Cadillac XT4 - À la recherche du temps perdu

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Gabriel Gélinas

Avec le XT4, lancé l’an dernier, Cadillac rejoint le créneau des VUS compacts de luxe avec un sérieux retard sur la concurrence déjà bien établie. Depuis 2014, les ventes de véhicules qui peuplent ce segment ont triplé à l’échelle mondiale. Conçu en fonction des demandes du marché chinois et nord-américain, le XT4 mise sur un habitacle spacieux et une connectivité tous azimuts plutôt que sur un comportement routier axé sur la dynamique et les performances.

Dans ce créneau, où l’on retrouve les Audi Q3, BMW X1 et X2, Jaguar E-PACE et Volvo XC40 pour ne nommer que ceux-là, le XT4 aimante les regards par sa carrosserie très stylée. La section avant, avec sa calandre surdimensionnée calquée sur celle de la CT6, est particulièrement frappante, et le look très moderne fait indéniablement partie des points forts du XT4 qui est nettement plus réussi que le XT5 de plus grande taille dont l’allure est à la fois pataude et chargée.

Habitabilité et connectivité

Le XT4 fait à peine plus de 4,5 mètres en longueur, mais son empattement chiffré à presque 2,8 mètres en fait un véhicule spacieux, pour ce créneau, et permet d’accorder un bon dégagement pour les jambes des passagers arrière, une considération essentielle pour le marché chinois devenu très important pour la marque. Autre considération pratique non négligeable, le XT4 est doté de quatre prises USB, dont deux sont localisées aux places arrière, trois prises de 12 volts ainsi que d’une borne Wi-Fi 4G LTE, avec abonnement tarifé, pour assurer une excellente connectivité. De plus les fonctionnalités Apple CarPlay et Android Auto figurent de série pour un côté techno relevé.

À l’avant, les sièges sont confortables et sont équipés de fonction de chauffage, de climatisation et de massage sur les variantes les plus étoffées. La planche de bord drapée de cuir et d’appliques émulant la fibre de carbone de notre véhicule d’essai donnait un certain cachet de luxe au XT4 qui reçoit la dernière version du système de télématique de la marque, lequel associe une molette rotative à l’écran tactile en couleurs.

Soulignons au passage que le XT4 est doté d’un sélecteur de vitesse plus conventionnel, qui n’exige pas un mouvement latéral pour la sélection de la marche arrière comme celui du XT5 qui irrite au plus haut point. On apprécie également la dotation de série, enrichie par la présence d’un démarreur à distance ou d’un système de passage automatique des feux de croisement aux feux de route.

Sur la route

Le XT4 est animé par un nouveau moteur quatre cylindres de 2,0 litres à injection directe de carburant suralimenté par un turbocompresseur à doubles volutes, lequel permet de réduire le délai à la réponse de la commande des gaz. Résultat, le XT4 décolle avec un bel aplomb grâce à sa puissance de 237 chevaux et son couple maximal de 258 livres-pied. C’est un moteur évolué sur le plan technique puisqu’il est doté d’un dispositif de désactivation des cylindres afin de bonifier la consommation de carburant à vitesse d’autoroute.

Deux autres facteurs contribuent à l’économie de carburant, soit la boîte automatique à neuf rapports dont le neuvième est plus long afin de réduire le régime moteur à vitesse de croisière et le système arrêt/démarrage qui coupe l’allumage lors des arrêts prolongés. Aussi, les XT4 roulent en mode traction, et il faut sélectionner l’enclenchement du rouage intégral par un bouton localisé sur la console centrale, ce qui permet de réduire la consommation quand la transmission intégrale n’est pas nécessaire. Précisons toutefois que notre essai d’un XT4 en plein cœur de l’hiver s’est soldé par une consommation moyenne supérieure à 10,5 litres aux 100 kilomètres alors que le rouage intégral fonctionnait en permanence.

Concernant la dynamique, le comportement routier du XT4 est en retrait par rapport à la concurrence allemande. La direction est rapide, mais manque de ressenti et il est difficile de bien percevoir la tenue du train avant en conduite plus animée. Bref, une dynamique tout juste correcte, mais sans plus. En outre, le roulement s’avère parfois ferme sur mauvais revêtement, ce que l’on retrouve souvent chez nous en hiver. À ce sujet, il faut préciser que notre véhicule d’essai n’était pas bien servi par ses jantes de grand diamètre.

En terminant, le XT4 étant le dernier-né de la marque, on souhaite que sa fiabilité à long terme soit meilleure que celle des autres véhicules Cadillac. Selon la dernière étude J.D. Power mesurant la fiabilité après trois années d’usage, Cadillac se classe au 23e rang sur 31 marques répertoriées, soit nettement sous la moyenne de l’industrie automobile et très loin derrière la concurrence allemande. Cela laisse donc à désirer pour cette marque qui doit représenter ce que General Motors fait de mieux.

Feu vert

Feu rouge

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