Toyota 4Runner Venture 2020 : l'homme craint le temps, mais le temps craint le 4Runner
Lors de sa campagne d’Égypte, le jeune Napoléon Bonaparte et son armée se sont rapidement retrouvés entourés par une vaste force de chevaliers mamelouks, redoutables guerriers à dos de chameau. Redoutables, dans la mesure où on fait la guerre comme au 11e siècle. Sans difficulté, l’armée moderne des Français - mousquets et canons - n’a fait qu’une bouchée des guerriers féodaux de l’Égypte.
Poétiquement, la bataille se serait passée à vue des grandes pyramides d’Égypte. Pour inspirer ses soldats, si loin de leurs familles et de leur contrée, Napoléon aurait dit : « Soldats, songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles d’histoire nous contemplent ».
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L’idée, c’était de dire que, pour les pyramides, le temps n’existe pas. Il passe, mais ne les atteint pas. D’où l’adage « l’homme craint le temps, mais le temps craint les pyramides ». Eh bien, laissez-moi modifier cette expression. Le temps ne craint plus seulement les pyramides, il craint aussi le Toyota 4Runner. Celui-ci demeure à peu près inchangé depuis 2009. Plus de 10 ans. Et le plus effrayant, c’est que malgré tout ça, il demeure une référence dans le segment des VUS hors route et un sapristi de bon VUS au quotidien.
Style intemporel
Pour être juste, depuis sa sortie en 2009, le 4Runner a subi quelques améliorations esthétiques, mais rien de majeur. On reconnaît ses formes, et comment dire, c’est un style parfait.
Parfait, parce qu’en le voyant, on comprend qu’il s’agit d’un vrai véhicule utilitaire. Il semble être fait pour aller se perdre dans la boue, ou encore sur des sentiers montagneux. Qui plus est, on peut maintenant opter pour des ensembles qui rehaussent grandement son style. C’est le cas de la version Venture, dont il est ici question, qui comporte ue galerie de toit et des marchepieds en métal. Combiné avec des roues de 17 pouces en alliage au fini de graphite, on a vraiment l’impression d’être prêt, comme son nom l’indique, à partir à l’aventure. Il y a également la version TRD Pro, qui rehausse le tout avec des éléments stylistiques similaires.
Dans l’habitacle, on réalise également que le temps passe et ignore le 4Runner. Son design arrive à marier robustesse et modernité. Cela dit, il y a eu quelques améliorations avec le temps, notamment l’ajout d’un écran sur le tableau de bord, ainsi qu’un écran multimédia sur la planche de bord. Celui-ci comprend la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto, ainsi que la version la plus récente du système Toyota. Ce système, complet et relativement facile à utiliser, n’a pas une belle interface. Mais si vous êtes comme moi, vous passerez 99% du temps à utiliser l’application de votre téléphone.
Malheureusement, l’écran multimédia a une résolution très basse, au point où du siège du conducteur, on distingue facilement les pixels, chose à laquelle nous ne sommes plus habitués.
À la maison partout
Un Toyota 4Runner, ça se doit d’être compétent hors route. Qu’en est-il?
Si quelqu’un nous demande de lui conseiller un 4Runner pour faire du hors route, notre recommandation sera le le TRD Pro : suspension rehaussée, plaques de protection additionnelles, pneus en Kevlar, etc. .
Cela dit, le 4Runner Venture est aussi très compétent. Elles est livrée avec des pneus de hors route, plutôt conçus pour les sentiers rocailleux ou boueux. Sur un chemin défoncé, parsemé de trous remplis , notre 4Runner, en apparence désavantagé, a affronté sans broncher les obstacles qui se dressaient devant lui.
Ce succès est essentiellement dû à la mécanique du 4Runner, elle aussi, archaïque, mais ô combien efficace!
Comme moteur, il n’y a plus de V8 depuis longtemps. À la place, nous avons un V6 de 4,0 litres, produisant 270 chevaux à 5 600 tr/min, et 278 livres-pied de couple, consommant un peu plus de 14 L/100 km en moyenne. À ce moteur est jumelée une boîte automatique à 5 rapports, autre anachronisme. Mais le tout travaille en équipe avec une série de boitier de transfert et de différentiel qui fait un très bon boutlot. On a même accès à la technologie Crawl Control de Toyota, qui peut nous sortir de n’importe quel pétrin.
Dans la vie de tous les jours, la transmission 5 vitesses nous rappellent les voitures d’il y a 10 ans. Vous souvenez-vous quand on appuyait sur l’accélérateur, et que l’on n’avait pas à attendre que la transmission à 10 rapports trouve sur quel pied danser? Le moteur a beaucoup de souplesse, et jusqu’à 120 km/h, on a une conduite très douce. Mais le problème c’est que la consommation d’essence est beaucoup trop élevée pour la puissance obtenue.
Donc, grâce à cette souplesse, à un habitacle spacieux et à une suspension super confortable, le Toyota 4Runner demeure cool et plaisant autant sur la route que dans la brousse. Oui, il est vieux, et ça paraît. Mais est-ce une mauvaise chose?
Là est son charme : ses qualités traversent les années.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Toyota 4Runner 2020 |
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Version à l'essai | Venture |
Fourchette de prix | 48 120 $ – 62 120 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$55,390 |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 14.8 / 12.5 / 15.0 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Chevrolet Blazer, Chevrolet Traverse, Dodge Durango, Ford Edge, Ford Explorer, GMC Acadia, Honda Passport, Honda Pilot, Jeep Grand Cherokee, Jeep Wrangler, Kia Sorento, Nissan Murano, Nissan Pathfinder, Volkswagen Atlas |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Oops! |
Confort | Rien à redire. Malgré une suspension conçue pour le hors route, on est bien sur toutes les surfaces. |
Performances | Accélérations convenables jusqu'à 120 km/h. |
Système multimédia | Très complet, mais l'écran est de trop base résolution. |
Agrément de conduite | Agréable à conduire, en toutes circonstances. |
Appréciation générale | Antique, oui, dépassé, pas de tout. Et ça en dit long. |