Lexus HS250h 2010, quand luxe et environnement se conjuguent
Dix ans après l'introduction des premières voitures hybrides en Amérique du Nord, force est de constater que Toyota a acquis une part fortement majoritaire de ce créneau. Marché difficile puisqu'il impliquait et implique toujours une éducation de la clientèle face à cette technologie, il fallait également pour le constructeur prévoir quelle serait la perception de la clientèle pour ainsi les attirer. Et ce n'était pas tâche facile. Mais le pari aura été gagné, puisqu'avec une Prius accessible, pratique et esthétiquement distincte de tout autre produit de la marque, Toyota aura au départ visé dans le mille.
Pendant ce temps, Honda y allait d'une Insight biplace aux allures bizarroïdes, et d'une Civic berline qui se différenciait difficilement du modèle populaire. Et que dire de cette Accord hybride qui n'avait comme seul avantage d'offrir plus de performance pour une consommation similaire? Est-ce que les acheteurs d'hybrides recherchaient vraiment la performance?
Parce qu'être " vert " représente une forme de standing et que la clientèle souhaite par conséquent afficher ses couleurs, la Prius a constitué l'hybride parfaite. D'autant plus qu'en plus de son style et de sa grande efficacité énergétique, la Prius s'avérait une voiture pratique, confortable et passablement abordable. Ayant étudié le marché de fond en comble, le géant nippon s'est ensuite attaqué au marché des multisegments (en pleine croissance) avec les Highlander et Lexus RX, deux véhicules qui démontrent plus que jamais leur efficacité. Puis sont venus s'ajouter au monde de l'hybride chez Toyota, la populaire Camry et les Lexus GS et LS, de plus faible auditoire.
Une première hybride exclusive pour Lexus
Toyota, qui a récemment promis d'étendre éventuellement la technologie hybride à l'ensemble de sa gamme, comprend également que la formule appliquée à la Camry et au Lexus RX ne peut toutefois être utilisée partout. Il ne serait par exemple pas convaincant de prendre une Corolla ou une Lexus IS et de simplement les munir d'une motorisation hybride. En revanche, rien n'est plus valable pour Toyota que de renforcer l'image des voitures hybrides avec des modèles exclusifs et, de surcroit, de plus haut de gamme, surtout en sachant que ce constructeur détient toujours une forte majorité de ce marché. De là est donc né le projet de la nouvelle Lexus HS250h.
Comment décrire cette voiture? Une berline, visant directement le marché nord-américain, à mi-chemin entre une compacte et une intermédiaire, qui propose un niveau de luxe et de confort relevé, et une certaine forme d'élégance. Pas de doute, cette voiture aura du succès, surtout dans les États comme la Floride et la Californie, où conduire une voiture hybride, quelle qu'elle soit, est aussi bien vu par le bottin mondain que de conduire une Bentley. Car pour une fois, on peut conjuguer hybride et luxe dans une voiture qui l'indique de façon instantanée.
La HS250h se positionne au sein de la gamme Lexus entre la IS et la ES. Il y aurait là matière à discussion, mais c'est du moins ce que les gens de Lexus laissent sous-entendre. Contrairement à la croyance populaire, cette voiture n'a rien d'une Prius endimanchée. La HS dérive plutôt de l'élégante Toyota Aventis vendue en Europe, du moins au niveau structurel.
La carrosserie de cette HS affiche une certaine élégance, surtout en raison des éléments décoratifs qui lui sont intégrés. Car, nonobstant les jolies jantes d'alliage, les feux à lentilles claires, les joncs chromés et cette calandre, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de la dernière Insight, cette berline serait esthétiquement plutôt ennuyeuse. Mais tout compte fait, le résultat est intéressant.
Techno, quand tu nous tiens!
Le moins que l'on puisse dire, c'est que prendre place à bord de cette Lexus constitue une expérience technologique en soi. L'habitacle est élégant, très moderne et affiche des matériaux de très grande qualité. Pas de doute, Lexus n'a pas lésiné sur cet aspect du véhicule. On ne s'est pas non plus limité au niveau du confort, puisque cette voiture propose des sièges desquels on ne souhaite littéralement plus se lever.
À bord, on se retrouve évidemment face à d'innombrables gadgets, qui se multiplient bien sûr davantage sur la version Ultra Premium. Pour ne citer que quelques éléments, on va jusqu'à offrir la navigation avec commande Remote Touch (vraiment génial!), un disque dur audio/vidéo, un système d'éclairage adaptatif et des sièges chauffants et ventilés. La voiture est même équipée de série d'un pare-brise à réflexion de chaleur qui permet de conserver une température ambiante plus fraîche et, par conséquent, de réduire la nécessité du climatiseur (qui engendre une consommation d'essence légèrement plus élevée).
La position de conduite n'a pas semblé faire l'unanimité auprès de mes collègues, qui se plaignaient parfois d'une console centrale trop encombrante. Personnellement, je n'y ai vu que du feu. Je dirais même l'avoir plutôt adorée. Les sièges sont géniaux, l'ergonomie est sans faille et la visibilité est exemplaire. Puis, il faut admettre que le sentiment ressenti au toucher du cuir sur le volant rehausse à lui seul l'expérience de conduite. En revanche, il me faut mentionner que le volume du coffre, tout de même généreux pour une voiture hybride, ne peut absolument pas emmagasiner quatre sacs de golf, comme l'affirment les gens de Lexus. Même deux sacs, ça me semble optimiste. Alors quatre, c'est de la pure fiction.
Ce n'est évidemment pas avec une boîte automatique à variation continue (CVT), une direction à assistance électrique et une motorisation misant sur la douceur que le plaisir au volant s'intensifie. En fait, il s'agit plutôt de la formule parfaite pour s'ennuyer au volant. Et ça, Lexus l'exploite à fond. La HS250h se conduit presque d'elle-même et ne transmet absolument aucun sentiment à son conducteur. Qui plus est, ce dernier devra s'adapter au système de freinage très peu progressif qui, lors des premiers jours, engendre des secousses peu agréables. En revanche, cette Lexus propose un confort absolument exceptionnel et une insonorisation très poussée. Voilà donc deux éléments qui plairont sans doute à plusieurs.
Sous le capot
Pas de grandes surprises sous le capot, puisqu'on y retrouve essentiellement le même groupe motopropulseur que la Camry Hybrid, auquel quelques petites modifications ont été apportées. Il s'agit donc d'un quatre cylindres de 2,4 litres à cycle Atkinson, jumelé à un moteur électrique. Comme de coutume, c'est le moteur électrique qui entre d'abord en fonction et qui vient ensuite se faire aider du moteur à essence. Sans grande difficulté, mais en effleurant poliment l'accélérateur, il est possible de circuler en mode purement électrique jusqu'à une vitesse de 50 km/h. Passé ce cap, l'essence se met de la partie.
Contrairement à la Camry, la HS250h hérite d'un système permettant au conducteur de maximiser sa consommation d'essence ou de bénéficier de plus de performance. Ce système, appelé commande de mode Eco, permet en fait au conducteur de choisir entre une conduite purement électrique (pourvu que les paramètres d'accélération et de vitesse soient respectés), une conduite très écologique avec assistance du moteur à essence, ou régulière, ce qui autorise de meilleures performances. Il ne s'agit que d'appuyer sur le bouton relatif au choix pour exploiter le mode voulu.
Question de perception
Pour certains, une Camry hybride tout équipée offerte à environ 36 000$ affiche un prix exorbitant. Pour d'autres, une Lexus HS250h de 40 000$, plus petite, moins équipée et similairement motorisée, constitue une aubaine. C'est honnêtement à n'y rien comprendre, si on analyse la chose de façon purement rationnelle. En revanche, l'image dégagée par Lexus est plus noble, et il est vrai que la voiture, dehors comme dedans, est moins ennuyeuse à côtoyer. Ajoutez à cela l'expérience d'un concessionnaire Lexus, la qualité supérieure de certains matériaux et le raffinement technologique que cette voiture propose à la façon Camry, et finalement, l'acheteur d'une HS y trouve son compte.
Chose certaine, une large partie de la clientèle n'optera pas pour la version de base, exempte de sièges chauffants. On choisira plutôt la version Sport qui, pour 1 500$ de plus, propose l'accès sans clé, les jantes de 18 pouces et…les sièges chauffants. Quant à ceux qui opteront pour l'ultime version Ultra Premium, ils devront acquitter une facture de 48 750$, plus taxes et transport…
La HS, un succès? Oui, parce qu'une hybride par les temps qui courent, luxueuse de surcroit, ne peut échouer. Et surtout, lorsqu'elle se vêtit d'une robe unique et qu'elle respire la qualité comme cette Lexus le fait. Mais non, il ne s'agit pas encore de l'hybride à passion qui, jusqu'ici, n'a pas encore vu le jour. Oh, j'oubliais, la consommation réelle se chiffre à environ 6,5 litres aux 100 kilomètres, alors que Lexus affirme une moyenne combinée de 5,7 litres. Pas mal, hein?
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Lexus HS 2010 |
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Version à l'essai | HS250h Premium |
Fourchette de prix | 39 900 $ – 48 750 $ |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 5,6 / 5,9 / 6,6 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | n.d. |
Points forts |
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Points faibles |
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