Aston Martin Rapide - Apogée électrique et renaissance

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par Marc Lachapelle

Au bout d’une décennie durant laquelle elle a promené son élégante silhouette en gagnant toujours en puissance et en raffinement, la grande berline aux allures de coupé d’Aston Martin tirera sa révérence en silence, plus digne de son nom que jamais avec ses deux moteurs électriques. N’ayez crainte, amateurs de style et de grand luxe écolo. Des héritières plus modernes et plus performantes encore préparent déjà leur entrée en scène, dans la même maison.

Comme pour les meilleurs feux d’artifice, Aston Martin aura donc gardé pour la fin les pièces les plus impressionnantes et spectaculaires, à défaut d’être les plus bruyantes. Dans le cas de la Rapide E et de son groupe propulseur électrique, à tout le moins. Bien avant l’apparition du modèle de (petite) série, dont la distribution devrait débuter à l’automne 2019, la vénérable Rapide S aura été la première à quitter la scène. La puissance de son V12 de 6,0 litres atteignait 552 chevaux alors qu’il avait amorcé sa carrière en 2010, sous le capot de la première Rapide, avec une cavalerie plus modeste de 470 équidés.

Une espèce rare

Connaissant l’engouement actuel des bien nantis pour les voitures d’exception produites en très petit nombre, cette marque résolument britannique et plus que centenaire haussa nettement la barre, en matière de performance et de sportivité, avec la Rapide AMR. Cette pièce rare était présentée comme un hommage aux succès sportifs d’Aston Martin Racing, notamment sa victoire en catégorie GT1 aux 24 Heures du Mans en 2017, un cinquième titre en GT dans cette grande classique depuis son retour à la compétition en 2005. Fabriquée en 210 exemplaires, elle possédait la fiche technique pour y faire honneur.

Son V12 livrait 595 chevaux et elle roulait sur des jantes de 21 pouces, les plus grandes jamais installées sur une Aston Martin. Elles furent chaussées de pneus Michelin Super Sport maîtrisés par une suspension modifiée et des freins en carbone-céramique pincés par des étriers à six pistons devant et quatre derrière. Tout cela était soigneusement enveloppé sous une carrosserie abaissée de 10 mm et bardée de pièces aérodynamiques fonctionnelles.

L’habitacle de la Rapide AMR restait fidèle au thème, avec une console et des seuils en fibre de carbone, des sièges en alcantara et un volant emprunté à l’exotique One-77, en option. Les performances aussi, avec un 0-100 km/h en 4,4 secondes et une vitesse de pointe promise de 330 km/h.

Puissants murmures

Aux antipodes de cette apothéose sportive, la Rapide E joue à fond la carte écolo sans négliger la longue tradition de performance de la marque. Plutôt le contraire, en fait. Sa carrosserie affiche des retouches qui visent une meilleure efficacité aérodynamique, y compris de nouvelles jantes profilées chaussées de pneus Pirelli P Zero à faible résistance au roulement gonflés de mousse pour réduire le bruit. Le reste est axé sur la performance autant que la frugalité.

Sous le long capot, on retrouve d’abord une batterie de propulsion de 64 kWh, conçue par Williams Advanced Engineering et produite par le consortium Hyperbat. La Rapide E devient ainsi la première voiture à offrir une architecture électrique de 800 volts, devançant du coup la Porsche Taycan. Les 5 600 piles cylindriques au lithium-ion devraient fournir une autonomie relativement modeste de 320 km, selon la norme mondiale WLTP.

Elles alimenteront les deux moteurs arrière de cette propulsion, pour une puissance et un couple de plus de 602 chevaux et 700 lb-pi, modulés par un différentiel autobloquant. Résultat : un chrono promis de moins de 4 secondes pour le sprint 0-100 km/h et une reprise 80-120 km/h en 1,5 seconde. En bonne Aston Martin, elle devrait d’ailleurs livrer ces performances sans perte ou réduction, puisque les ingénieurs ont soigné particulièrement le refroidissement de la batterie et des moteurs. Elle devient donc, avec une certaine ironie, la plus véloce des Rapide.

Renaissance de Lagonda

Sachez aussi que tout ce travail de développement, déployé pour une voiture dont on aura fabriqué seulement 155 copies, n’est surtout pas perdu. Selon Aston Martin, les leçons apprises avec la Rapide E seront fort utiles pour mettre au point la version tout électrique de son utilitaire sport DBX, dont les premiers modèles à propulsion thermique et hybride seront lancés très prochainement et construits dans la nouvelle usine de Saint Athan, au pays de Galles.

Or, la Rapide E ouvre également la voie aux futures créations de sa noble marque de prestige Lagonda, en pleine renaissance, qui seront propulsées exclusivement par des électrons et construites dans la nouvelle usine. On nous promet, pour l’année 2021, les premiers modèles de série inspirés de la splendide « limousine » Lagonda Vision Concept et des maquettes à l’échelle d’un coupé et d’un VUS qui furent dévoilés au salon de Genève de 2019. Ça promet, joliment.

Feu vert

Feu rouge

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