Acura NSX - La supervoiture des geeks

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Michel Deslauriers

Pour la majorité des constructeurs, l’élaboration d’une supervoiture repose sur le désir de démontrer tout leur savoir-faire technologique en matière de performances et de comportement routier.

Mais aussi, de créer un bolide affichant la créativité artistique débridée des stylistes, qui fait rêver les consommateurs. Quitte à ce que ceux-ci se procurent un véhicule plus modeste provenant de la même marque en pensant qu’au moins, ils achètent l’ADN de la supervoiture dans un format plus abordable et plus rationnel.

La deuxième génération de l’Acura NSX est le parfait exemple de cette stratégie. Toutefois, les ingénieurs ont-ils poussé trop loin leur obsession de créer une supervoiture rapide, sophistiquée et technologiquement à point? Possiblement.

Une cavalerie collective

Dans la NSX, on retrouve un système hybride complexe composé de quatre moteurs, dont un à combustion et trois électriques. Un V6 biturbo de 3,5 litres et un moteur électrique s’occupent du train arrière, tandis que les roues avant sont alimentées par les deux autres, procurant du même coup un rouage intégral électronique à la voiture. Chevaux mécaniques et électriques unissent leurs forces pour produire une cavalerie totale de 573, alors que le couple s’élève à 476 livres-pied.

Lors de notre match de sportives dans le Guide de l’auto 2018, la NSX a démontré la fougue instantanée de sa motorisation complexe, abattant le 0-100 km/h en 3,6 secondes. C’est très rapide, cependant certaines concurrentes peuvent faire mieux, comme la Nissan GT-R et la Porsche 911 Turbo, pour en nommer que deux.

Évidemment, le comportement routier de la NSX est sublime, mais lors de notre match, on a noté quelques imperfections, dont un sous-virage en entrée de courbe. Pour 2019, les ingénieurs chez Honda/Acura ont apporté des améliorations à la voiture, avec des barres stabilisatrices plus rigides, des pneumatiques plus adhérents ainsi qu’une reprogrammation logicielle du système SH-AWD, des amortisseurs magnétorhéologiques, de la servodirection et du contrôle de stabilité électronique. En gros, le conducteur peut mieux moduler le sous-virage de la NSX, et l’on annonce de meilleurs chronos autour d’une piste.

Habitacle confortable et convivial

Si certaines supervoitures demandent à leur propriétaire de se contorsionner pour accéder à un habitacle étriqué, monter à bord de la NSX semble aussi facile que dans le cas d’une Acura TLX. La visibilité vers l’extérieur est surprenante, aidée par une lunette arrière bien dimensionnée et des piliers relativement minces.

Les sièges confortables sont recouverts de cuir, avec ou sans insertions en alcantara, et un choix de cinq coloris est offert, dont indigo, une nouveauté pour 2019. La position de conduite est parfaite, tout comme la disposition des commandes, mais les boutons activant la boîte de vitesses sont peu intuitifs, et l’on doit composer avec l’ancienne génération du système multimédia du constructeur – sans bouton de volume physique. Au moins, on a droit à l’intégration d’Apple CarPlay et Android Auto.

Outre une nouvelle couleur de carrosserie et des accents noirs reluisants, aucun changement n’a été apporté à la NSX depuis son retour sur le marché en 2017. Les « tripeux » de fibre de carbone peuvent opter pour un toit, des garnitures intérieures et extérieures et même un couvercle de moteur réalisés avec cette matière. Comme si les freins de série n’étaient pas assez puissants, un ensemble avec des disques en céramique de carbone est également disponible. Par contre, chez Porsche ou chez Lamborghini, par exemple, la liste d’options de personnalisation est beaucoup plus étoffée.

Malgré les retouches apportées l’an dernier, et bien que la NSX frise la perfection sur papier, elle peut laisser certains conducteurs sur leur appétit. Les geeks, ou les mordus de technologie et d’informatique, seront probablement fascinés par la sophistication et la précision de ce bolide, assurément l’une des supervoitures les plus faciles à conduire.

Toutefois, la voiture manque tout simplement de caractère, la sonorité du moteur à essence ne provoquera pas de montées d’adrénaline, et le reste des acheteurs finira par se demander pourquoi on n’a pas choisi une Mercedes-AMG GT, une Audi R8 ou une Chevrolet Corvette ZR1 au lieu de l’Acura. Pour l’économie d’essence ou la fiabilité d’une marque japonaise, peut-être? Qui accorde de l’importance à ces critères lors de l’achat d’une bagnole de 200 000 $? Personne.

Au moins, l’acheteur d’une NSX cherchant un brin d’exclusivité y trouvera son compte, puisqu’il y en a tellement peu sur les routes. Dommage, car c’est une supervoiture drôlement bien aboutie, et parmi les plus agréables au quotidien.

Feu vert

Feu rouge

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