Aston Martin Vantage - La porte d’entrée

Publié le 1er janvier 2020 dans 2020 par William Clavey

Depuis quelque temps, Aston Martin semble avoir le vent dans les voiles. Au Salon de Genève en mars 2019, le constructeur britannique a dévoilé pas moins de quatre supervoitures. On promet non seulement d’affronter Ferrari, Lamborghini et McLaren avec de nouvelles bêtes à moteur central, mais de continuer – à moyen ou court terme – d’entretenir un partenariat avec Mercedes-AMG, ainsi que de poursuivre une implication marquée en formule 1.

Mais au centre de tout ça, c’est la Vantage qui demeure le véhicule « porte d’entrée » chez Aston Martin. Entièrement repensée l’année dernière, elle franchit le millésime 2020 inchangée, si ce n’est de l’ajout d’éditions spéciales et de nouveaux ensembles esthétiques.

Toujours alimentée par un V8 biturbo allemand, la bagnole anglaise, celle qui a comme but de rivaliser des bolides comme la Porsche 911, la Jaguar F-TYPE et la Chevrolet Corvette, n’a jamais été aussi compétente, même si la majorité de ses composantes viennent directement du catalogue de pièces de Mercedes-Benz.

Un beau visage ne suffit plus

Bien que les puristes soient déçus de ne plus retrouver une mécanique britannique sous le capot de la Vantage, le partage des composantes a permis à l’iconique « Bond car » d’enfin être à la hauteur de sa concurrence sur le plan technique.

Fini l’époque où une Aston n’offrait qu’un beau look et un puissant moteur. On peut désormais se fier à un habitacle soigné, une tenue de route digne des meilleures autos sport de l’industrie, et à des technologies multimédias au goût du jour.

Cela étant dit, ne croyez pas qu’Aston Martin a tout laissé faire par les Allemands. La sonorité du V8 de 4,0 litres – d’une puissance de 503 chevaux – a été recalibrée afin de bien répliquer les décibels d’une bonne vieille bagnole anglaise. Sa structure, empruntée à la DB11, est entièrement développée par des ingénieurs du constructeur, même chose pour sa suspension réglable et son différentiel à glissement limité électronique, qui permet à son pilote d’effectuer de magnifiques dérapages contrôlés en mode Track sans avoir peur de se retrouver entre deux troncs d’arbre!

Par défaut, la Vantage affiche ses intentions dynamiques. Il n’y a pas de mode Confort dans ce bolide et l’on est instantanément introduit à son réglage Sport, car contrairement à sa grande sœur DB11, la Vantage n’est pas un véhicule de grand tourisme, mais plutôt une bête de circuit hyperagile.

Avec une accélération de 0 à 100 km/h déclarée en 3,6 secondes, la Vantage ne laisse pas sa place. Certes, il existe des supervoitures plus rapides dans la même gamme de prix, comme une Audi R8 ou une Acura NSX, par exemple, mais il fait bon de savoir qu’on ne se fera pas humilier par une Porsche 911 à bord de notre rutilant coupé sport anglais.

Et quel design! À l’arrêt, on remarquera l’énorme entrée d’air et les ailes bombées du bolide, mais c’est lorsqu’il est en mouvement que l’on apprécie le plus ses lignes fluides, modernes et racées.

Un habitacle relevé, mais…

Une fois à bord, on se sent bien soutenu dans ses sièges sport, n’apercevant qu’un long capot au travers du pare-brise. Nous félicitons Aston Martin d’avoir positionné les énormes sélecteurs de vitesse sur la colonne de direction, et non sur le volant. N’importe quel pilote d’expérience vous dira qu’une telle configuration est beaucoup plus conviviale sur un circuit de course.

Toutefois, nous déplorons le partage des composantes, lequel demeure le plus grand défaut de la Vantage. Son système multimédia semble sorti tout droit d’une Mercedes-Benz Classe E de dernière génération. Ses commandes – manipulables soit par un pavé tactile, soit par une molette centrale – sont complexes et irritantes, et le témoin lumineux dans l’instrumentation nous rappelant de ne pas oublier notre clé est exactement identique à celui d’un Mercedes-Benz GLA. Même la clé est pareille!

Son moteur V8 ne nous laisse jamais supposer qu’il dispose de deux turbocompresseurs tellement il est doux et prime, et la boîte automatique à huit rapports fournie par l’équipementier ZF enfile les rapports rapidement, sans tracas, alors que le système d’échappement génère une agréable sonorité. Loin d’être subtile, la Vantage hurle et pétarade, constamment en quête d’action.

En toute honnêteté, nous sommes ravis d’enfin retrouver un habitacle moderne et bien fini dans une Aston, mais il est frustrant de constater qu’à près de 200 000 $, le système multimédia est moins moderne que celui d’une compacte de luxe à 40 000 $...

Ça se pardonne, car Aston Martin n’a pas le budget ni le gabarit technique des Allemands. Quoi que l’on en dise, la Vantage réussit néanmoins à garder intacts son caractère distingué et sa flamboyance, des qualités qui charmeront sans aucun doute une clientèle bien précise.

Feu vert

Feu rouge

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