Suzuki Swif+, éternelles étudiantes
Le Québec, société distincte s’il en est une, raffole des petites voitures. Raffoler n’est peut-être pas le bon terme puisqu’on n’achète probablement pas un moyen de transport aussi basique par choix… Quoi qu’il en soit, le trio composé des Chevrolet Aveo, Pontiac Wave et Suzuki Swift+ remplit très bien son mandat, soit de proposer aux consommateurs une alternative aux coréennes Hyundai Accent, Kia Rio ou aux japonaises Toyota Yaris, Honda Fit et Nissan Versa.
Aussi bien vous le dire d’entrée de jeu. Lors de notre match comparatif (voir au début du présent Guide de l’auto), ce trio, représenté par le duo Wave et Swift+, s’est fait malmener. Car lorsque directement comparé aux gros canons de la catégorie, ces coréennes d’adoption (vous saviez sûrement que les Aveo, Wave et Swift+ provenaient des restes de la défunte Daewoo rachetés par General Motors), ces coréennes d’adoption, donc, perdent de leur superbe (encore un mauvais terme !). Mais prises séparément, et acceptées pour ce qu’elles sont, de petites voitures économiques sans prétention, elles se débrouillent fort bien.
Générique d’ouverture
Alors que la Chevrolet et la Pontiac se déclinent en versions berline et hatchback cinq portes, la Suzuki n’a droit à qu’à la dernière. Cette année, les berlines reçoivent des modifications esthétiques relativement importantes à l’extérieur tandis que le gabarit gagne en dimensions (4,3 cm en longueur et quelques millimètres en largeur). Les hatchbacks conservent leur style générique. Par contre, générique ne veut pas nécessairement dire laid. Lors de notre match comparatif, la Swift+ hatchback semble avoir allumé davantage les participants que la Wave berline. De plus, même si l’espace de chargement du hatchback n’est pas des plus grands, il se montre beaucoup plus logeable que le coffre de la berline dont l’ouverture est si petite qu’on aurait de la difficulté à y faire entrer un grille-pain. Un gros grille-pain bien entendu… Dans les deux modèles, il est possible de baisser les dossiers des sièges arrière mais, dans la berline, le passage entre le coffre et l’habitacle est très petit. Dans les deux cas, le seuil de chargement s’avère un peu trop élevé.
Les trois modèles reçoivent aussi plusieurs petites retouches dans l’habitacle. Le design du tableau de bord demeure toujours aussi simple, pour ne pas dire simpliste. Certes, toutes les commandes tombent sous la main, mais il y en a si peu que le contraire aurait été de la mauvaise intention pure et simple ! Pour conserver un prix de base très bas, il est clair que les gens de marketing ont dû faire des choix. Par exemple, le climatiseur est optionnel dans la plupart des modèles. Ainsi vont les freins ABS… qui ne sont même pas offerts dans la Suzuki ! Mais il faut aussi regarder ce qui est offert en équipement standard tels les essuie-glaces intermittents, le tachymètre et le chauffe-moteur. Si la Suzuki n’offre pas les freins ABS, elle se reprend par contre avec ses coussins gonflables latéraux pour les passagers avant, une option pour les autres modèles. Les sièges se montrent confortables malgré un tissu qui laisse songeur quant à sa durabilité... La visibilité, il serait difficile de dire le contraire, s’avère excellente.
Expérience de vie
Côté moteur, ce n’est pas le choix qui manque à condition d’opter pour le quatre cylindres de 1,6 litre de 103 chevaux et 107 livres-pied de couple. D’accord, ce n’est pas une bombe mais il ne faut pas oublier qu’il ne déplace qu’une charge d’à peine 1 000 kilos. Deux transmissions sont proposées, soit une boîte manuelle à cinq rapports ou une automatique à quatre rapports. Le levier de la première est peu précis et l’embrayage semble relié à un élastique très lâche. Quant à l’automatique, son fonctionnement s’avère doux, très doux même. À bas régime, la puissance fait cruellement défaut et le beuglement du moteur vous le rappelle immédiatement ! Même si au volant d’une des voitures de ce trio il est possible d’aller du point A au point B sans anicroche et sans qu’il n’en coûte une fortune en essence, on ne peut pas parler d’une grande expérience de vie. La notion de sport est à proscrire. Certes, le véhicule tourne mais on sent qu’il préfère les lignes droites… qui descendent ! Il faut s’habituer à prendre les courbes avec respect au risque d’expérimenter le comportement sous-vireur de la voiture (la partie avant veut continuer tout droit). Les petits et exécrables pneus de 14 pouces sont, en grande
partie, responsables de ce comportement.
Les Aveo et Wave proposent, moyennant supplément, le groupe Habillage Sport. Le terme est grandement galvaudé mais, entre un système audio de meilleure qualité et un aileron inutile, on retrouve des pneus de 15 pouces qui valent amplement les 950 $ demandés car ils améliorent le confort et la tenue de route, sans oublier la valeur de revente. Puisque vous me le demandez, je vous dirai que la direction est aussi précise qu’une photo datant de 1910 et que les freins, sans ABS, sont assez faciles à moduler pour éviter le blocage des roues. Si l’ABS est de la partie, ses pulsions se font discrètes mais l’avant plonge allègrement. À tout le moins, toute randonnée est confortable peu importe la condition de la chaussée… Mais, bon, ce n’est pas du Mercedes-Benz tout de même !
Les Aveo, Wave et Swift+ s’avèrent d’honnêtes routières… pour leur catégorie. Mais avant de signer un contrat d’achat, il serait préférable de faire l’essai des autres modèles vendus dans cette catégorie. Si les Honda Fit et Nissan Versa sont un peu plus dispendieux, il ne faudrait pas négliger les Hyundai Accent et Kia Rio dans l’équation. Et il est très probable que même après ces essais vous désiriez faire l’acquisition de la Chevrolet, de la Pontiac ou de la Suzuki.
feu vert
Bouille sympatique
Version berline (Aveo et Wave)
Économe d’essence
Très à l’aise en ville
Véhicules confortables
feu rouge
Swift+ non offerte en berline
Moteur peu performant
Pneus d’origine pathétiques
Ouverture du coffre très petite (berline)
Direction engourdie