Buick Envision - L’écusson maudit

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Michel Deslauriers

En observant les habitudes d’achat des consommateurs aujourd’hui, il est facile de constater que la perception d’une marque est devenue très importante. Que ce soit en matière d’automobile, de mode ou d’alimentation, il s’est malheureusement développé une culture de matérialisme qui ne semble que s’amplifier...

Si certaines marques sont parvenues à se créer une image favorable tout en devenant prisées du public, d’autres stagnent ou perdent du terrain, même si l’expérience client est bonne et le produit est solide. C’est le cas de Buick, qui propose des véhicules drôlement bien aboutis, mais dont la réputation de la marque en Amérique est à rebâtir complètement. C’est dommage pour des modèles comme l’Envision, un VUS compact réussi tant sur le plan de l’habitabilité que de la motorisation.

La turbocompression d’abord
De série, l’Envision est équipé d’un quatre cylindres de 2,5 litres, produisant 197 chevaux et assorti d’une boîte automatique à six rapports. Une motorisation adéquate, mais qui ne reflète pas nécessairement l’aura d’un véhicule haut de gamme. On recommande d’opter plutôt pour le 2,0 litres turbo de 252 chevaux, riche en couple à bas régime, raffiné et silencieux. Les accélérations et les reprises sont vives, la sonorité n’est pas vilaine et l’agrément de conduite est au rendez-vous. Pour un Buick, on s’entend. Les points négatifs se limitent à une consommation légèrement élevée et à une capacité de remorquage de seulement 680 kilogrammes.

De série, on obtient un rouage intégral qui, contrairement à ce que l’on trouve dans d’autres récents produits de General Motors, n’est pas activé par un bouton sur la console. Le système favorise les roues avant en conduite normale, et achemine du couple moteur aux roues arrière lorsqu’il détecte une perte d’adhérence.

À l’instar des autres modèles dans la gamme actuelle chez Buick, l’Envision adopte un bon confort routier, sans pour autant donner le mal des transports avec une suspension trop mollasse ni brasser les occupants avec des amortisseurs trop rigides. Bref, pour ceux qui trouvent les VUS de luxe trop « sportifs », on retrouve un équilibre intéressant au volant de l’Envision.

Design anonyme. Est-ce grave?
Soyons francs, ce VUS n’attire pas le regard, et les révisions esthétiques apportées pour le millésime 2019 n’ont eu aucun impact. Son design élégant, mais insipide, ne provoquera néanmoins pas de possibles douleurs oculaires dans dix ans, contrairement au style de certains concurrents plus audacieux – comme Lexus, pour ne pas le nommer. Il existe encore des automobilistes qui ne ressentent certainement pas le besoin de se faire remarquer au volant de leur véhicule.

Même constat pour l’habitacle, alors que l’on fait face à une planche de bord sans éclat, avec des appliques de similibois trop reluisantes pour être convaincantes, quelques composants de plastiques bon marché et des zones tactiles engourdies pour régler la température ainsi que le chauffage et la ventilation des sièges. En revanche, l’instrumentation est claire, les commandes sont bien disposées et solides, et l’on bénéficie tout de même de quelques surfaces en similicuir cousu pour ajouter une touche de richesse. Après tout, Buick a la tâche difficile de surpasser la présentation des produits Chevrolet, sans toutefois pouvoir surclasser celle de Cadillac.

Il faut louanger le système multimédia de General Motors et son interface facile à utiliser, avec de grosses zones de boutons et une bonne sensibilité de l’écran au toucher du doigt. L’intégration Apple CarPlay et Android Auto s’effectue à merveille, et depuis 2019, une fente caoutchoutée est disponible sur la console centrale pour recharger son téléphone par induction.

Et malgré ses dimensions compactes, trois passagers peuvent prendre place aisément à l’arrière, grâce surtout au plancher complètement plat. Le toit ouvrant panoramique en option procure une belle luminosité à ces occupants. Et en rabattant les dossiers arrière, on profite d’un volume maximal figurant dans la moyenne du segment.

En faisant abstraction de la marque, l’Envision est un VUS bien conçu, et contrairement au vieux préjugé envers les véhicules assemblés en Chine, celui essayé a affiché une excellente qualité de construction. Il n’a pas le dynamisme de BMW, le souci du détail d’Audi ou le prestige de Mercedes-Benz, mais l’Envision plaira à l’acheteur recherchant confort et silence de roulement, peu importe la marque.

Le gros défi de ce VUS, c’est de se justifier sous une bannière qui semble incapable de se trouver une identité en Amérique du Nord. Le prix trop élevé des versions mieux équipées n’aide pas non plus. Les consommateurs risquent d’être plutôt attirés vers un Mazda CX-5 Signature ou un Acura RDX, plus abordables, ou être prêts à débourser quelques dizaines de dollars supplémentaires par mois pour un VUS de luxe allemand.

Feu vert

Feu rouge

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