Genesis G70 - Celle qui change la donne

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Gabriel Gélinas

C’est un concert d’éloges qui a accueilli la G70 dès son lancement sur le marché, cette nouvelle venue raflant plusieurs accolades distribuées par la presse spécialisée. Dans l’édition 2019 du Guide de l’auto, la G70 s’est même classée bonne deuxième dans un match comparatif de berlines sport au cours duquel elle n’a été devancée que par l’Audi S5 Sportback.

Pas de doute, la G70 est bien née et s’impose comme une nouvelle rivale très sérieuse aux ténors du créneau. Et si la marque coréenne n’a pas le prestige des logos allemands établis pour séduire la clientèle, elle compense avec des arguments plus pragmatiques comme une garantie de cinq ans et des entretiens sans frais pendant la même période, le tout doublé d’un service de cueillette et de livraison de la voiture à domicile ou au bureau.

Côté look, la G70 est très réussie avec un beau métissage des codes associés aux berlines sport ainsi qu’à ceux propres aux berlines de luxe. Avec sa calandre surdimensionnée, ses blocs optiques affilés, sa ligne de toit fuyante vers l’arrière et des éléments de design comme celui prenant la forme d’un boomerang, la G70 affiche un look sport et sobre à la fois, ce qui lui vaut des regards admiratifs.

Sur le plan technique, la G70 est élaborée sur une plate-forme partagée avec la Kia Stinger, mais cette plate-forme a été raccourcie sur la Genesis, ce qui explique pourquoi le dégagement pour les jambes des passagers arrière est à ce point compté. Quant à la place médiane, aussi bien oublier ça. Le volume limité du coffre et la découpe étroite de son ouverture représentent un autre point faible de cette berline sport. En prenant place à l’avant, on constate que la G70 déploie le grand jeu pour séduire avec des sièges arborant des surpiqûres et l’usage de matériaux de qualité, même si la présentation n’est pas aussi homogène que celle des rivales allemandes. Par contre, la dotation de série est très complète et cela met en lumière le très bon rapport équipement-prix de la G70.

Servir deux maîtres

La Genesis a également une double mission puisque sa vocation fait en sorte qu’elle doive servir deux maîtres, soit l’acheteur pour qui le luxe prime avant tout, ainsi que celui voulant conduire une authentique berline sport. Le second aspect de cette dualité s’exprime, en partie, par la disponibilité d’une boîte manuelle sur la G70. Mon collègue Marc Lachapelle dit que les boîtes manuelles sont presque devenues « une forme d’art » dans le sens qu’elles sont de plus en plus rares, et ne sont souvent proposées que sur certains modèles très typés.

Toutefois, même si BMW ne produit plus de Série 3 à boîte manuelle et qu’Audi, Mercedes-Benz et Lexus n’offrent que des boîtes automatiques sur les A4, Classe C et IS, Genesis fait bande à part en proposant justement une manuelle à six rapports, mais seulement sur la variante Sport mue par le moteur quatre cylindres turbocompressé lequel est jumelé au rouage de type propulsion. Toutes les autres variantes sont servies par une boîte automatique à huit rapports et un rouage intégral.

Avec le V6, la G70 s’anime avec vigueur et fait preuve d’un aplomb remarquable en accélération franche, alors que la boîte automatique passe efficacement les rapports, bien que la réponse à la commande du palier au volant soit un peu lente. Même si on la conduit de façon très civilisée, on ne peut que s’étonner que la consommation moyenne soit aussi élevée, ce qui est dommage.

Au sujet de la dynamique, la G70 livre la marchandise. La répartition des masses est égale sur les deux trains, la direction inscrit rapidement la voiture en virages et les mouvements de caisse sont très bien maîtrisés. Pas surprenant si l’on considère que la mise au point du châssis de cette berline a été confiée à Albert Biermann qui a œuvré pendant plus de trente ans dans la division M de BMW avant de devenir responsable de la recherche et du développement chez Hyundai.

Un coupé dans les cartes?

Pour l’heure, Genesis ne commercialise que trois modèles de berlines, mais elle s’apprête aussi à rejoindre très prochainement le très lucratif marché des VUS. Ce nouvel assaut ne sera peut-être pas le seul puisque la direction de la marque a également signifié, dès 2015, son intention de proposer éventuellement un coupé sport qui pourrait fort logiquement être élaboré sur la base de la G70 actuelle. Et si un coupé est effectivement sur les rangs, pourquoi pas aussi une décapotable? Par contre, une version dopée aux stéroïdes pour rivaliser directement avec les modèles M et AMG ne semble pas être une priorité, du moins pour l’instant. Histoire à suivre.

La G70 est une belle, voire même très belle, réussite. Hyundai a consacré des ressources considérables à son développement et embauché des ingénieurs de talent pour sa mise au point. Le résultat est tout à fait probant.

Feu vert

Feu rouge

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