Alfa Romeo 4C - Un concentré d’exotisme

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Gabriel Gélinas

La 4C d’Alfa Romeo n’est pas qu’une simple auto sport que l’on peut facilement traiter de moto à quatre roues. Elle est aussi un concentré d’exotisme puisqu’elle est construite sur une structure en fibre de carbone, tout comme les McLaren, et qu’elle est animée par un moteur turbocompressé logé en position centrale qui livre son couple aux seules roues arrière par l’entremise d’une boîte à double embrayage.

C’est également une deux places qui ne fait aucun compromis pour assurer ne fut-ce qu’un minimum de confort pour ses occupants, et sa qualité de construction, que l’on ne peut qualifier que d’artisanale, détonne compte tenu du prix exigé.

On paye deux fois pour rouler en 4C. La première fois, c’est lorsque l’on acquitte une facture supérieure à 80 000 $ pour en faire l’acquisition comme voiture neuve. La seconde, c’est lorsque l’on tente de la revendre, souvent en accusant une sérieuse dépréciation, en raison de la fiabilité peu reluisante de ce modèle. Dur constat, mais c’est la triste réalité. Bref, vaut mieux être vraiment convaincu avant de passer à l’acte et accepter que la relation va durer plusieurs années.

Un concentré d’adrénaline

Et pourtant, la 4C n’est pas dépourvue de charme. Avec son poids plume, sa direction non assistée et son rapport poids-puissance satisfaisant, cette Alfa Romeo permet de faire le plein de sensations chaque fois que l’on en prend le volant avec une sportivité distillée à sa plus simple expression. On ne monte pas à bord de la 4C, on y descend pour se caler dans un siège baquet après quelques contorsions pour composer avec le très large seuil qui fait partie de la structure monocoque. Le pédalier rappelle celui d’une voiture de course d’antan. Idem pour le volant à méplat, ajustable en hauteur et en profondeur.

En fait, il est plus juste de dire que l’on ne prend pas place à bord, mais plutôt que l’on fait corps avec la 4C et son habitacle intimiste où le dégagement pour les coudes est limite, où le rangement à bord se limite à une pochette fixée à la cloison arrière, et où la chaîne audio nous ramène vers le milieu des années 80.

Il est tout de même possible de jumeler son téléphone portable via le Bluetooth, mais seulement après avoir consulté le manuel du propriétaire pendant de longues minutes pour réussir à établir la connexion. Autre rare concession à la modernité, pas de boîte manuelle au programme, uniquement une automatique à double embrayage commandée par des paliers de changement de vitesse au volant. Le retrait du toit souple se fait en actionnant deux loquets et en tournant deux vis afin de pouvoir rouler la capote et la ranger dans un petit sac qui se loge dans le coffre où il occupe la moitié du volume disponible. Bref, il faut voyager léger…

Tout pour le sport, rien pour le confort

La 4C, c’est aussi une bagnole sport dont le concept est calqué sur celui des exotiques d’il y a plusieurs décennies : tout pour le sport et rien pour le confort. Le moteur turbocompressé permet à la 4C d’abattre le 0-100 km/h avec un chrono de cinq secondes et des poussières, et la sensation viscérale que l’on ressent lors de l’accélération à pleine charge est amplifiée par la trame sonore livrée par l’échappement libre et le sifflement du turbo, ainsi que les détonations ponctuelles à chaque lever de pied sur l’accélérateur.

Conduire la 4C par une belle journée sur des routes au revêtement lisse où la circulation est inexistante, c’est absolument grisant. La direction est précise, transmet beaucoup de ressenti en conduite sportive et permet d’enfiler les virages avec beaucoup de plaisir. Seule ombre au tableau, la boîte à double embrayage est parfois saccadée ainsi que lente à rétrograder en conduite sportive et le roulement est très ferme sur un mauvais revêtement.

Quitter les routes secondaires pour l’autoroute s’avère rapidement lassant puisque les bruits de roulement et le grondement de l’échappement affectent inversement le confort. Aussi, la 4C a souvent tendance à louvoyer en suivant les dépressions creusées dans la chaussée, ce qui exige une attention constante de la part du conducteur. Et finalement, comme la direction ne dispose d’aucune assistance, on se fait les bras chaque fois que l’on stationne la voiture.

Comme Alfa Romeo n’a réussi qu’à vendre une cinquantaine de 4C au Canada en 2018, dire que cette voiture se vend au compte-gouttes relève donc de l’euphémisme. En fin de compte, c’est une auto sport radicale et spartiate qui ne séduit que les aficionados de la marque italienne, ceux qui sont prêts à faire de grands sacrifices pour rouler à bord d’une voiture exotique format réduit dont la diffusion hyperlimitée fait en sorte qu’il est très rare d’en croiser une sur sa route, exception faite des réunions estivales des propriétaires de la marque.

Feu vert

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