Saturn Aura, un modèle crucial

Publié le 5 février 2007 dans 2007 par Denis Duquet

Basée sur la voiture-concept du même nom dévoilée en 2004, l’Aura confirme le renouveau de cette marque que l’on tenait pour presque morte il y a quelques mois à peine. Coup sur coup, cette division de GM nous a présenté le roadster Sky, le VUS Outlook et finalement cette berline dont la silhouette a été applaudie par la quasi-majorité. Les gens se disaient tous : « Si Saturn commercialise cette voiture, elle fera un malheur sur le marché. » Et le concept est devenu réalité avec cette auto qui est commercialisée à l’automne.

Le plus fascinant à propos de cette nouvelle venue est le fait que sa mécanique n’est pas constituée d’éléments désuets que l’on a tenté de revigorer. Les modèles haut de gamme offrent une nouvelle transmission automatique à six vitesses, une première application chez GM pour une traction, combinée avec le V6 3,6 litres à double arbre à cames en tête. Plus tard en 2007, Saturn présentera l’Aura Green Line, une hybride Ecotec 2,4 litres qui utilisera un système de propulsion similaire à la Saturn Vue Green Line de 2007. Ce sera donc sa première application pour un véhicule de passagers chez ce constructeur.

Le renouveau du design

Il faut savoir que la Aura remplace la LS, l’une des voitures les plus insipides en fait de design à avoir été produite depuis des années par GM. Si la mécanique et le comportement routier de ce modèle étaient dans la bonne moyenne, la tristesse de sa silhouette et de son habitacle a fait fuir les acheteurs. À tel point que GM a abandonné ce modèle avant l’arrivée de sa remplaçante. Heureusement pour Saturn, la stylique de l’Aura est exactement le contraire puisque plusieurs observateurs la décrivent comme l’une de plus élégantes intermédiaires à arriver sur le marché depuis des années. Le cabriolet Sky a fait des conquêtes avec sa grille de calandre chromée et ses phares cristallins. Les stylistes ont utilisé la même approche sur la berline avec des phares avant à lentille claire et une barre de calandre chromée qui lui donnent vraiment un look d’enfer. Nous sommes très, très loin de la LS et de sa triste mine. Les phares halogènes avec leurs couverts transparents qui fuient vers le haut et débordent sur les ailes confèrent une impression de mouvement au véhicule, même lorsqu’il est stationnaire. La partie arrière n’est pas en reste : la ligne est élégante et les feux dont la forme se marie bien à la silhouette sont cerclés de chrome. Encore là, c’est du beau travail. Ces feux arrière sont constitués de phares DEL ou à diodes électroluminescentes. Ils éclairent plus rapidement que les lampes incandescentes ordinaires, ce qui permet aux conducteurs qui suivent l’Aura de réagir plus vite lorsqu’ils voient les feux de freinage.

Ce design renouvelé se manifeste aussi dans l’habitacle qui a toujours été un point faible chez Saturn. Quand ce n’était pas le style qui était en défaut, c’était la qualité des matériaux. Comme pour la carrosserie, l’habitacle de l’Aura marque également un très net progrès et nul doute que les futurs produits Saturn sauront s’en inspirer. Par exemple, les tissus sont de bonne qualité et leur genre ne semble pas provenir des années 70. Il y a bien des plastiques durs ici et là mais c’est acceptable, tandis que l’utilisation de garnitures de chrome ajoute du relief. Le tableau de bord abrite des instruments à affichage analogique analogues avec voyants DEL, rehaussés d’une lumière ambre d’un bel effet. Par contre, la présentation globale de la planche de bord aurait pu être plus inspirée, mais c’est tout de même bien. La lumière ambiante qui provient des lampes du plafond et des panneaux de porte utilise un éclairage avec lampes DEL. Et l’Aura n’est pas chiche en fait d’équipement. Parmi les éléments offerts, mentionnons le contrôle automatique de la température, une console centrale avec rangement à deux casiers, le siège du conducteur avec ajustement automatique à huit positions, des fenêtres automatiques avec remontée et descente rapide pour le conducteur, des contrôles audio sur le volant et enfin un toit ouvrant panoramique à quatre panneaux. Le catalogue comprend plusieurs systèmes audio dont l’un comportant une radio AM/FM/CD/MP3 avec huit haut-parleurs, un amplificateur de 240 watts et des contrôles audio pour sièges arrière avec deux écouteurs sans fil. La radio satellite XM est disponible sur tous les modèles.

Mécanique moderne

Je me souviens encore de mon premier contact avec un modèle Saturn. Il s’agissait d’un modèle SL avec moteur quatre cylindres et boîte automatique. J’ai appuyé sur l’accélérateur et le moteur a émis un rugissement rauque tandis que la voiture avançait lentement. C’était le groupe propulseur le plus bruyant que j’avais jamais essayé à l’époque. Mais comme pour le design de la carrosserie et la présentation intérieure, la mécanique a également progressé de façon significative. Plus de beuglement de moteurs et de performances amorphes. Les deux moteurs au catalogue ne sont pas à dédaigner et leur puissance est adéquate pour la catégorie. Les modèles XE sont équipés du moteur V6 3,5 litres avec réglage de distribution variable dont la puissance est de 224 chevaux et 220 lb-pi de couple. Il est livré avec une boîte automatique à quatre vitesses, contrôlée électroniquement. Il est intéressant de souligner que ce moteur est à soupapes en tête mais il possède quand même un système de calage variable des soupapes. Cette technologie a été initialement développée par les ingénieurs de GM sur les moteurs de camionnettes et de VUS récemment commercialisés. Si vous choisissez le modèle XR plus luxueux, vous serez au volant d’une Aura équipée du moteur V6 3,6 litres à double arbre à cames en tête avec distribution à programme variable. Sa puissance est évaluée à 252 chevaux et 251 lb-pi de couple. Ce moteur est combiné avec la toute nouvelle transmission automatique six rapports Hydra-Matic 6T70. Cette boîte automatique est la première application d’une transmission automatique six vitesses de GM sur une traction. Celle-ci est dotée du Driver Shift Control (DSC), qui permet au conducteur de changer de vitesse manuellement avec sélecteur au volant.

Les communiqués de presse de Saturn sont discrets quant à la provenance de la plate-forme. On se contente d’écrire que « l’Aura est construite sur un châssis robuste et ferme qui sert de fondation pour une expérience de conduite des plus satisfaisantes. » C’est peu dire, mais il appert que l’Aura partage sa plate-forme avec la Pontiac G6, entre autres. Ce qui n’est pas vilain en soi. La suspension avant est de type MacPherson avec bras de réglage en aluminium en L, tandis que la suspension arrière est dotée de quatre liens indépendants avec amortisseurs à gaz deux tubes et ressorts à boudin, alors que les modèles XR ont des amortisseurs monotubes. Il est également rassurant de constater que tous les modèles de cette Saturn sont livrés avec des freins à disque ABS aux quatre roues. Le modèle XR est également équipé du système d’amélioration de la stabilité Stabilitrak tandis que le XE doit se contenter de la traction asservie. Bref, cette fois, pas de rafistolage maison d’anciens éléments. Et compte tenu du prix de ces deux modèles, l’Aura est très compétitive.

Comportement rassurant

Il est indéniable que cette plate-forme est très rigide, ce qui assure non seulement une bonne tenue de route, mais une bonne insonorisation. Ce qui est tant mieux puisque le moteur V5 3,5 litres n’est pas le plus silencieux sur le marché, surtout lorsqu’on accélère à fond. Mais avec le prix du carburant à la hausse, les gens conduisent avec plus de souplesse et cette caractéristique risque d’être moins prévalente. Par contre, l’autre moteur V6 est, en plus d’être plus puissant, plus silencieux et sa boîte automatique à six rapports est une bonne nouvelle aussi bien en fait de passages des rapports en douceur que d’économie potentielle de carburant. Même si le V6 de 3,6 litres est plus puissant et plus performant, sa consommation est presque identique à celle du V6 3,5 litres.

La tenue en virage de cette nouvelle venue est très linéaire tandis que la direction est relativement précise. Sans doute le fait que les ingénieurs de Saturn ont préféré une direction à assistance hydraulique au lieu d’opter pour une assistance électrique comme le veut la tendance actuelle. Bref, cette nouvelle Saturn est non seulement élégante, mais bien équipée et dotée d’une mécanique correcte. Mieux encore, son prix est fort compétitif par rapport à la qualité obtenue. Pour une fois, la balle est dans le camp des acheteurs !

feu vert

Silhouette d’enfer
Moteur V6 3,6 litres
Boîte auto 6 rapports
Plate-forme rigide
Freinage efficace

feu rouge

Fiabilité inconnue
Toit panoramique complexe
Certains agencements de couleurs
Moteur V6 3,5 litres bruyant

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