Volkswagen Golf VI, un titre bien mérité
Wolfsburg- Allemagne -Lancée il y a presque 30 ans pour remplacer une Coccinelle à bout de souffle, la Golf de l'époque était une voiture simple, propulsée par un moteur assez peu puissant et dont le niveau d'équipement était l'équivalent des voitures économiques de l'époque. Par contre. elle révolutionnait le monde du design de par sa silhouette dessinée par nul autre que Giugiaro. Il faut également souligner que cette voiture a été développée sur le plan technique par Ferdinand Piech, le petit-fils du docteur Porsche, qui allait devenir par la suite le grand patron du groupe Volkswagen. Mais trêve de leçon d'histoire, la nouvelle génération de la Golf, la voiture la plus populaire en Europe, est à nos portes et elle promet d'être une voiture d'exception. D'ailleurs, la table a été mise l'an dernier alors que cette voiture, distribué en Europe et dans d'autres marchés depuis plusieurs mois, a été nommée voiture mondiale de l'année 2009. C'est donc avec ce titre fort impressionnant que la sixième génération de la Golf arrive chez nous.
Et cette fois-ci, pas question de la baptiser Rabbit comme cela a été le cas avec la cinquième génération. Volkswagen du Canada avait décidé pour sa part d'abandonner cette identification pour le moins cocasse qui s'associait à une version du même nom lancée dans les années 80 et qui avait été un cuisant échec. En effet, on avait décidé de produire la Golf - Rabbit aux États-Unis et de la modifier pour l'adapter aux goûts des acheteurs américains. On a réussi à rendre une bonne voiture quasiment imbuvable. Heureusement, nos voisins d'à côté ont décidé de revenir à une solution plus intelligente et de conserver cette fois-ci identification de Golf pour cette nouvelle génération.
Pareille, pas pareille
Il serait facile de soutenir que cette nouvelle venue n'est qu'une évolution bien timide du modèle qu'elle remplace. Agir de la sorte serait faire preuve d'ignorance et d'incompétence car cette sixième génération connaît d'importants changements en fait de présentation et de design, même si les stylistes ont conservé la silhouette originale. Tout d'abord, la calandre est toute nouvelle et elle est constituée de deux barres qui traversent la partie avant de part en part. De chaque côté, ces barres viennent toucher les phares de route profilés débordant sur les ailes. Leur lentille cristalline dévoile deux phares circulaires comme le veut la tradition de ce modèle. Soulignons également la présence d'un écusson Volkswagen bien en évidence sur la partie centrale de la grille de calandre. Le pare-chocs est de couleurs harmonisée avec la carrosserie et surplombe une importante prise d'air dont chaque extrémité est constituée de feux antibrouillard dans le cas de la version à moteur diesel.
Les parois latérales étaient autrefois planes et sans relief ce qui donnait un air un peu lourdaud à la voiture. Pour alléger les formes, les stylistes ont fait appel à une bande en relief juste en dessous de la ceinture de caisse et au-dessus de la poignée d'ouverture des portes. En fait les passages de roues en relief encastrent littéralement les portières dont la partie inférieure est également sculptée. Ce qui donne un effet de dynamisme à la voiture. Cette ligne latérale en relief rejoint le feu arrière qui déborde un peu sur l'aile à la manière de la Mazda3. Les feux arrières horizontaux sont en deux parties, l'une étant dans l'aile et l'autre dans le hayon. Celui-ci est ouvert par l'intermédiaire d'un écusson Volkswagen surdimensionné placé en plein centre et qui bascule vers l'avant pour permettre d'ouvrir le hayon qui donne accès à une soute à bagages très spacieuse. Il faut également souligner la grande ouverture arrière ainsi qu'un seuil de chargement moyennement bas.
Les habitacles produits par Volkswagen font l'unanimité en raison de l'élégance de leur design, de la qualité des matériaux et de la finition, en plus de leur confort. La nouvelle Golf ne fait pas mentir cette réputation. Il est vrai que certains vont trouver le tableau de bord un peu tarabiscoté comme si les stylistes n'avaient pu se décider entre le très moderne et le légèrement rétro. La pièce en litige est surtout ce centre de commande du système audio avec son écran à affichage par cristaux liquide sur lequel des touches blanches sont affichées et ses boutons de commande auxiliaires logés dans des pastilles latérales cerclées de chrome. C'est un peu confus si vous voulez mon opinion. Ce centre de commande est surplombé par deux buses de ventilation de bonnes dimensions tandis que les commandes de climatisation sont situées dans la partie inférieure de cette console, juste au-dessus d'un espace de rangement assez volumineux. Soulignons en passant que les commandes de sélection du mode de climatisation et de chauffage dans la version de base est à revoir. Il est quasiment impossible de lire les modes à choisir.
Quant au pilote, il prend place dans un siège ferme et confortable offrant un support latéral de beaucoup supérieur à la moyenne de la catégorie. De cadrans indicateurs de grande dimension permettent au pilote de connaître la vitesse de sa voiture dans le cadran circulaire de droite et le régime moteur dans celui de gauches. Un centre d'information est placé entre les deux. Il n'y a pas que les places avant qui soient confortables puisque la banc arrière est facile d'accès, de la bonne hauteur tandis que le dégagement pour la la tête est excellent. Toujours au chapitre des sièges, la première réactiont lorsqu'on prend place à bord est de les trouver très fermes, même s'ils semblent moins fermes que sur la version précédente. Par contre, au fil des kilomètres, on les trouve de plus en plus confortables.
Terminons ce tour du propriétaire en mentionnant le fait que les matériaux et la finition sont pratiquement sans reproche. Cependant, si vous faites partie des personnes qui aiment le tape-à-l'oeil, les petits gadgets inutiles qui impressionnent, et le design néo-futuro classiques de certaines voitures japonaises, vous allez trouver que cette Golf est assez 'drabbe'. C'est encore une fois une question de goût et de perception.
Le diesel en vedette
Je suis toujours fasciné par le fait que les Américains considèrent les hatchbacks comme des voitures de pauvres, sans classe et sans intérêt. Malgré le caractère éminemment pratique de cette configuration, ils lui préfèrent la berline Jetta trois espaces moins pratique. Pourtant, cela ne les empêche pas de se procurer des véhicules utilitaires justement équipés d'un hayon. Allez y comprendre quelque chose! Et leur négation des voitures à moteur diesel est toute aussi importante. Demandez à un Américain ce qu'il pense d'un moteur diesel dans une voiture et il va vous répondre que les diesels c'est bon pour les camions un point c'est tout !
Il est vrai qu'elle certaine époque, les diesels n'avaient que leur durabilité et leur économie de carburant pour tenter de se faire justice. Mais ce n'est plus le cas. Les moteurs bruyants, nauséabonds et produisant une épaisse fumée noire en plus de manquer de vigueur au chapitre des performances ne sont plus de ce monde. Les moteurs diesels à rail d'injection sous haute pression sont puissants, silencieux et encore plus économiques en carburant. Ces qualités semblent avoir finalement touché une corde sensible chez Volkswagen USA car la nouvelle génération de la Golf privilégie la version TDI à moteur turbo diesel car elle possède un équipement de série plus étoffé et de meilleures transmissions.
Prenons les éléments un par un. La version de base est propulsée par un moteur à essence cinq cylindres de 2,5 litres produisant 170 chevaux et 177 lb-pi de couple. Il est livré avec une transmission manuelle à cinq rapports en équipement de base tandis qu'une boîte automatique Tiptronic à six rapports est optionnelle. Si vous commandez la version TDI à moteur diesel, ce quatre cylindres turbo de 2,0 litres génère 140 chevaux et un couple spectaculaire de 236 lb-pi . La transmission de base est une boîte manuelle à six rapports tandis que l'automatique DSG à double embrayage est offerte en option. Et en prime avec le moteur diesel, on bénéficie d'une réduction de la consommation de l'ordre de 30 %. Cela sans être pénalisé au chapitre des performances, puisque le traditionnel 0-100 km h est bouclé en 8,9 secondes tandis que la version à essence effectue le même exercice en 8,3 secondes. Bref c'est quasiment du pareil au même.
Mais il n'y a pas qu'au chapitre des transmissions que la version à moteur diesel est favorisée. On y retrouve des roues en alliage de 17 pouces, un volant gainé de cuir doté de commandes sur les rayons, un radio plus sophistiqué, des phares antibrouillard et un accoudoir central. Par contre, les deux se partagent la même plate-forme rigide, une suspension indépendante aux quatre roues et quatre freins à disque. Comme il se doit, les freins ABS, l'antipatinage et le système de stabilisation latérale sont de série. Un autre accessoire à souligner, le différentiel verrouillable à commande électronique. Des méthodes de production plus moderne font appel à des soudeuses au laser, ce qui permet d'obtenir une carrosserie plus rigide qu'auparavant.
C'est le pilote qui mène
Dans le cadre du lancement de la nouvelle Golf dans la région de Wolfsburg dans le nord de l'Allemagne, j'ai eu l'opportunité d'essayer cette nouvelle venue sous toutes sortes de conditions. Sur une piste de course, sur des routes secondaires sinueuses à souhait et bien entendu sur les autoroutes allemandes aux limites de vitesse parfois inexistantes. Il est certain que j'ai une préférence pour la version à moteur diesel car ce moteur avec son couple impressionnant est bien adapté aussi bien à la conduite en ville qu'à haute vitesse sur les autoroutes. Même à plus de 190 km à l'heure sur les autobahn, il était silencieux et performant. Ceux qui ne veulent rien savoir de ce moteur seront heureux d'apprendre que le 2,5 litres n'a pas perdu de sa verve et de ses ressources. Il semble plus silencieux qu'auparavant mais je me demande si ce n'est pas l'insonorisation améliorée de la voiture et non le moteur qui explique cette constatation. Par compte, l'étagement de la boîte manuelle est à revoir car le régime du moteur est trop élevé à vitesse de croisière et je parle de 120 km/h.
La direction assistée de type électromagnétique est assez bien réglée mais un peu plus d'efforts à haute vitesse ne ferait pas de tort. Dans l'ensemble, sa direction est précise et la voiture se mène au doigt et à l'oeil. Comme toutes les autres Golf auparavant, on a l'impression d'être le patron. Peu importe la situation, ce n'est pas la voiture qui décide, c'est vous derrière le volant qui êtes en charge. C'est une impression que l'on ne retrouve pas très souvent dans la catégorie.
Enfin parlons de prix, la version de base se vend pour moins de 21 000$, ce que l'on peut considérer un tarif fort compétitif compte tenu de la qualité de la voiture. En terminant, il est très important de souligner que cette nouvelle venue chez Volkswagen sera offerte en version trois portes, cinq portes et familiale. Oui vous avez bien lu, familiale ! Ce faisant, Volkswagen se donne un atout supplémentaire avec un modèle qui combine toutes les caractéristiques des versions plus régulières tout en offrant une meilleure habitabilité et une plus grande capacité de chargement. La version à moteur diesel est à souligner.
Vraiment, cette Golf n'a pas usurpé son titre de meilleure voiture au monde en 2009.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Volkswagen Golf 2010 |
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Version à l'essai | 2.0 TDI Highline 5-portes |
Fourchette de prix | 20 175 $ – 30 475 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$26,475 |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | 6.7 / 4.7 / 7.6 L/100km |
Options | Système de navigation |
Modèles concurrents | Mazda Mazda3, Mitsubishi Lancer, Nissan Sentra, Subaru Impreza, Suzuki SX4, Toyota Corolla, Toyota Matrix, Honda Civic, Mercedes-Benz Classe B, Kia Forte, Ford Focus |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |