Le Guide de l'auto 2021 en mode COVID-19

Publié le 24 septembre 2020 dans Blogue par Antoine Joubert

À un certain moment, l’équipe du Guide de l’auto en est venue à se demander si l’offre d’une cuvée 2021 allait bel et bien avoir lieu.

Car, puisque le travail débute généralement vers le mois de février en vue d’une sortie en été, tout allait être compromis. En effet, l’ensemble des journalistes n’avait soudainement plus accès aux voitures d’essais, encore moins aux primeurs nous amenant à voyager aux quatre coins du globe. Même les constructeurs n’avaient aucune information à nous divulguer, se retrouvant pour leur part en situation de crise. Alors, en de telles circonstances, comment allait-on réussir à accoucher d’un ouvrage de 704 pages?

Évidemment, il nous a fallu retarder la date de lancement de façon significative. Environ deux mois, soit l’équivalent du temps d’arrêt des usines automobiles, qui n’ont pratiquement rien fabriqué entre le 15 mars et le 15 mai. Maintenant, même avec une date de publication fixée au 23 septembre, la tâche nous semblait colossale, voire inimaginable. Parce que plusieurs informations allaient être manquantes et parce qu’on nous imposait un délai d’impression plus grand qu’à l’habitude.

Redoubler d’ardeur

Alors oui, l’équipe du Guide de l’auto a dû se réinventer. En s’interrogeant d’abord sur la façon d’obtenir l’information et en remettant en question chacun des dossiers initialement prévus pour le livre. Pour ma part, j’étais à organiser un match comparatif ressemblant une douzaine de VUS intermédiaires, allant du Kia Telluride au Dodge Durango, en passant par le Subaru Ascent. Évidemment, tout est tombé à l’eau.

Sans hôtels, sans restaurants et surtout, sans véhicules, il était impossible de mener ce projet à terme. Enfin, tel que nous l’avions prévu, puisqu’au final, et en repoussant le projet à une date ultérieure, nous avons pu rassembler non pas sans un certain casse-tête, les six véhicules qui nous semblaient les plus propices à remporter le match.

Puis, il y avait les stars. Tous ces véhicules impatiemment attendus par les amateurs, que nous souhaitions pouvoir illustrer dans nos pages. Notamment le Ford Bronco, que l’équipe a unanimement choisi de placer en couverture. Hélas, il allait nous être impossible de le conduire avant la mise sous presse du Guide, Ford ayant repoussé la sortie de plusieurs de ses modèles. Pensez aussi au Mustang Mach-E et au F-150 Hybrid, pour lesquels les impressions de conduite se retrouveront d’abord sur notre site web.

Ne soyez d’ailleurs pas étonnés si cette année, des véhicules qui auraient normalement dû se retrouver chez les concessionnaires au cours de l’été se font toujours attendre. Pensons aux nouveaux Nissan Rogue, Chrysler Grand Caravan, Ford Bronco Sport et la Hyundai Elantra, pour ne nommer que ceux-là. Des véhicules que nous aurions dû pouvoir conduire avant la sortie de notre ouvrage, mais qui pour les raisons que vous connaissez, n’ont pas encore touché le bitume.

L’enfer des vidéoconférences…

Pour obtenir l’information, nos journalistes se sont tapé cet été des dizaines de conférences numériques où les constructeurs effectuaient une présentation de leurs nouveautés. Des conférences insipides, souvent aussi ennuyeuses qu’inutiles, puisque les constructeurs ne se contentaient que de nous faire jouer une cassette en ne répondant pas aux réelles questions. Parfois, parce qu’ils n’en savaient rien, mais souvent, parce qu’eux-mêmes devaient s’adapter à cette nouvelle réalité qu’ils ne contrôlaient pas encore. Et comme les stratèges de ces compagnies font tout en leur pouvoir pour contrôler l’information qu’ils divulguent, il est facile de comprendre pourquoi ils redoublaient de prudence.

Heureusement, la collaboration de plusieurs concessionnaires qui avaient de leur côté le pouls réel du marché allait nous prêter main-forte. Plus que jamais, ceux-ci nous ont fourni une manne d’informations, ce qui leur rendait parfois service. Il nous était donc inutile d’attendre la réponse des agences de relations publiques engagées par les constructeurs, qui ne faisaient que nous bégayer des excuses en guise de réponse.

À la sortie du livre, je me suis donc empressé de le feuilleter, page après page, pour jeter un œil au résultat final. Non pas sans une certaine crainte, je l’admets, puisque le boulot avait été particulièrement ardu, autant pour les auteurs que pour l’équipe de révision, de graphisme et de mise en page.

Aujourd’hui, je me permets toutefois d’applaudir l’équipe, fier d’avoir contribué à ce bouquin qui, pour moi, est l’une des éditions les plus complètes et les plus sérieuses. Avec une mention toute spéciale pour mon collègue Julien Amado, qui a réalisé deux excellents reportages portant sur l’histoire de la Manic GT et sur une superbe collection de voitures Ferrari.

Mon seul regret? De savoir que je ne pourrai partager la fierté de cet ouvrage avec les nombreux visiteurs du Salon de l’auto de Montréal qui, chaque année, passent nous voir au kiosque du Guide de l’auto pour une dédicace ou un conseil sur leur prochain achat.

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