’une excellente boîte automatique à huit rapports, le V6 permet à cette bagnole à boucler le 0-100 km/h en 4,8 secondes.

Toutefois, c’est le V8 biturbo de 3,8 litres qui procure les montées d’adrénaline les plus addictives, avec ses 523 chevaux et son rugissement profond. On pourrait se lamenter que celui-ci n’est livrable qu’avec un rouage à propulsion et qu’il ne retranche qu’un dixième de seconde sur le 0-100 km/h, mais ce moteur représente le cœur et l’âme de la Quattroporte.

Côté dynamique de conduite, cette voiture est toujours prête à affronter une route sinueuse, malgré la présence de la suspension Skyhook à amortissement continuellement variable. Le roulement est ferme même quand on n’active pas le réglage sport, lui qui durcit davantage la suspension au point d’être intolérable sur les routes cabossées. La Mercedes-Benz Classe S est un nuage sur roues en comparaison.

Pourquoi choisit-on une Quattroporte? Pour son design athlétique, son habitacle élégant, son comportement sportif et ses performances. Cependant, on doit également composer avec une réputation de fiabilité nettement inférieure à la moyenne de l’industrie et des coûts d’entretien généralement élevés. La concurrence fait mieux, mais la Maserati est malgré tout une grande séductrice.

Feu vert

Feu rouge

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