Lincoln Corsair 2020 : un nouveau nom pour charmer

Publié le 6 juillet 2020 dans Essais par Jacques Bienvenue

Le Corsair 2020 est dans le ton de la relance de Lincoln. Cette nouveauté troque l’allure quelconque du MKC, qu’il remplace, contre sa carrosserie élégante et classique qui recèle une dotation sophistiquée.

Tout le monde connaît la marque Lincoln, mais à part l’imposant Navigator et la Continental d’antan, les modèles récents qui ont composé la gamme ont peu frappé l’imaginaire. Il faut admettre que l’adoption de noms composés de trois lettres débutant par « MK », en 2007, n’a pas aidé à la cause. Après tout, comment le commun des mortels pouvait-il distinguer un véhicule appelé MKX d’un autre nommé MKZ?

Il y a quelques années, les dirigeants de Lincoln ont fait marche arrière pour adopter des appellations plus évocatrices. Et pour marquer le coup d’envoi, c’est une nouvelle berline Continental qu’ils ont lancée en 2017. Puis, les trois utilitaires qui l’ont suivie ont été baptisés Navigator, Aviator et Corsair.

Le Corsair est la plus récente de ces nouveautés. Si nouvelle que les premiers exemplaires sont arrivés chez les concessionnaires du pays au cours du second trimestre de cette année.

Remplaçant du MKC, son nom figurait déjà dans le lexique du vocabulaire Ford. Il a d’abord désigné un modèle Edsel commercialisé en 1958 et 1959. Ensuite, de 1963 à 1970, on retrouve une voiture de grande diffusion portant ce nom dans les catalogues de Ford Angleterre. Enfin, au tournant des années 90, ce fut au tour de la filiale australienne de Ford de faire usage de cette appellation pour le clone d’un produit Nissan fabriqué en partenariat.

Signe des temps, aujourd’hui ce nom est devenu celui d’un utilitaire de luxe; un modèle compact qui partage l’architecture du nouveau Ford Escape, sans pour autant avoir l’apparence d’un vulgaire clone. Et c’est sans doute une des premières qualités que l’on reconnaît au Corsair : sa silhouette élégante et classique, qui n’est pas sans rappeler celle du Lincoln Aviator, un utilitaire de taille moyenne.

Photo: Julien Amado

Un entre-deux

Par son échelle de prix et ses caractéristiques, le Corsair fait le pont entre deux catégories d’utilitaires de luxe : les petits modèles et les compacts. Du coup, il devient l’alternative, par exemple, à l’Audi Q3 mais aussi au Q5 d’entrée de gamme. Idem pour les petits BMW X1 et X2, et les X3 et X4 plus gros.

Ford cherche plutôt à différencier son petit Lincoln par des éléments techniques plus sophistiqués que ceux de l’Escape. Ainsi, comme ce dernier, le Corsair a une suspension indépendante et les éléments du train avant sont communs aux deux véhicules. Par contre, sa suspension multibras arrière est distincte et sa servodirection a des réglages spécifiques. Une suspension pneumatique figure même parmi les options offertes pour la version haut de gamme appelée Reserve (et non Ultra, comme on peut le voir dans les pages françaises du site internet canadien de la marque). Cet attribut se révèle toutefois plutôt coûteux, puisqu’il fait partie d’un ensemble optionnel (202A)vendu 11 350 $!

Pour ce nouveau modèle, Ford propose deux moteurs suralimentés conçus pour être alimentés de carburant ordinaire. Il s’agit d’une évolution des moteurs qui nichaient dans le MKC 2019 et que l’on a rendus plus puissants. Ainsi, le Corsair Reserve peut recevoir un 4 cylindres de 2,3 L à turbocompresseur qui ne figure pas au catalogue de l’Escape. Ce moteur qui sert à d’autres produits Ford (Explorer, Mustang et bientôt Bronco), pour lesquels il est appelé EcoBoost, reste exclusif à cette version haut de gamme du Corsair. Générant tout près de 300 ch, il lui permet d’abattre les 100 km/h en un peu moins de 7 s, mais c’est au prix d’un supplément de 5 600 $.

Photo: Lincoln

Le moteur à choisir

À côté de cela, le moteur de série du Corsair (du modèle de base et du Reserve) n’est pas dénué d’intérêt. Ce 4-cylindres EcoBoost de 2,0 L que partagent les Escape SEL et Titanium (des versions haut de gamme) libère 250 ch et permet au Corsair d’accélérer de 0 à 100 km/h en un peu plus de 7 s. Cette performance appréciable peut donc engendrer une économie substantielle de... 5 600 $!

Tous les modèles vendus au Canada ont quatre roues motrices et une boîte de vitesses automatique SelectShift à 8 rapports (le MKC avait une boîte à 6 rapports). De plus, le site ÉnerGuide attribue une consommation moyenne de 9,8 L/100 km à ces deux moteurs (nous avons obtenu une moyenne de 9,7 L avec un Corsair Reserve à moteur de 2,0 L conduit sur près de 1 800 km).

Naturellement, une consommation qui frôle les 10 L n’a rien de reluisant. Mais parmi les modèles de luxe de cette taille, on ne trouve guère mieux à part ceux à motorisation hybride comme le Lexus NX 300h (7,5 L/100 km), qui sont moins énergivores. Le NX est d’ailleurs un des trois modèles les plus populaires de cette catégorie, avec l’Audi Q5 et le Mercedes-Benz GLC. Cela dit, le Corsair Grand Touring, une nouvelle version électrifiée qui s’ajoutera à la gamme l’an prochain (voir encadré), fera sans doute mieux. Mais à quel prix?

Comparativement au MKC, le Corsair est plus spacieux. Le dégagement au niveau des épaules a augmenté devant comme derrière, et il y a encore plus d’espace pour les jambes. À l’arrière, par exemple, on dispose de 46 précieux millimètres de plus. Le volume utile du coffre, qui a des formes bien taillées, a aussi augmenté. Le gain est de l’ordre de près de 10 %.

Photo: Julien Amado

Dotation sophistiquée

Agréable à conduire, le Corsair se distingue par une variété d’attributs technologiques propres à intéresser les acheteurs typiques de ce genre de véhicule. On pense, par exemple, au« téléphone clé », un système activé par l’application Lincoln Way qui permet au propriétaire de contrôler le verrouillage, l’ouverture du hayon et le démarreur à distance à l’aide de son cellulaire.

L’affichage « tête haute » constitue également une option véritablement désirable, puisqu’elle procure un gain concret à la sécurité active. L’ensemble de dispositifs d’aide à la conduite Co-Pilot360 va dans le même sens. Il comprend, entre autres, un régulateur de vitesse adaptatif avec fonction de freinage automatique, qui le rend particulièrement pratique dans le trafic de l’heure de pointe. À cela s’ajoute une assistance de précollision avec freinage d’urgence automatique et détection de piéton, de même qu’un système de détection d’obstacles dans les angles morts et de surveillance de la circulation transversale avec freinage d’urgence en marche arrière. Il est cependant regrettable que toute cette quincaillerie sophistiquée soit l’exclusivité du Corsair Reserve, mais encore sous forme d’un autre ensemble optionnel coûteux (4 100 $)...

En vidéo: Ford Explorer ou Lincoln Aviator?

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Lincoln Corsair 2020
Version à l'essai Ultra TI 2.0
Fourchette de prix 44 700 $ – 56 100 $
Prix du modèle à l'essai 50 500 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 6 ans/110 000 km
Consommation (ville/route/observée) 11,1 / 8,1 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Acura RDX, Audi Q5, BMW X3, Buick Encore, Cadillac XT5, Infiniti QX50, Land Rover Discovery Sport, Land Rover Range Rover Evoque, Lexus NX, Mercedes-Benz GLC, Volvo XC60
Points forts
  • Moteur 2,0 L performant
  • Conduite agréable
  • Intérieur spacieux
  • Coffre pratique
Points faibles
  • Options coûteuses
  • Aides à la conduite pas de série
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5
Confort 4.0/5
Performances 4.0/5
Système multimédia 4.0/5
Agrément de conduite 4.0/5
Appréciation générale 3.5/5
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