Mercedes-Benz Classe E 2010: La voiture par excellence?
Tout récemment, le constructeur Mercedes invitait les quelques journalistes canadiens à conduire sa nouvelle berline Classe E. Habituellement, les manufacturiers commencent par dévoiler la version berline de leur nouvelle création puis, quelques mois après (ou quelques années, c’est selon), le modèle coupé fait son apparition. Chez Mercedes, on a fait l’inverse!
Même si la carrosserie de la berline Classe E reprend certains thèmes déjà vus sur la Classe S, les designers ont su la doter de suffisamment de caractère pour qu’elle ne passe pas pour une S mineure. J’ai un peu de difficultés avec la partie avant, à cause de ses feux de position presque rectangulaires et les porte-à-faux, très court à l’avant mais long à l’arrière, ce qui affecte l’équilibre des proportions. Mais ça, c’est moi et ce que je n’aime pas peut constituer un trait positif pour d’autres! Pour le reste, je trouve la voiture esthétiquement très correcte.
Pour Mercedes-Benz, la Classe E représente une bonne partie des ventes. Il ne fallait donc pas que les designers s’excitent trop tout en en faisant suffisamment pour la démarquer de sa devancière. C’est réussi! Et lorsqu’elle est équipée de l’ensemble sport AMG, ce l’est encore plus. D’ailleurs, au Canada, toutes les berlines de la Classe E recevront d’office cet ensemble. L’habitacle, tout en demeurant typiquement Mercedes, amène le raffinement à un niveau rarement atteint dans une berline de luxe. Le silence est omniprésent, tout comme les cuirs et les boiseries. Les jauges électroluminescentes et l’éclairage ambiant sont du plus bel effet. Je sais que ça n’apporte absolument rien à la qualité ou au dynamisme d’une voiture mais le contour illuminé des commandes des sièges électriques m’a fait craquer. Parlant des sièges, une de nos voitures d’essai était équipée de l’option « dynamic seat » qui permet d’ajuster les sièges avant de multiples façons et qui leur permet même de s’ajuster automatiquement à la conduite. Par exemple, lors d’un virage à gauche, le bourrelet droit du dossier se gonfle en une fraction de seconde pour mieux supporter le corps du conducteur. Après deux virages, il m’a fait plaisir de stationner l’auto et de mettre cette tabarouette (la fin du mot peut différer…) de fonction à « off ». Par contre, ce système propose plusieurs autres fonctions qui peuvent plaire à plusieurs personnes.
Dans l’habitacle, l’espace n’est pas compté, en tout cas moins que dans le coupé. Bien que les dimensions extérieures n’aient que très peu évolué, quelques millimètres ici et là, l’habitacle semble plus grand qu’auparavant. C’est surtout en largeur que la E a gagné (+32 mm). Les places arrière s’avèrent facile à atteindre et proposent suffisamment d’espace, autant pour les jambes que pour la tête. Les dossiers s’abaissent de façon 60/40 de manière à former un fond plat, ce qui vient agrandir un coffre déjà fort bien nanti en litres. On retrouve aussi une trappe à skis. L’ouverture du coffre est grande et si le seuil était juste un peu plus bas, ce serait le bonheur total! De plus, la visibilité vers l’arrière est passablement bonne… et infiniment meilleure que sur le coupé!
V6 ou V8?
Côté mécanique, on retrouve présentement deux moteurs, soit un V6 de 3,5 litres (E350) et un V8 de 5,5 litres (E550). Le premier développe 268 chevaux et un couple de 258 livres-pied. Il est associé à une transmission automatique à sept rapports et au rouage intégral 4Matic de quatrième génération. En passant, toutes les berlines de la Classe E vendues au Canada seront équipées de ce système très performant. Il faut savoir qu’une telle voiture est beaucoup plus facilement « revendable » sur le marché de l’usagé, que ce soit par le propriétaire ou le concessionnaire, si elle possède l’intégrale. Mais revenons à notre V6 qui assure de belles prestations à la lourde Classe E (1830 kg). On ne parle pas de performances à en décoiffer Rachid Badouri et les 6,6 secondes requises entre 0 et 100 km/h me semblent très optimistes. À bas régime, ce moteur manque un peu de punch et l’accélérateur, peu progressif, n’arrange pas les choses. Mais n’ayez crainte, il y a suffisamment de puissance pour une conduite sécuritaire et je n’hésite pas à recommander cette voiture.
L’autre moteur est un V8 de 5,5 litres. Ici, pas d’hésitations, ça avance! La sonorité, bien qu’étouffée par des kilos de matériel insonorisant, est plus présente et on sent très bien la poussée des 382 chevaux et des 391 livres-pied de couple. Selon Mercedes, le 0-100 km/h s’effectue en 5,3 secondes et j’ai tendance à les croire. Malheureusement, des routes très sinueuses, une présence policière assez forte et de la pluie en quantité industrielle m’ont empêché d’effectuer mes propres chronos, jamais très précis quand ils sont menés à la va-vite, mais qui peuvent donner une bonne idée.
Une version AMG est déjà en préparation et son V8 de 518 chevaux et ses 465 livres-pied de couple devrait satisfaire les plus exigeants. D’un autre côté, plusieurs seront heureux d’apprendre qu’un diesel Bluetec sera bientôt offert.
Digne sécurité
Sur la route, la Classe E se comporte avec une incroyable dignité. Les ingénieurs ont réussi à créer des suspensions aussi confortables que dynamiques, ce qui assure une quiétude perpétuelle tout en autorisant une tenue de route très relevée. À ce chapitre, j’ai mieux apprécié la E350, plus maniable car plus légère. La direction s’avère précise mais on sent qu’elle pourrait l’être un tantinet davantage. Soulignons le court rayon de braquage. Enfin, les freins sont puissants à souhait. Quant à la sécurité, Mercedes n’y est pas allé avec le dos de l’écuyère, comme on dit quand on est entraîneur du Canadien. Outre les neuf coussins gonflables qui parsèment l’habitacle, une foule de bidules électroniques allant du PRE-SAFE Brake au Blind Spot Assist en passant par le Nightview Assist Plus, le Distronic Plus, le Attention Assist et j’en passe. Ces systèmes, tous plus sophistiqués les uns que les autres, rendent la conduite incroyablement sécuritaire. Malgré tout, rien ne peut remplacer le bon jugement, une denrée rare qui ne se monnaye malheureusement pas…
Dans le but de s’ajuster à la compétition, et aussi de stimuler les ventes, Mercedes-Benz Canada a revu à la baisse les prix de la Classe E, sans doute aussi pour compenser pour l’abandon de la E300 des années passées. Cette voiture, avec un moteur de 3,0 litres, permettait à Mercedes d’offrir une Classe E à moindre prix. Donc, en baissant les prix de la nouvelle génération par rapport à la précédente, Mercedes vient sans doute de frustrer plusieurs personnes qui avaient payé le gros prix il y a à peine quelques mois… Pour 2010, la E350 4Matic se transige à partir de 62 900$, la E550 4Matic à partir de 72 300$ et la future AMG63 se détaillera 106 900$. Et si le prix de la voiture a baissé, on ne semble pas avoir porté la même attention à celui des options. Une connection iPod à 375$, ça vous tente? Elle doit être bien meilleure que celle qui se trouve en équipement standard dans une Honda Civic DX-G…
Mais cela n’enlève rien à la qualité du produit. Avec la Classe E, surtout en version berline, Mercedes-Benz vient de rehausser d’un cran une voiture qui était déjà parmi les mieux réussies sur la planète.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Mercedes-Benz Classe E 2010 |
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Version à l'essai | E350 4Matic Berline |
Fourchette de prix | 62 900 $ – 72 300 $ |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12.7 / 8.3 / n.d. L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Acura RL, Audi A6, BMW Série 5, Jaguar XF, Lincoln MKS, Volvo S80 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |